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| [2,115] Καὶ οἱ μὲν τῷδε μάλιστα ἀναπεισθέντες τὴν προσιοῦσαν 
αὐτίκα τῆς βουλῆς σύνοδον ἐφύλασσον· ὁ δὲ Καῖσαρ πρὸ μιᾶς τοῦδε 
τοῦ βουλευτηρίου χωρῶν ἐπὶ δεῖπνον ἐς Λέπιδον τὸν ἵππαρχον, 
ἐπήγετο Δέκμον Βροῦτον Ἀλβῖνον ἐς τὸν πότον καὶ λόγον ἐπὶ τῇ 
κύλικι προύθηκε, τίς ἄριστος ἀνθρώπῳ θάνατος· αἱρουμένων δὲ 
ἕτερα ἑτέρων αὐτὸς ἐκ πάντων ἐπῄνει τὸν αἰφνίδιον. Καὶ ὁ μὲν ὧδε 
προυμαντεύετο ἑαυτῷ καὶ ἐλεσχήνευε περὶ τῶν ἐς τὴν αὔριον 
ἐσομένων· ἐπὶ δὲ τῷ πότῳ νυκτὸς αὐτῷ τὸ σῶμα νωθρὸν ἐγίγνετο, 
καὶ ἡ γυνὴ Καλπουρνία ἐνύπνιον αἵματι πολλῷ καταρρεόμενον 
ἰδοῦσα κατεκώλυε μὴ προελθεῖν. Θυομένῳ τε πολλάκις ἦν τὰ 
σημεῖα φοβερά. Καὶ πέμπειν ἔμελλεν Ἀντώνιον διαλύσοντα τὴν 
βουλήν. Ἀλλὰ Δέκμος παρὼν ἔπεισε μὴ λαβεῖν ὑπεροψίας 
διαβολήν, αὐτὸν δὲ αὐτὴν ἐπελθόντα διαλῦσαι. Καὶ ὁ μὲν ἐπὶ τοῦτο 
ἐκομίζετο φορείῳ, θέαι δ' ἦσαν ἐν τῷ Πομπηίου θεάτρῳ, καὶ 
βουλευτήριον ἔμελλε τῶν τις περὶ αὐτὸ οἴκων ἔσεσθαι, εἰωθὸς ἐπὶ 
ταῖς θέαις ὧδε γίγνεσθαι. Οἱ δ' ἀμφὶ τὸν Βροῦτον ἕωθεν κατὰ τὴν 
στοὰν τὴν πρὸ τοῦ θεάτρου τοῖς δεομένοις σφῶν ὡς στρατηγῶν 
εὐσταθέστατα ἐχρημάτιζον, πυνθανόμενοι δὲ περὶ τῶν γιγνομένων 
ἱερῶν τῷ Καίσαρι καὶ τῆς ἀναθέσεως τοῦ βουλευτηρίου πάνυ 
ἠποροῦντο. Καί τις, αὐτῶν ὧδε ἐχόντων, τῆς Κάσκα χειρὸς 
λαβόμενος εἶπε· « Σὺ μὲν ὄντα με φίλον ἀπέκρυψας, Βροῦτος δ' 
ἀνήνεγκέ μοι. » Καὶ ὁ μὲν Κάσκας ὑπὸ τοῦ συνειδότος ἄφνω 
τεθορύβητο, ὁ δ' ἐπιμειδιάσας ἔφη· « Πόθεν οὖν ἔσται σοι τὰ 
χρήματα τῆς ἀγορανομίας; » Καὶ ὁ Κάσκας ἀνήνεγκεν. Αὐτὸν δὲ 
Βροῦτον καὶ Κάσσιον σύννους τε ὄντας καὶ συλλαλοῦντας 
ἀλλήλοις τῶν τις βουλευτῶν ἐπισπάσας, Ποπίλιος Λαίνας, ἔφη 
συνεύχεσθαι περὶ ὧν ἔχουσι κατὰ νοῦν, καὶ παρῄνει ἐπιταχύνειν. 
