[4,86] Ἑξῆς δὲ τούτοις ὡσπερεὶ ἐπὶ πλεῖον καταβιβάσαι
ἀγωνιζόμενος τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος καὶ ἐξομοιῶσαι τοῖς
ἀλόγοις καὶ μηδὲν ὅ τι καταλιπεῖν θέλων τῶν ἐν τοῖς ἀλόγοις
ἱστορουμένων ἐμφαινόντων τὸ μεῖζον, καὶ τὰ τῆς γοητείας
φησὶν εἶναι καὶ ἔν τισι τῶν ἀλόγων· ὡς μηδ´ ἐπὶ τούτῳ
τοὺς ἀνθρώπους ἐξαιρέτως σεμνύνεσθαι μηδὲ θέλειν ἔχειν
τὴν πρὸς τὰ ἄλογα ὑπεροχήν· καί φησι ταῦτα· Εἰ δέ τι
καὶ ἐπὶ γοητείᾳ φρονοῦσιν ἄνθρωποι, ἤδη καὶ κατὰ τοῦτο
σοφώτεροι ὄφεις καὶ ἀετοί· πολλὰ γοῦν ἴσασιν ἀλεξιφάρμακα
καὶ ἀλεξίκακα καὶ δὴ καὶ λίθων τινῶν δυνάμεις ἐπὶ σωτηρίᾳ
τῶν νεοσσῶν, οἷς ἂν ἐπιτύχωσιν ἄνθρωποι, θαυμαστόν τι
κτῆμα ἔχειν νομίζουσι. Καὶ πρῶτόν γε οὐκ οἶδ´ ὅπως τὴν
τῶν ζῴων περὶ τὰ φυσικὰ ἀλεξιφάρμακα εἴτε ἐμπειρίαν
εἴτε φυσικήν τινα κατάληψιν γοητείαν ὠνόμασεν· ἐπ´ ἄλλου
γὰρ τέτριπται τὸ τῆς γοητείας τάσσεσθαι ὄνομα· εἰ μὴ ἄρα
λεληθότως διαβάλλειν βούλεται ὡς ἐπικούρειος πᾶσαν τὴν
τῶν τοιούτων χρῆσιν ὡς ἐν ἐπαγγελίᾳ γοήτων κειμένην.
Πλὴν ἀλλὰ δεδόσθω αὐτῷ τὸ τοὺς ἀνθρώπους φρονεῖν ἐπὶ
τῇ τούτων γνώσει μέγα, εἴτε γόητας ὄντας εἴτε καὶ μή·
πῶς ὅτι σοφώτεροι κατὰ τοῦτο ἀνθρώπων εἰσὶν ὄφεις τῷ
μαράθῳ εἰς ὀξυωπίαν καὶ ταχυτῆτα κινήσεως χρώμενοι,
μόνον τοῦτο φυσικὸν οὐκ ἐξ ἐπιλογισμοῦ καταλαμβάνοντες
ἀλλ´ ἐκ κατασκευῆς; Ἄνθρωποι δὲ οὐκ ἀπὸ ψιλῆς φύσεως
ἐπὶ τὸ τοιοῦτον ὁμοίως ὄφεσιν ἔρχονται· ἀλλὰ πῇ μὲν ἐκ
πείρας πῇ δ´ ἐκ λόγου, ἔσθ´ ὅτε δ´ ἐξ ἐπιλογισμοῦ καὶ κατ´
ἐπιστήμην. Ὡς εἰ καὶ ἀετοὶ πρὸς σωτηρίαν τῶν ἐν τῇ καλίᾳ
νεοσσῶν τὸν λεγόμενον ἀετίτην λίθον εὑρόντες φέρουσιν ἐπ´
αὐτήν, πόθεν ὅτι σοφοὶ ἀετοὶ καὶ τῶν ἀνθρώπων σοφώτεροι,
τῶν ἐκ πείρας τὸ τοῖς ἀετοῖς δοθὲν φυσικὸν βοήθημα
εὑρόντων διὰ τὸν λογισμὸν καὶ μετὰ νοῦ χρησαμένων;
| [4,86] Ensuite, comme si Celse s'efforçait de à baisser l'homme de plus en plus
en lui égalant les bêtes, et qu'il ne voulût rien oublier de ce qu'on
raconte d'elles de plus admirable, il dit qu'il y en a aussi qui savent
les secrets de la magie : de sorte que les hommes ne s'en sauraient
prévaloir comme d'un avantage qu'ils aient sur les bêtes. Voici de quelle
manière il en parle : Si l'homme fait vanité de savoir les secrets de la
magie, les serpents et les aigles en savent encore plus que lui; car ils
ont plusieurs préservatifs contre les poisons et contre les maladies : et
ils connaissent la vertu de certaines pierres pour la guérison de leurs
petits ; desquelles les hommes font tant d'estime, que quand ils en
trouvent, ils s'imaginent avoir trouvé un trésor. Premièrement, je ne sais
pourquoi il donne le nom de magie à cette expérience ou à cet instinct,
qui enseigne aux animaux l'usage de ces préservatifs naturels; car c'est
un mot qu'on a coutume de prendre en un autre sens. Peut-être que, comme
il est épicurien, il a eu dessein de donner indirectement atteinte à
toutes ces sortes de secrets que débitent les magiciens, dont le nom veut
dire aussi des fourbes et des imposteurs. Mais accordons-lui que les
hommes, soit qu'on les appelle magiciens ou imposteurs, ou comme on
voudra, fassent vanité de savoir ces secrets, comment les serpents en
savent-ils encore plus qu'eux? Lorsque les serpents se servent de fenouil
pour se rendre la vue plus perçante, et le corps plus souple et plus
agile, ils ne le font pas par les lumières de la raison, mais par la
simple disposition que la nature a mise, à cet égard seulement, dans leurs
organes : au lieu que quand les hommes font la même chose, ce n'est pas
comme les serpents par un mouvement aveugle de la nature, mais en partie
par expérience, en partie par raisonnement, et par un raisonnement qui est
quelquefois une suite de conséquences tirées selon les préceptes de l'art.
Tout de même quand les aigles, ayant trouvé la pierre qu'on nomme Aétite
(Pierre d'aigle), la portent dans leur nid pour la guérison de leurs
petits, comment peut-on dire qu'ils en savent plus que l'homme qui joint
le raisonnement à l'expérience, et la prudence au raisonnement dans la
connaissance et dans l'usage d'un remède que les aigles ne doivent qu'à la
nature?
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