[4,87] Ἔστω δὲ καὶ ἄλλα ὑπὸ τῶν ζῴων γινώσκεσθαι ἀλεξιφάρμακα,
τί οὖν τοῦτο πρὸς τὸ μὴ φύσιν ἀλλὰ λόγον εἶναι
τὸν εὑρίσκοντα ταῦτα ἐν τοῖς ζῴοις; Εἰ μὲν γὰρ λόγος ἦν
ὁ εὑρίσκων, οὐκ ἂν ἀποτεταγμένως τόδε τι μόνον εὑρίσκετο
ἐν ὄφεσιν, ἔστω καὶ δεύτερον καὶ τρίτον, καὶ ἄλλο τι ἐν
ἀετῷ καὶ οὕτως ἐν τοῖς λοιποῖς ζῴοις, ἀλλὰ τοσαῦτα ἄν,
ὅσα καὶ ἐν ἀνθρώποις· νυνὶ δὲ φανερὸν ἐκ τοῦ ἀποτεταγμένως
πρός τινα ἑκάστου φύσιν ζῴου νενευκέναι βοηθήματα
ὅτι οὐ σοφία οὐδὲ λόγος ἐστὶν ἐν αὐτοῖς ἀλλά τις φυσικὴ
πρὸς τὰ τοιάδε σωτηρίας ἕνεκεν τῶν ζῴων κατασκευή, ὑπὸ
τοῦ λόγου γεγενημένη.
Καίτοι γε εἰ ἐβουλόμην ὁμόσε χωρεῖν τῷ Κέλσῳ κατὰ
ταῦτα, ἐχρησάμην ἂν Σολομῶντος λέξει ἀπὸ τῶν Παροιμιῶν
οὕτως ἐχούσῃ· «Τέσσαρα δ´ ἐστὶν ἐλάχιστα ἐπὶ τῆς γῆς,
ταῦτα δέ ἐστι σοφώτερα τῶν σοφῶν· οἱ μύρμηκες, οἷς μὴ
ἔστιν ἰσχύς, οἳ ἑτοιμάζονται ἐν θέρει τὴν τροφήν· καὶ
οἱ χοιρογρύλλιοι, ἔθνος οὐκ ἰσχυρόν, οἳ ἐποιήσαντο ἐν
πέτραις τοὺς ἑαυτῶν οἴκους· ἀβασίλευτός ἐστιν ἡ ἀκρίς,
καὶ στρατεύει ἀπὸ ἑνὸς κελεύσματος εὐτάκτως· καὶ ἀσκαλαβώτης
χερσὶν ἐρειδόμενος καὶ εὐάλωτος ὢν οἰκεῖ ἐν
ὀχυρώμασι βασιλέως.» Ἀλλ´ οὐ συγχρῶμαι ὡς σαφέσι
τοῖς ῥητοῖς, ἀκολούθως δὲ τῇ ἐπιγραφῇ—ἐπιγέγραπται
γὰρ τὸ βιβλίον Παροιμίαι—ζητῶ ταῦτα ὡς αἰνίγματα.
