[4,31] Μετὰ ταῦτα βουλόμενος κατασκευάζειν ὅτι μηδὲν τῶν
προειρημένων παρ´ αὐτῷ ζῴων διαφέρουσιν Ἰουδαῖοι καὶ
Χριστιανοί φησιν Ἰουδαίους ἀπ´ Αἰγύπτου δραπέτας γεγονέναι,
μηδὲν πώποτε ἀξιόλογον πράξαντας, οὔτ´ ἐν λόγῳ οὔτ´
ἐν ἀριθμῷ αὐτούς ποτε γεγενημένους. Περὶ μὲν οὖν τοῦ μὴ
δραπέτας αὐτοὺς γεγονέναι μηδ´ Αἰγυπτίους ἀλλ´ Ἑβραίους
ὄντας παρῳκηκέναι ἐν τῇ Αἰγύπτῳ, ἐν τοῖς ἀνωτέρω ἡμῖν
λέλεκται· εἰ δὲ τὸ μήτ´ ἐν λόγῳ μήτ´ ἐν ἀριθμῷ αὐτοὺς
γεγονέναι κατασκευάζεσθαι νομίζει ἐκ τοῦ μὴ πάνυ τι τὴν
περὶ αὐτῶν ἱστορίαν εὑρίσκεσθαι παρὰ τοῖς Ἕλλησι,
φήσομεν ὅτι εἴ τις ἐνατενίσαι τῇ ἀρχῆθεν αὐτῶν πολιτείᾳ
καὶ τῇ τῶν νόμων διατάξει, εὕροι ἂν ὅτι γεγόνασιν ἄνθρωποι
σκιὰν οὐρανίου βίου παραδεικνύντες ἐπὶ γῆς· παρ´ οἷς
οὐδὲν ἄλλο θεὸς νενόμιστο ἢ ὁ ἐπὶ πᾶσι, καὶ οὐδεὶς τῶν
εἰκόνας ποιούντων ἐπολιτεύετο. Οὔτε γὰρ ζωγράφος οὔτ´
ἀγαλματοποιὸς ἐν τῇ πολιτείᾳ αὐτῶν ἦν, ἐκβάλλοντος
πάντας τοὺς τοιούτους ἀπ´ αὐτῆς τοῦ νόμου, ἵνα μηδεμία
πρόφασις ᾖ τῆς τῶν ἀγαλμάτων κατασκευῆς, τοὺς ἀνοήτους
τῶν ἀνθρώπων ἐπισπωμένης καὶ καθελκούσης ἀπὸ τοῦ
θεοῦ εἰς γῆν τοὺς ὀφθαλμοὺς τῆς ψυχῆς. Ἦν οὖν παρ´
αὐτοῖς νόμος καὶ τοιοῦτος· «Μὴ ἀνομήσητε καὶ ποιήσητε
ὑμῖν ἑαυτοῖς γλυπτὸν ὁμοίωμα, πᾶσαν εἰκόνα ὁμοίωμα
ἀρσενικοῦ ἢ θηλυκοῦ, ὁμοίωμα παντὸς κτήνους τῶν ὄντων
ἐπὶ τῆς γῆς, ὁμοίωμα παντὸς ὀρνέου πτερωτοῦ, ὃ πέταται
ὑπὸ τὸν οὐρανόν, ὁμοίωμα παντὸς ἑρπετοῦ, ὃ ἕρπει ἐπὶ τῆς
γῆς, ὁμοίωμα παντὸς ἰχθύος, ὅσα ἐστὶν ἐν τοῖς ὕδασιν
ὑποκάτω τῆς γῆς.» Καὶ ἐβούλετό γε ὁ νόμος τῇ περὶ
ἑκάστου ἀληθείᾳ ὁμιλοῦντας αὐτοὺς μὴ ἀναπλάσσειν ἕτερα
παρὰ τὴν ἀλήθειαν, ψευδόμενα τὸ ἀληθῶς ἀρσενικὸν ἢ τὸ
ὄντως θηλυκὸν ἢ τὴν κτηνῶν φύσιν ἢ τὸ ὀρνέων ἢ τὸ ἑρπετῶν
γένος ἢ τὸ ἰχθύων. Σεμνὸν δὲ καὶ μεγαλοφυὲς παρ´ αὐτοῖς
καὶ τὸ «Μὴ ἀναβλέψας εἰς τὸν οὐρανὸν καὶ ἰδὼν τὸν ἥλιον
καὶ τὴν σελήνην καὶ τοὺς ἀστέρας, πάντα τὸν κόσμον τοῦ
οὐρανοῦ, πλανηθεὶς προσκυνήσῃς αὐτοῖς καὶ λατρεύσῃς
αὐτοῖς.»
