[1,25] XXV. 1. Ἦσαν δὲ τά τε πολέμια ἐκ τοῦ μετὰ κινδύνων πεποιῆσθαι τὰς
μελέτας ἐν ἔθνεσι φιλοπολέμοις ζῶντες πολλῶν ἀμείνους καὶ τῆς κατὰ τὰ
ναυτικὰ ἐπιστήμης διὰ τὴν μετὰ Τυρρηνῶν οἴκησιν ἐπὶ πλεῖστον ἐληλακότες·
ἥ τε ἀνάγκη ἱκανὴ οὖσα τοῖς ἀπορουμένοις βίου τόλμαν παρασχεῖν ἡγεμών
τε καὶ διδάσκαλος τοῦ παντὸς κινδυνεύματος αὐτοῖς ἐγίνετο, ὥστε οὐ
χαλεπῶς ὅπη ἐπέλθοιεν ἐπεκράτουν.
2. Ἐκαλοῦντο δὲ ὑπὸ τῶν ἄλλων ἀνθρώπων τῆς τε χώρας ἐπικλήσει ἀφ´ ἧς
ἐξανέστησαν καὶ τοῦ παλαιοῦ γένους μνήμῃ οἱ αὐτοὶ Τυρρηνοὶ καὶ Πελασγοί.
Ὧν ἐγὼ λόγον ἐποιησάμην τοῦ μή τινα θαῦμα ποιεῖσθαι, ἐπειδὰν ποιητῶν ἢ
συγγραφέων ἀκούῃ τοὺς Πελασγοὺς καὶ Τυρρηνοὺς ὀνομαζόντων, πῶς
ἀμφοτέρας ἔσχον τὰς ἐπωνυμίας οἱ αὐτοί.
3. Ἔχει γὰρ περὶ αὐτῶν καὶ Θουκυδίδης μὲν ἐναργῆ ἀκτῆς τῆς Θρᾳκίας
μνήμην καὶ τῶν ἐν αὐτῇ κειμένων πόλεων, ἃς οἰκοῦσιν ἄνθρωποι δίγλωττοι.
Περὶ δὲ τοῦ Πελασγικοῦ ἔθνους ὅδε ὁ λόγος· « Ἔνι δέ τι καὶ Χαλκιδικὸν, τὸ δὲ
πλεῖστον Πελασγικὸν τῶν καὶ Λῆμνόν ποτε καὶ Ἀθήνας
οἰκησάντων Τυρρηνῶν ».
4. Σοφοκλεῖ δ´ ἐν Ἰνάχῳ δράματι ἀνάπαιστον ὑπὸ τοῦ χοροῦ λεγόμενον
πεποίηται ὧδε·
Ἴναχε νᾶτορ, παῖ τοῦ κρηνῶν
πατρὸς Ὠκεανοῦ, μέγα πρεσβεύων
Ἄργους τε γύαις Ἥρας τε πάγοις,
καὶ Τυρσηνοῖσι Πελασγοῖς.
5. Τυρρηνίας μὲν γὰρ δὴ ὄνομα τὸν χρόνον ἐκεῖνον ἀνὰ τὴν Ἑλλάδα ἦν, καὶ
πᾶσα ἡ προσεσπέριος Ἰταλία τὰς κατὰ τὸ ἔθνος ὀνομασίας ἀφαιρεθεῖσα καὶ
τὴν ἐπίκλησιν ἐκείνην ἐλάμβανεν, ὥσπερ τῆς Ἑλλάδος ἄλλῃ τε πολλαχῇ καὶ
περὶ τὴν καλουμένην νῦν Πελοπόννησον ἐγένετο· ἐπὶ γὰρ ἑνὸς τῶν
οἰκούντων ἐν αὐτῇ ἐθνῶν, τοῦ Ἀχαϊκοῦ, καὶ ἡ σύμπασα χερρόνησος, ἐν ᾗ καὶ
τὸ Ἀρκαδικὸν καὶ τὸ Ἰωνικὸν καὶ ἄλλα συχνὰ ἔθνη ἔνεστιν, Ἀχαΐα
ὠνομάσθη.
| [1,25] XXV. 1. Les Pélasges étaient non seulement supérieurs à beaucoup de peuples
dans la guerre, grâce à leur pratique au milieu des dangers en vivant parmi des
nations guerrières, mais ils jouissaient également de la plus grande compétence
dans l’art de la navigation, en raison de leur cohabitation avec le Tyrrhéniens; et
la nécessité, qui suffit à rendre audacieux ceux qui n’ont pas de moyens
d’existence, étaient leur guide et leur guide dans chaque entreprise
dangereuse, de sorte que partout où ils sont allés ils étaient conquis sans difficulté.
2. Et ce même peuple s'appelait pour le reste du monde Tyrrhéniens et Pélasges,
ce premier nom provenait du pays d’où ils étaient venus et le second en
mémoire de leur origine antique. Je mentionne cela pour que personne, en
entendant des poètes ou des historiens nommer les Pélasges aussi les
Tyrrhéniens , ne puisse s'étonner de ce que le même peuple ait porté ces deux noms.
3. A leur sujet, Thucydide mentionne l’Acté de Thrace ainsi que des villes qui
s’y trouvent, qui sont habitées par les hommes qui parlent deux langues. En ce
qui concerne la nation des Pelasges voici ses mots: "Il y a également un élément
chalcidien chez eux, mais la plus grand partie est pélasgienne, appartenant aux
Tyrrhéniens qui jadis habitèrent Lemnos et Athènes."
4. Et Sophocle fait parler le chœur dans son drame Inachos en ces vers
anapestiques: "O Inachos qui coule sans cesse, enfant d’Océan, père de toutes
les sources, toi que vénèrent avec force les champs d'Argos et les collines
d’Héra et aussi les Tyrrhènes Pélasges."
5. Le nom de Tyrrhénie était alors connu dans l'ensemble de la Grèce, et toute la
région occidentale de l'Italie reçut ce nom : les nombreuses nations qui la
composaient avaient perdu leurs appellations distinctives. La même chose arriva
aussi à de nombreuses régions de la Grèce, et en particulier à cette région qui
s'appelle maintenant le Péloponnèse; c’est à cause d’une des nations qui
l'habitaient, à savoir les Achéens, que la péninsule entière, qui comprend aussi
les Arcadiens, les Ioniens et beaucoup d'autres, fut appelée Achaïe.
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