HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, III (Démosthène)

Chapitre 41

  Chapitre 41

[3,41] Μα'. Τῆς δὲ τρίτης ἁρμονίας, ἣν ἔφην μικτὸν ἐξ ἀμφοῖν εἶναι, τὰ χρησιμώτατα ἐκλέγουσαν ἀφ´ ἑκατέρας, οὐδείς ἐστι χαρακτὴρ ἴδιος· ἀλλ´ ὡς ἂν οἱ μετιόντες αὐτῶν προαιρέσεως ἔχωσιν δυνάμεως, τὰ μὲν φυγεῖν, τὰ δὲ λαβεῖν, οὕτως κίρνανται καθάπερ ἐν τῇ ζωγραφίᾳ τὰ μίγματα. Ταύτης τῆς ἁρμονίας κράτιστος μὲν ἐγένετο κανὼν ποιητὴς Ὅμηρος, καὶ οὐκ ἄν τις εἴποι λέξιν ἄμεινον ἡρμοσμένην τῆς ἐκείνου πρὸς ἄμφω ταῦτα· λέγω δὲ τήν τε ἡδονὴν, καὶ τὸ σεμνόν. Ἐζήλωσαν δὲ αὐτὸν ἐπῶν τε πολλοὶ ποιηταὶ καὶ μελῶν, ἔτι δὲ τραγῳδίας τε καὶ κωμῳδίας· συγγραφεῖς τε ἀρχαῖοι καὶ φιλόσοφοι καὶ ῥήτορες· ὧν ἁπάντων μεμνῆσθαι πολὺ ἂν ἔργον εἴη. Ἀρκέσει δὲ τῶν ἐν λόγοις δυναστευσάντων, οὓς ἐγὼ κρατίστους εἶναι πείθομαι, δύω παρασχέσθαι μόνους· συγγραφέων μὲν, Ἡρόδοτον, φιλοσόφων δὲ, Πλάτωνα· καὶ γὰρ καὶ ἀξίωμα καὶ χάρις αὐτῶν ἐπιτρέχει ταῖς ἁρμονίαις. Εἰ δὲ ὀρθὰ ἐγὼ καὶ εἰκότα ἔγνωκα περὶ αὐτῶν ἐξετάσας, τῷ βουλομένῳ σκοπεῖν ἔστιν. Φέρε δὴ τίς οὐκ ἂν ὁμολογήσειεν τῆς τε αὐστηρᾶς καὶ τῆς ἡδείας ἁρμονίας μέσην εἶναι τήνδε τὴν λέξιν καὶ τὰ κράτιστα εἰληφέναι παρ´ ἑκατέρας, κέχρηται Ἡρόδοτος Ξέρξῃ περιθεὶς τὸν λόγον, ὅτε ἐβουλεύετο περὶ τῆς πρὸς τοὺς Ἕλληνας στρατείας; μετακεκόμισται δ´ εἰς τὴν Ἀτθίδα διάλεκτον λέξις· « ‘Ἄνδρες Πέρσαι, οὔτ´ αὐτὸς καθηγήσομαι νόμον τόνδ´ ἐν ὑμῖν τιθεὶς· παραδεξάμενός τε αὐτῷ χρήσομαι. Ὡς ἐγὼ πυνθάνομαι τῶν πρεσβυτέρων οὐδένα χρόνον ἠτρεμήσαμεν, ἐξ οὗ παρελάβομεν τὴν ἡγεμονίαν τήνδε παρὰ Μήδων, Κύρου καθελόντος Ἀστυάγην· ἀλλὰ θεός τε οὕτως ἐνάγει, καὶ αὐτοῖς ἡμῖν πολλὰ ἐπιοῦσι συμφέρεται ἐπὶ τὸ ἄμεινον. μὲν δὴ Κῦρός τε καὶ Καμβύσης, πατήρ τε ἐμὸς Δαρεῖος, κατειργάσαντο καὶ προσεκτήσαντο ἔθνη, ἐπισταμένοις οὐκ ἄν τις λέγοι· ἐγὼ δ´, ἐπειδὴ παρέλαβον τὸν θρόνον, τούτου ἐφρόντιζον ὅπως μὴ λείψομαι τῶν πρότερον γενομένων ἐν τῇ τιμῇ τῇδε, μηδ´ ἐλάσσω προσκτήσομαι δύναμιν Πέρσαις. Φροντίζων δὲ εὑρίσκω ἅμα μὲν κῦδος ἡμῖν προσγινόμενον, χώραν τε ἧς νῦν κεκτήμεθα οὐκ ἐλάσσονα οὐδὲ φλαυροτέραν, παμφορωτέραν τε, ἅμα δὲ τιμωρίαν καὶ τίσιν γινομένην. Διὰ δὴ ταῦτα νῦν ὑμᾶς ἐγὼ συνέλεξα, ἵνα διανοοῦμαι πράττειν, ὑποθῶ ὑμῖν. Μέλλω ζεύξας τὸν Ἑλλήσποντον, ἐλαύνειν στρατὸν διὰ τῆς Εὐρώπης ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα, ἵνα Ἀθηναίους τιμωρήσωμαι, ὅσα δὴ πεποιήκασι Πέρσας τε καὶ πατέρα τὸν ἐμόν. Ὁρᾶτε μὲν δὴ καὶ πατέρα τὸν ἐμὸν Δαρεῖον προθυμούμενον στρατεύεσθαι ἐπὶ τοὺς ἄνδρας τούτους· ἀλλ´ μὲν τετελεύτηκε, καὶ οὐκ ἐξεγένετ´ αὐτῷ τιμωρήσασθαι· ἐγὼ δ´ ὑπέρ τ´ ἐκείνου καὶ τῶν ἄλλων Περσῶν οὐ πρότερον παύσομαι, πρὶν ἕλω τε καὶ πυρώσω τὰς Ἀθήνας· οἵ γε ἐμέ τε καὶ πατέρα τὸν ἐμὸν ὑπῆρξαν ἄδικα ποιοῦντες. Πρῶτα μὲν εἰς Σάρδεις ἐλθόντες ἅμα Ἀρισταγόρᾳ τῷ Μιλησίῳ, δούλῳ δὲ ἡμετέρῳ, ἐνέπρησαν τά τε ἄλση καὶ τὰ ἱερά. Δεύτερα δὲ, ἡμᾶς οἷα ἔδρασαν, εἰς τὴν γῆν τὴν σφετέραν