[12,11] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑʹ.
ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΚΑΤΑ ΜΩΣΕΑ ΠΑΡΑΔΕΙΣΟΥ
Μωσέως κατά τινας ἀπορρήτους λόγους ἐν ἀρχῇ τῆς τοῦ κόσμου συστάσεως θεοῦ
τινα παράδεισον γεγονέναι φάντος κἀν τούτῳ τὸν ἄνθρωπον ἠπατῆσθαι διὰ τῆς
γυναικὸς πρὸς τοῦ ὄφεως, ἄντικρυς μονονουχὶ τὰ ῥήματα μεταποιήσας ὁ Πλάτων
ἐπάκουσον ἐν Συμποσίῳ οἷα καὶ αὐτὸς ἀλληγορῶν τέθειται, ἀντὶ μὲν τοῦ
παραδείσου τοῦ θεοῦ κῆπον Διὸς ὀνομάσας, ἀντὶ δὲ τοῦ ὄφεως καὶ τῆς πρὸς
αὐτοῦ γενομένης ἀπάτης Πενίαν ἐπιβουλεύουσαν ὑποθέμενος, ἀντὶ δὲ τοῦ
πρώτου ἀνδρός, ὃν ἡ τοῦ θεοῦ μῆτίς τε καὶ πρόνοια υἱὸν ὥσπερ ἀρτιγενῆ
προὐβέβλητο, υἱὸν Μήτιδος Πόρον ἀποκαλέσας, ἀντὶ δὲ τοῦ φάναι ὁπηνίκα
συνίστατο ὅδε ὁ κόσμος
« ὅτε ἐγένετο ἡ Ἀφροδίτη »
εἰπών, οὕτω τὸν κόσμον ἀλληγορήσας τοῦ περὶ αὐτὸν κάλλους ἕνεκα. Λέγει δ´
οὖν αὐτοῖς ῥήμασι τάδε·
« Ὅτε ἐγένετο ἡ Ἀφροδίτη, εἱστιῶντο οἱ θεοί, οἵ τε ἄλλοι καὶ ὁ τῆς Μήτιδος
υἱὸς Πόρος. Ἐπειδὴ δὲ ἐδείπνησαν, προσαιτήσουσα, οἷον δὴ εὐωχίας οὔσης,
ἀφίκετο ἡ Πενία καὶ ἦν περὶ τὰς θύρας. Ὁ οὖν Πόρος μεθυσθεὶς τοῦ νέκταρος,
οἶνος γὰρ οὔπω ἦν, εἰς τὸν τοῦ Διὸς κῆπον εἰσελθὼν βεβαρημένος εὗδεν. Ἡ
οὖν Πενία ἐπιβουλεύουσα διὰ τὴν αὑτῆς ἀπορίαν παιδίον ποιήσασθαι ἐκ τοῦ
Πόρου κατακλίνεταί τε παρ´ αὐτῷ καὶ ἐκύησε τὸν Ἔρωτα. »
Τοιαῦτα μὲν δή τινα κἀν τούτοις ὁ Πλάτων ἐμφερῶς Μωσεῖ ὑπῃνίξατο.
| [12,11] CHAPITRE XI.
DU PARADIS D’APRÈS MOÏSE.
Dans le commencement de rétablissement de l'univers, nous trouvons des
paroles mystérieuses de Moïse, où il nous dit que Dieu fit un paradis; et
que dans ce lieu, l'homme fut séduit par la femme, qui l'avait été par le
serpent. Or, maintenant écoutez comment Platon, n'ayant fait autre chose
que de changer les expressions de ce récit, le reproduit sous forme
d'allégorie dans son banquet. Au lieu du paradis de Dieu, il le nomme le
jardin de Jupiter; au lieu du serpent et de la fourberie qu'il a mise en
œuvre, il suppose que c'est la pauvreté (g-penia) qui est auteur de cette
séduction; au lieu du premier homme, que le conseil de Dieu (g-Mehtis) et sa providence divine avait créé comme un fils nouvellement né,
nous trouvons le fils du conseil, de (g-Mehtis), qu'il nomme Poros (l'industrie): au lieu de dire « Lorsque l'univers fut mis en ordre, il dit : Lorsque Vénus
naquit : indiquant allégoriquement l'univers, par le nom de la beauté qui
y est généralement répandue. Voici enfin les termes dont il fait usage :
« Lorsque Vénus naquit, les dieux se réunirent dans un banquet, et entre
autres Poros, fils de la Métis, y prit place. Le festin étant terminé,
Penia se présenta en mendiante, comme cela a lieu dans les réjouissances,
et se tenait à la porte. Cependant, Poros s'étant enivré de nectar (car le
vin était inconnu alors), il se retira dans le jardin de Jupiter pour
céder à l'accablement du sommeil. Penia donc lui tendit un piège, poussée
par le désir impérieux de concevoir un enfant de Poros. En effet elle
s'approcha de lui et donna naissance à g-Erohs (l'Amour).» C'est de
cette manière que, dans toute cette fable, Platon fait une allusion
constante au récit de Moïse.
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