Οἵα δὲ πολιτεία ἦν ὅλου ἔθνους, παρ´ ᾧ οὐδὲ φαίνεσθαι
θηλυδρίαν οἷόν τ´ ἦν. Θαυμαστὸν δὲ καὶ τὸ τὰ τῶν νέων
ὑπεκκαύματα, τὰς ἑταίρας, ἀναιρεῖσθαι ἀπὸ τῆς πολιτείας
αὐτῶν. Ἦν δὲ καὶ δικαστήρια τῶν δικαιοτάτων καὶ
ἀπόδειξιν ὑγιοῦς βίου πολλῷ δεδωκότων χρόνῳ, πιστευομένων
τὰς κρίσεις· οἵτινες διὰ τὸ καθαρὸν ἦθος καὶ τὸ
ὑπὲρ ἄνθρωπον ἐλέγοντο εἶναι θεοὶ πατρίῳ τινὶ Ἰουδαίων
ἔθει. Καὶ ἦν ἰδεῖν ἔθνος ὅλον φιλοσοφοῦν, καὶ διὰ τὴν
πρὸς τὸ ἀκούειν τῶν θείων νόμων σχολὴν τὰ καλούμενα
σάββατα καὶ αἱ λοιπαὶ παρ´ αὐτοῖς ἑορταὶ ἐγίνοντο. Τί δὲ
δεῖ λέγειν περὶ τῆς τάξεως τῶν παρ´ αὐτοῖς ἱερέων καὶ
θυσιῶν, μυρία σύμβολα περιεχουσῶν τοῖς φιλομαθοῦσι
σαφηνιζόμενα;
| [4,31] Pour montrer ensuite que les Juifs et les chrétiens ne sont point
différents de ces animaux dont il vient de parler, il dit que les Juifs
sont des esclaves fugitifs sortis d'Égypte, qui n'ont jamais fait quoi que
ce soit de grand ni de mémorable, et qui ont toujours été comptés pour
rien. Nous avons fait voir ci-dessus que les Juifs ne sont point des
esclaves fugitifs et qu'ils ne sont point Égyptiens d'origine, mais que
c'étaient des Hébreux venus en Égypte et qui y demeuraient comme
étrangers. A l'égard de ce qu'il ajoute, qu'on les a toujours comptés pour
rien, s'il se fonde sur ce qu'il se trouve peu de chose de leur histoire
dans les auteurs grecs, nous lui dirons que, si l'on veut réfléchir sur le
premier établissement de la république des Juifs et sur les dispositions
de leurs lois, on demeurera convaincu que ce sont des hommes qui nous ont
fait voir sur la terre une ombre de la vie céleste, ne reconnaissant
d'autre Dieu que le souverain, et ne souffrant parmi eux nul faiseur
d'images; car il n'y avait ni peintre ni sculpteur dans leur pays ; leur
loi en bannissait toutes ces sortes de gens, afin qu'on n'y eût aucune
occasion de se faire des simulacres, qui sont des choses qui donnent dans
la vue des simples, et qui font que leur âme s'attache à la terre au lieu
de s'élever à Dieu. Voici donc une des clauses de leur loi: Ne péchez
point en vous faisant quelque ouvrage de sculpture ou quelque image que ce
soit, quelque représentation d'homme ou de femme, la figure de quelqu'une
des bêtes qui sont sur la terre, ou des oiseaux qui volent dans l'air, ou
des animaux qui rampent sur la terre, ou des poissons qui sont sous les
eaux (Deut., IV, 16, etc.}. L'intention de la loi était qu'ils s'en
tinssent à la vérité de chaque être, sans la déguiser par ces fausses
apparences d'homme ou de femme, de bêtes, d'oiseaux, de reptiles, ou de
poissons. Voici encore qui est grand et sublime au dernier point :
Gardez-vous que, levant les yeux en haut, et voyant le. soleil, et la
lune, et les étoiles, et toutes les beautés du ciel, vous ne vous portiez
par erreur à adorer ces choses et à les servir (Ibid., 19). Quelle devait
être d'ailleurs la police d'un État où il n'était pas même possible de
voir un efféminé (Deut., XXIII, 17); et ou, pour comble de merveille, les
femmes prostituées, dont les amorces sont si dangereuses aux jeunes gens,
n'étaient point souffertes (Exode, XVIII, 21, etc. )? La justice ne s'y
exerçait que par les personnes les plus justes, qui avaient donné pendant
longtemps des preuves de leur bonne vie (Deut.,I, 15). C'étaient là les
juges qu'on choisissait; et, à cause de la pureté de leurs mœurs, qui les
élevait au-dessus de la condition des hommes, on leur donnait le nom de
dieux, par une façon de parler hébraïque (Ps. LXXXI ou LXXXII, 1). Toute
la nation était comme un peuple de philosophes (Exode, XXXI, 13),
l'institution de leurs sabbats et de leurs autres fêtes n'étant que pour
leur donner le loisir de s'instruire dans la loi de Dieu (Deut., XVI, 1C).
Et que dirai-je de l'ordre de leurs sacrifices, où tant les sacrificateurs
que les victimes contenaient une infinité de mystères qu'entendent ceux
qui les ont étudiés (Lévit., I, etc.)?
|