Οἱ δὲ ἐθορυβήθησαν μέν, ὑπὸ δὲ ἐκπλήξεως ἐσιώπων. | [2,115] Les conjurés furent tout à fait convaincus par cet 
argument et guettèrent la séance du Sénat qui allait 
avoir lieu. Quant à César, la veille de cette session, il se 
rendit à un dîner chez Lépide, le maître de la cavalerie, 
invita Decimus Brutus Albinus à s'occuper de la boisson, 
et proposa comme sujet de conversation en buvant : 
quel est pour l'homme la meilleure mort ? Chacun 
exprimant différentes opinions, il fut le seul de tous à 
faire l'éloge de la mort subite. Et tandis que, de la sorte, 
il prophétisait sur lui-même, il bavardait de ce qui devait 
se passer le lendemain. Après avoir ainsi bu, pendant la 
nuit, il fut malade, et sa femme Calpurnia, l'ayant vu en 
rêve tout dégoulinant de sang, tenta de l'empêcher de 
partir. En outre, dans ses sacrifices, les signes furent à 
plusieurs reprises mauvais. Il s'apprêtait donc à envoyer 
Antoine ajourner le Sénat, mais Decimus, qui se trouvait 
là, le persuada de ne pas encourir le soupçon de se 
montrer dédaigneux, et de s'y rendre en personne pour 
l'ajourner. Ensuite César s'y fit porter en litière. Or il y 
avait des jeux dans le théâtre de Pompée, et le lieu de 
réunion du Sénat devait être transféré dans un des 
bâtiments qui l'entourent, comme c'était l'habitude lors 
des jeux. Brutus et ses compagnons étaient depuis 
l'aube le long du portique qui se trouve en face du 
théâtre, à régler, comme si de rien n'était, les requêtes 
de ceux qui venaient s'adresser à eux en tant que 
préteurs, et, quand il apprirent les incidents survenus 
lors des sacrifices de César et l'ajournement du Sénat, 
ils éprouvèrent le plus grand embarras. Tandis qu'ils en 
étaient là un individu prit Casca par la main et lui dit : 
« Toi dont je suis l'ami, tu me l'as caché, mais Brutus m'a 
tout découvert. » Et Casca, sur le coup, fut bouleversé 
par cette confidence, mais l'autre ajouta avec un sourire : 
« D'où vas-tu donc tirer l'argent pour tenir un rang 
d'édile ? » Et Casca respira. Puis tandis que Brutus et 
Cassius réfléchissaient ensemble et conversaient entre 
eux, un sénateur Popilius Laenas, les entraîna à part et 
leur dit qu'il faisait des voeux pour ce qu'ils avaient en 
tête, et leur recommanda de se hâter. Ils en furent 
bouleversés, mais la terreur les empêcha de répondre. |  | [2,116] Φερομένου δὲ ἤδη τοῦ Καίσαρος, τῶν οἰκείων τις αὐτῷ περὶ 
τῆσδε τῆς ἐπιβουλῆς μαθὼν ἔθει μηνύσων, ὃ ἔμαθεν. Καὶ ὁ μὲν ἐς 
Καλπουρνίαν ἦλθε καὶ τοσόνδε μόνον εἰπών, ὅτι χρῄζοι Καίσαρος 
ὑπὲρ ἔργων ἐπειγόντων, ἀνέμενεν αὐτὸν ἐπανελθεῖν ἀπὸ τοῦ 
βουλευτηρίου, οὐκ εἰς τέλος ἄρα τὰ γιγνόμενα πάντα πεπυσμένος. 