Ἔθος γὰρ τοῖς ἀνδράσι τούτοις τὰ ἕτερον μέν τι αὐτόθεν
δηλοῦντα ἕτερον δὲ ἐν ὑπονοίᾳ ἀπαγγέλλοντα διαιρεῖν εἰς
εἴδη πολλά, ὧν ἓν εἶναι τὰς παροιμίας. Διὸ καὶ ἐν τοῖς
εὐαγγελίοις ἡμῶν γέγραπται ὁ σωτὴρ ἡμῶν εἰρηκέναι·
«Ταῦτ´ ἐν παροιμίαις λελάληκα ὑμῖν· ἔρχεται ὥρα ὅτε
οὐκέτι ἐν παροιμίαις λαλήσω ὑμῖν.» Οὐχ οἱ αἰσθητοὶ
τοίνυν μύρμηκες σοφώτεροι καὶ «τῶν σοφῶν» εἰσιν ἀλλ´
οἱ δηλούμενοι ὡς ἐν εἴδει παροιμιῶν. Οὕτω δὲ λεκτέον καὶ
περὶ τῶν λοιπῶν ζῴων· ἀλλὰ πάνυ ἁπλούστατα νομίζει
εἶναι καὶ ἰδιωτικὰ ὁ Κέλσος τὰ Ἰουδαίων καὶ Χριστιανῶν
βιβλία καὶ οἴεται τοὺς ἀλληγοροῦντας αὐτὰ βιαζομένους τὸ
βούλημα τῶν γραψάντων τοῦτο ποιεῖν. Ἐληλέγχθω οὖν καὶ
διὰ τούτων ὁ Κέλσος μάτην ἡμᾶς διαβάλλων· ἐληλέγχθω δὲ
αὐτοῦ καὶ ὁ περὶ ὄφεων καὶ ἀετῶν λόγος, ἀποφηνάμενος
εἶναι τούτους ἀνθρώπων σοφωτέρους.
| [4,87] Je veux qu'il y ait encore d'autres préservatifs que les animaux
connaissent; s'ensuit-il que ce ne soit pas la nature, mais la raison qui
les leur enseigne? Si c'était la raison il n'y aurait pas dans les
serpents une seule sorte de choses toujours la même, un autre dans les
aigles et ainsi des autres animaux; il n'y en aurait pas même pour deux ni
pour trois, dans chaque espèce : mais il y en aurait autant que dans
l'homme. Puis donc que parmi les animaux, chaque espèce en particulier se
porte constamment à un seul et même remède, il est évident que ce n'est
point le savoir ni la raison qui les y conduit ; mais la disposition
naturelle de leurs organes, qui est un effet du soin que cette première
intelligence que nous avons nommée la raison originelle, a pris de leur
conservation. Ce n'est pas que si je me proposais seulement de faire tête
à Celse, et d'arrêter ses efforts, je ne pusse alléguer ce passage des
Proverbes de Salomon : "Il y a sur la terre quatre choses qui, quoique très
petites, sont plus sages que les sages mêmes. Les fourmis qui n'ont point
de force, et qui font leurs provisions pendant l'été ; les hérissons qui
ne sont qu'un peuple faible, et qui font leurs maisons parmi les rochers;
les sauterelles qui n'ont point de roi, et qui marchent comme de concert
en ordre de bataille; les lézards qui se servent de leurs mains pour
marcher non pour se défendre d'être pris, et qui demeurent dans les
forteresses bâties pour les rois" (Prov., XXX, 24, etc. ). Mais je ne veux
pas me servir de ces paroles, comme s'il les fallait entendre à la lettre
: au contraire j'y cherche un sens caché, comme en des énigmes,
conformément au nom de Proverbes que le livre porte. Car les auteurs
sacrés ont accoutumé de diviser en plusieurs espèces, les choses qui
renferment un autre sens que celui qu'elles présentent d'abord : et les
proverbes sont de ce nombre. De là vient que Notre-Seigneur disait, comme
il nous est rapporté dans les Évangiles : Je vous ai dit cela en proverbes
(il y a proprement ainsi); mais le temps vient que je ne vous parlerai
plus en proverbes (Jean, XVI, 25). Ce ne sont donc pas les fourmis
corporelles et sensibles qui sont plus sages que les sages mêmes, ce sont
ceux que cet emblème désigne : et il faut juger des autres animaux sur le
même pied. Pour Celse qui s'imagine que, dans les écrits des Juifs et des
chrétiens, il n'y a qu'une simplicité grossière, et que ceux qui les
expliquent allégoriquement leur font violence, il doit demeurer convaincu
par ce passage, que son objection est très mal fondée et que ce qu'il dit
que les serpents et les aigles en savent plus que l'homme, ne fait rien
contre nous.
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