[5,14] Τοιαύτη μὲν καὶ πᾶσα ἐξ Ἰνδῶν τε καὶ Αἰθιόπων
ἀμέθυσος· ἣν δὲ τότε τῷ Ναυσικλεῖ προσεκόμιζεν ὁ
Καλάσιρις μακρῷ καὶ ταύτας ἐπλεονέκτει, γραφῇ γὰρ
ἔξεστο καὶ εἰς μίμημα ζῴων ἐκεκοίλαντο. Καὶ ἦν ἡ
γραφή, παιδαρίσκος ἐποίμαινε πρόβατα χαμαιζήλῳ μὲν
πέτρᾳ πρὸς περιωπὴν ἐφεστὼς τὴν δὲ νομὴν τῇ ἀγέλῃ
πλαγίοις αὐλήμασι διατάττων, τὰ δὲ ἐπείθετο ὡς ἐδόκει
καὶ ἠνείχετο πρὸς τὰ ἐνδόσιμα τῆς σύριγγος ποιμαινόμενα.
Εἶπεν ἄν τις αὐτὰ καὶ χρυσοῖς βεβριθέναι τοῖς μαλλοῖς,
οὐ τῆς τέχνης τοῦτο χαριζομένης ἀλλ´ οἰκεῖον ἐρύθημα
τῆς ἀμεθύσου τοῖς νώτοις ἐπανθούσης. Γέγραπτο
καὶ ἀρνίων ἁπαλὰ σκιρτήματα καὶ οἱ μὲν ἀγεληδὸν ἐπὶ
τὴν πέτραν ἀνατρέχοντες οἱ δὲ περὶ τὸν νομέα κύκλους
ἀγερώχους ἐξελίττοντες ποιμενικὸν θέατρον ἐπεδείκνυσαν
τὸν κρημνόν, ἄλλοι δὲ ὥσπερ ἡλίῳ τῇ φλογὶ τῆς
ἀμεθύσου γανύμενοι ἅλμασιν ἀκρωνύχοις τὴν πέτραν
ἐπέξεον. Ὅσοι δὲ αὐτῶν πρωτόγονοί τε καὶ θρασύτεροι,
καὶ ὑπεράλλεσθαι βουλομένοις τὸν κύκλον ἐῴκεσαν
εἰργομένοις δὲ ὑπὸ τῆς τέχνης ὥσπερ εἰ μάνδραν
χρυσῆν τὴν σφενδόνην αὐτοῖς τε καὶ τῇ πέτρᾳ περιβαλλούσης·
ἡ δὲ ἦν πέτρα τῷ ὄντι καὶ οὐχὶ μίμημα, τῶν γὰρ
ἄκρων τῆς λίθου μέρος εἰς τοῦτο περιγράψας ὁ τεχνίτης
ἔδειξεν ἐκ τῆς ἀληθείας ὃ ἐβούλετο, περίεργον ἡγησάμενος
λίθον ἐν λίθῳ σοφίζεσθαι· τοιοῦτος μὲν ὁ δακτύλιος.
| [5,14] Telle est toujours l'améthyste provenant de l'Inde
ou de l'Ethiopie; mais celle que, ce jour-là, Calasiris
remit à Nausiclès était encore beaucoup plus belle, car
c'était une intaille sur laquelle étaient gravés des êtres
vivants. La gravure représentait un jeune pâtre en train
de garder ses moutons; il était debout sur une pierre
basse, pour mieux les voir; il faisait paître son troupeau
au son de la flûte oblique, et les moutons semblaient
lui obéir et accepter de régler leur façon de brouter sur
le rythme de la flûte. On aurait cru que leur toison était
lourde d'or, non que ce fût là un effet voulu par l'artiste,
mais la teinte ardente de l'améthyste mettait ces reflets
dorés sur leur dos. On avait aussi représenté les bonds
légers des agneaux, dont les uns, en groupe, escaladaient
la pierre et les autres décrivaient fièrement des cercles
autour du berger, et faisaient ressembler la pierre où il
était perché à un théâtre rustique; d'autres, éclairés
comme par le soleil par le feu de l'améthyste, grattaient,
en sautant, le rocher de l'extrémité de leurs sabots. Les
plus âgés d'entre eux, et les plus hardis, semblaient vouloir
bondir hors du chaton, mais on eût dit que l'artiste les
avait retenus en plaçant, comme une barrière d'or, un
jonc d'or autour d'eux et de la pierre. Et la pierre était
réelle, et non figurée, car l'artiste avait simplement
entouré une partie du bord de la gemme et représenté
ainsi véritablement ce dont il voulait donner l'image,
jugeant superflu de donner, sur une pierre, l'imitation
d'une pierre. Tel était cet anneau.
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