HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre IV

Chapitre 50

  Chapitre 50

[4,50] Ἀλλὰ καὶ εἴπερ Μωϋσέως νόμος μηδὲν εἶχεν ἐγγεγραμμένον δι´ ὑπονοιῶν δηλούμενον, οὐκ ἂν προφήτης εὐχόμενος ἔλεγε τῷ θεῷ· «Ἀποκάλυψον τοὺς ὀφθαλμούς μου, καὶ κατανοήσω τὰ θαυμάσιά σου ἐκ τοῦ νόμου σουΝυνὶ δὲ ᾔδει ὅτι ἐστί τι «κάλυμμα» ἀγνοίας ἐν τῇ καρδίᾳ τῶν ἀναγινωσκόντων καὶ μὴ συνιέντων τὰ τροπολογούμενα ἐπικείμενον· ὅπερ «κάλυμμα περιαιρεῖται» τοῦ θεοῦ δωρουμένου, ἐπὰν ἐπακούσῃ τῷ παρ´ ἑαυτὸν πάντα ποιήσαντι καὶ διὰ τὴν ἕξιν τὰ αἰσθητήρια γυμνάσαντι πρὸς διάκρισιν καλοῦ καὶ κακοῦ καὶ ἐν τῇ εὐχῇ συνεχέστατα φήσαντι· «Ἀποκάλυψον τοὺς ὀφθαλμούς μου, καὶ κατανοήσω τὰ θαυμάσιά σου ἐκ τοῦ νόμου σουΤίς δ´ ἀναγινώσκων δράκοντα ἐν τῷ αἰγυπτίῳ ποταμῷ ζῶντα καὶ τοὺς ἰχθύας ἐμφωλεύοντας αὐτοῦ ταῖς φολίσιν «ἀπὸ τῶν προχωρημάτων» τοῦ Φαραὼ πληρούμενα τὰ Αἰγύπτου ὄρη, οὐ προάγεται αὐτόθεν πρὸς τὸ ζητῆσαι, τίς τοσούτων δυσωδῶν «προχωρημάτων» αὐτοῦ πληρῶν τὰ Αἰγυπτίων ὄρη καὶ τίνα τὰ τῶν Αἰγυπτίων ὄρη καὶ τίνες οἱ ἐν Αἰγύπτῳ ποταμοί, περὶ ὧν αὐχῶν λέγει προειρημένος Φαραώ· «Ἐμοί εἰσιν οἱ ποταμοί, καὶ ἐγὼ ἐποίησα αὐτούς», καὶ τίς ἀνάλογον τοῖς ἀποδειχθησομένοις ἀπὸ τῆς ἑρμηνείας ποταμοῖς δράκων καὶ τίνες οἱ ἐν ταῖς φολίσιν αὐτοῦ ἰχθύες; Καὶ τί με δεῖ ἐπὶ πλέον κατασκευάζειν τὰ μὴ δεόμενα κατασκευῆς, ἐφ´ οἷς λέγεται τὸ «Τίς σοφὸς καὶ συνήσει ταῦτα; συνετὸς καὶ ἐπιγνώσεται αὐτά;» Ἐπὶ πλεῖον δ´ ἐξέτεινα τὸν λόγον βουλόμενος παραστῆσαι μὴ ὑγιῶς εἰρῆσθαι τῷ Κέλσῳ ὅτι οἱ ἐπιεικέστεροι Ἰουδαίων καὶ Χριστιανῶν πειρῶνταί πως ἀλληγορεῖν αὐτά, ἔστι δ´ οὐχ οἷα ἀλληγορίαν ἐπιδέχεσθαί τινα ἀλλ´ ἄντικρυς εὐηθέστατα μεμυθολόγηται. Πολλῷ γὰρ μᾶλλον τὰ Ἑλλήνων οὐ μόνον εὐηθέστατα ἀλλὰ καὶ ἀσεβέστατα μεμυθολόγηται. Τὰ γὰρ ἡμέτερα ἐστόχασται καὶ τοῦ πλήθους τῶν ἁπλουστέρων, ὅπερ οἱ τὰ ἑλληνικὰ πλάσματα ποιήσαντες οὐκ ἐφυλάξαντο. Διόπερ οὐκ ἀχαρίστως Πλάτων ἐκβάλλει τῆς ἑαυτοῦ πολιτείας τοὺς τοιουσδὶ μύθους καὶ τὰ τοιαδὶ ποιήματα. [4,50] Si la loi de Moïse n'avait point un sens intérieur et caché, le prophète ne dirait pas non plus dans la prière qu'il adresse à Dieu: "Dévoile mes yeux, et je contemplerai les merveilles de la loi" (Ps. CXVIIII ou CXlX, 18). Mais il savait qu'il y a un voile d'ignorance sur le cœur de ceux qui lisent sans pénétrer dans le sens mystique, et que ce voile se lève lorsqu'on se renferme en soi-même, afin d'écouter la voix de Dieu qui nous instruit (II Cor., 3, 14); qu'on s'exerce l'esprit pour s'accoutumer par une longue habitude à discerner le bien et le mal, et qu'on dit sans cesse dans ses prières : "Seigneur, dévoile mes yeux, et je contemplerai les merveilles de ta loi" (Hébr., V, 14.) Qui est-ce qui peut lire la description de ce grand dragon, qui vit dans le fleuve d'Égypte et dont les écailles servent de retraite aux poissons, avec ce qui est ajouté, touchant Pharaon, qu'il remplit de ses excréments les montagnes du pays ? Qui est-ce qui peut lire cela, qu'il n'ait incontinent la pensée de chercher qui c'est qui remplit les montagnes d'Égypte de tant de sales excréments, ce que c'est que ces montagnes, ce qu'il faut entendre par ces fleuves, dont Pharaon dit avec tant de vanité : "Les fleuves sont à moi, et je les ai faits" ( Ezéch., XXIX, 3, et 4.) ; par ce dragon qu'il faudra prendre dans un sens qui réponde à celui qu'on aura donné aux fleuves, et par ces poissons qui se retirent sous ses écailles? Mais pourquoi produire davantage de preuves pour des choses qui n'en ont pas besoin et dont il a été dit: Qui est sage? et il comprendra ceci: qui est prudent? et il l'entendra ? J'ai cru pourtant me devoir un peu étendre sur ce sujet, pour montrer que Celse n'a eu aucune raison de dire que les Juifs et les chrétiens les plus raisonnables tâchent de se sauver dans l'allégorie ; mais que les choses sont absolument incapables de l'admettre, n'étant tout visiblement que des fables impertinentes. Ce sont plutôt les Grecs qui ont inventé des fables, non seulement impertinentes, mais même impies ; car, pour nous, nous avons aussi, eu égard à la simplicité du commun peuple, ce que n'ont point fait les auteurs de ces fictions grecques. C'est pourquoi Platon n'a point tort de bannir de sa république ces sortes de fables et de poèmes.


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Dernière mise à jour : 25/09/2008