[188] Κώνωψ καὶ λέων.
Κώνωψ πρὸς λέοντα ἐλθὼν εἶπεν· " Οὔτε φοβοῦμαί σε, οὔτε
δυνατώτερός μου εἶ· εἰ δὲ μή, τί σοί ἐστιν ἡ δύναμις; ὅτι ξύεις τοῖς
ὄνυξι καὶ δάκνεις τοῖς ὀδοῦσι; τοῦτο καὶ γυνὴ τῷ ἀνδρὶ μαχομένη
ποιεῖ. Ἐγὼ δὲ λίαν ὑπάρχω σου ἰσχυρότερος. Εἰ δὲ θέλεις, ἔλθωμεν
καὶ εἰς πόλεμον." Καὶ σαλπίσας ὁ κώνωψ ἐνεπήγετο, δάκνων τὰ περὶ
τὰς ῥίνας αὐτοῦ ἄτριχα πρόσωπα. Καὶ ὁ λέων τοῖς ἰδίοις ὄνυξι
κατέλυεν ἑαυτόν, ἕως ἀπηύδησεν. Ὁ δὲ κώνωψ νικήσας τὸν λέοντα,
σαλπίσας καὶ ἐπινίκιον ᾄσας, ἔπτατο· καὶ ἀράχνης δεσμῷ ἐμπλακεὶς
ἐσθιόμενος ἀπωδύρετο πῶς μεγίστοις πολεμῶν ὑπό εὐτελοῦς ζώου,
τῆς ἀράχνης, ἀπώλετο.
| [188] LE COUSIN ET LE LION
Un cousin s'approcha d'un lion et lui dit : «Je n'ai pas peur de toi, et tu
n'es pas plus puissant que moi. Si tu prétends le contraire, montre de quoi tu
es capable. Est-ce d'égratigner avec tes grilles et de mordre avec tes dents?
Une femme même qui se bat avec son mari en fait autant. Moi, je suis beaucoup
plus fort que toi ; si tu veux, je te provoque même au combat.» Et, sonnant de
la trompe, le cousin fondit sur lui, mordant le museau dépourvu de poil autour
des narines. Quant au lion, il se déchirait de ses propres griffes, jusqu'à ce
qu'il renonça au combat. Le cousin, ayant vaincu le lion, sonna de la trompe,
entonna un chant de victoire, et prit son essor. Mais il s'empêtra dans une
toile d'araignée, et, se sentant dévorer, il gémissait, lui qui faisait la
guerre aux plus puissants, de périr par le fait d'un vil animal, une araignée.
|