ἀποβάντας, ὅτε Δᾶτίς τε καὶ Ἀρταφέρνης ἐστρατήγουν, ἐπίστασθέ που πάντες. Τούτων μέντοι ἕνεκα ἀνώρμημαι ἐπ´ αὐτοὺς στρατεύεσθαι, ἀγαθὰ δ´ ἐν αὐτοῖς τοσάδε ἀνευρίσκω λογιζόμενος, εἰ τούτους τε καὶ τοὺς τούτοις πλησιοχώρους καταστρεψόμεθα, οἳ Πέλοπος τοῦ Φρυγὸς νέμονται χώραν, γῆν τε τὴν Περσίδα ἀποδείξομεν τῷ Διὸς αἰθέρι ὅμορον οὖσαν, οὐ γὰρ δὴ χώραν γε οὐδεμίαν κατόψεται ἥλιος ὅμορον οὖσαν τῇ ἡμετέρᾳ, ἀλλ´ αὐτὰς ἁπάσας ἐγὼ ἅμα ὑμῖν μίαν χώραν θήσω, διὰ πάσης ἐξελθὼν τῆς Εὐρώπης. Πυνθάνομαι γὰρ ὧδε ἔχειν· οὔτε τινὰ πόλιν αὐτῶν οὐδεμίαν οὔτε ἔθνος ἀνθρώπων οὐδὲν ὑπολείπεσθαι ἡμῖν, οἷόν τε ἔσται ἐλθεῖν εἰς μάχην, τούτων ὧν ἔλεξα ὑπεξῃρημένων. Οὕτως οἵ τε ἡμῖν αἴτιοι ἕξουσι δούλιον ζυγὸν, οἵ τε Ἀθηναῖοι. Ὑμεῖς δ´ ἄν μοι τάδε ποιοῦντες χαρίζεσθε, ἐπειδὰν ὑμῖν σημήνω τὸν χρόνον εἰς ὃν ἡμῖν ἥκειν δοκεῖ, προθύμως ὑμᾶς ἅπαντας δεῖ παρεῖναι. Ὃς δ´ ἂν ἔλθῃ ἔχων κατεσκευασμένον στρατὸν κάλλιστα, δώσω αὐτῷ δωρεάν ἤδη τιμιωτάτην νομίζεται ἐν ἡμετέρου. Ποιητέα μὲν δὴ ταῦτ´ ἐστὶν οὕτω. Ἵνα δὲ μὴ ἰδιοβουλεύειν ὑμῖν δοκῶ, τίθημι τὸ πρᾶγμα ἐς μέσον, γνώμην κελεύων ὑμῶν τὸν βουλόμενον ἀποφαίνεσθαι. » [3,41] XLI. La troisième espèce d'harmonie, qui tient le milieu entre les deux autres, et leur emprunte ce qu'elles offrent de plus parfait, n'a point de caractère propre. Les écrivains, qui l'ont adopté, évitent certaines choses et en recherchent d'autres ; de sorte que leur style ressemble à ces couleurs habilement fondues que le peintre jette sur un tableau : le modèle le plus parfait de cette espèce d'arrangement est Homère. Il n'est point d'auteur dont le style soit un plus sage mélange de sublime et de simplicité : il a été imité par une foule de poètes épiques, lyriques, tragiques et comiques; par d'anciens historiens, par des philosophes et des orateurs. Comme il serait trop long de les citer tous, je me contenterai de rappeler les deux qui méritent le premier rang sous ce rapport ; Hérodote parmi les historiens, et Platon parmi les philosophes : ils donnent aux mots un arrangement qui unit la noblesse à la grâce. Mon opinion à cet égard est-elle juste et raisonnable? Pour en juger, il suffit d'un examen attentif de leurs ouvrages. Qui pourrait, par exemple, ne pas voir un arrangement où la grâce est jointe à l'austérité, et qui renferme ce que les deux autres genres ont de plus parfait, dans le discours qu'Hérodote met dans la bouche de Xerxès délibérant sur la guerre qu'il va déclarer à la Grèce. Je donnerai au style les formes du dialecte attique : « Peuples de la Perse, je ne viens point établir une nouvelle coutume : je me conforme à celle que j'ai reçue de mes pères. Les vieillards me l'ont appris, jamais nous n'avons été exempts d'alarmes, depuis que l'expulsion d'Astyage par Cyrus a fait passer l'empire des Mèdes entre nos mains. Un dieu règle ainsi nos destinées et nous réserve de grands avantages, si nous suivons sa volonté. Il n'est pas nécessaire de rappeler à des hommes qui en sont instruits, les exploits de Cyrus, de Cambyse et de mon père, ni de leur dire quels peuples ils firent passer sons leur domination. Depuis le jour où je suis monté sur le trône, j'ai mis tous mes soins à ne pas rester au-dessous de la gloire de mes aïeux, et à agrandir, autant qu'ils l'ont fait, la puissance de la Perse. Toujours occupé de cette pensée, je trouve que mon règne n'est pas sans quelque gloire : les provinces dont se composent aujourd'hui mes états ne sont ni moins vastes, ni moins riches; quelques-unes sont même plus fertiles, et nous avons tiré de plusieurs peuples une vengeance éclatante. Je vous ai convoqués pour vous soumettre les projets que je médite. Je veux jeter un pont sur la mer et conduire nos armées en Europe, au sein même de la Grèce, pour punir les Athéniens de l'insulte qu'ils ont fait essuyer aux Perses et à mon père. Darius, vous le savez, avait le dessein de marcher avec une armée contre ce peuple ; mais la mort vint le surprendre, et il ne put se venger. Pour moi, je m'efforcerai de punir Athènes, et je ne goûterai point de repos avant d'avoir pris et brûlé cette ville dont les habitants ont commis tant d'injustices envers mon père et envers moi. D'abord, venus à Sardes avec Aristagoras de Milet, un de mes esclaves, ils livrèrent aux flammes les bois sacrés et les temples. Personne n'ignore de quelle manière ils ont agi plus tard envers vous, lorsque vous pénétrâtes dans leur territoire, sous la conduite de Datis et d'Artapherne. Voilà les motifs qui m'engagent à leur déclarer la guerre. Que de biens vont passer dans nos mains, si nous subjuguons les Athéniens et les peuples qui habitent les contrées où régna le phrygien Pélops ! Alors, la Perse n'aura d'autres limites que le séjour même de Jupiter, et le soleil n'éclairera point de contrée qui serve de borne à mes états. En parcourant l'Europe entière, avec le secours de vos bras, de tout l'univers je ne ferai qu'un seul empire. Oui, j'en ai l'assurance, il n'y aura plus ni ville, ni nation capable de lutter contre nous, une fois que nous aurons vaincu les peuples dont je vous ai parlé. Les innocents et les coupables seront également réduits à l'esclavage. Si vous avez à coeur de bien mériter de votre roi, aussitôt que je ferai connaître le moment de marcher, hâtez-vous d'obéir. La tribu qui conduira sous ses drapeaux les soldats les mieux équipés, aura pour récompense les objets les plus précieux de mon palais. Telle est ma volonté : afin qu'on ne dise point que je ne prends que mon opinion pour guides je vous soumets mes projets et je vous engage à dire librement votre avis. »


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Dernière mise à jour : 4/09/2009