Ὁ δ' ἐν Κνίδῳ γεγονὼς αὐτῷ ξένος Ἀρτεμίδωρος ἐς τὸ βουλευτήριον 
ἐσδραμὼν εὗρεν ἄρτι ἀναιρούμενον. Ὑπὸ δ' ἄλλου καὶ βιβλίον περὶ 
τῆς ἐπιβουλῆς ἐπιδοθὲν αὐτῷ προθυομένῳ τοῦ βουλευτηρίου καὶ 
εὐθὺς ἐσιόντι, μετὰ χεῖρας εὑρέθη τεθνεῶτος. Ἄρτι δ' ἐκβαίνοντι 
τοῦ φορείου Λαίνας, ὁ τοῖς ἀμφὶ τὸν Κάσσιον πρὸ ὀλίγου 
συνευξάμενος, ἐντυχὼν διελέγετο ἰδίᾳ μετὰ σπουδῆς. Καὶ τοὺς μὲν 
ἥ τε ὄψις αὐτίκα τοῦ γιγνομένου κατέπλησσε καὶ τὸ μῆκος τῆς 
ἐντεύξεως, καὶ διένευον ἀλλήλοις διαχρήσασθαι σφᾶς αὐτοὺς πρὸ 
συλλήψεως· προϊόντος δὲ τοῦ λόγου τὸν Λαίναν ὁρῶντες οὐ 
μηνύοντι μᾶλλον ἢ περί του δεομένῳ καὶ λιπαροῦντι ἐοικότα, 
ἀνέφερον, ὡς δ' ἐπὶ τῷ λόγῳ καὶ ἀσπασάμενον εἶδον, 
ἀνεθάρρησαν. Ἔθος δ' ἐστὶ τοῖς ἄρχουσιν ἐς τὴν βουλὴν ἐσιοῦσιν 
οἰωνίζεσθαι προσιοῦσι. Καὶ πάλιν τῶν ἱερῶν ἦν τῷ Καίσαρι τὸ μὲν 
πρῶτον ἄνευ καρδίας ἤ, ὡς ἕτεροι λέγουσιν, ἡ κεφαλὴ τοῖς 
σπλάγχνοις ἔλειπε. Καὶ τοῦ μάντεως εἰπόντος θανάτου τὸ σημεῖον 
εἶναι, γελάσας ἔφη τοιοῦτον αὑτῷ καὶ περὶ Ἰβηρίαν γενέσθαι 
πολεμοῦντι Πομπηίῳ. Ἀποκριναμένου δὲ τοῦ μάντεως, ὅτι καὶ τότε 
κινδυνεύσειε λαμπρῶς καὶ νῦν ἐπιθανατώτερον εἴν τὸ σημεῖον, 
αὖθις αὐτὸν ὁ Καῖσαρ ἐκέλευε θύεσθαι. Καὶ οὐδενὸς οὐδ' ὣς 
καλλιερουμένου, τὴν βουλὴν βραδύνουσαν αἰδούμενος καὶ ὑπὸ τῶν 
ἐχθρῶν ὡς φίλων ἐπειγόμενος ἐσῄει τῶν ἱερῶν καταφρονήσας· 
χρῆν γὰρ ἃ ἐχρῆν Καίσαρι γενέσθαι. | [2,116] La litière de César était déjà en chemin qu'un de 
ses familiers, qui avait eu vent du complot courut pour 
dénoncer ce qu'il savait. Quand il arriva chez Calpurnia, 
il se contenta de dire qu'il voulait voir César pour des 
affaires urgentes, et il attendit son retour du sénat, ce qui 
montre qu'il n'était pas pleinement informé des 
événements en cours. Par ailleurs, un homme qui avait 
reçu César chez lui à Cnide, Artémidore, se précipita au 
sénat pour le trouver qui venait d'être assassiné. Un 
autre personnage lui avait remis un rouleau traitant du 
complot tandis qu'il sacrifiait devant le sénat : mais il 
entra tout de suite, et le message fut trouvé dans sa 
main après sa mort. Dès son entrée, Laenas, celui qui 
avait quelques instants auparavant exprimé ses voeux 
auprès de Cassius, vint à sa litière et se mit à l'entretenir 
en particulier, et avec empressement. A la vue de ce qui 
se passait, les conjurés furent aussitôt saisis d'une 
terreur que renforçait la longueur de la conversation, et 
ils s'entendaient par signes pour se suicider avant d'être 
arrêtés ; mais comme le dialogue se prolongeait, ils 
virent que Laenas n'avait pas l'air de procéder à une 
dénonciation, mais plutôt de demander une faveur et 
d'insister ; ils respirèrent, et quand, à la suite de 
l'entretien, ils virent Laenas le saluer encore, ils reprirent 
courage. C'est, d'autre part, l'habitude pour les 
magistrats qui se rendent au sénat de prendre les 
auspices au moment de leur entrée. Et de nouveau la 
première des victimes de César se révéla dépourvue de 
coeur, ou, selon certains, il lui manquait la partie 
supérieure des entrailles. Et comme le devin lui disait 
qu'il s'agissait d'un présage de mort, il répondit en riant 
que la même chose lui était déjà arrivée en Espagne 
durant la guerre contre Pompée ; le devin répliqua qu'en 
ce temps-là aussi il l'avait échappé belle, et que cette 
fois le présage était beaucoup plus funeste : César 
ordonna de refaire le sacrifice. Puis, bien qu'aucune 
victime ne fût de meilleur augure, ayant scrupule à faire 
attendre le Sénat, et pressé par ses adversaires se 
présentant en amis, il entra sans tenir compte des 
sacrifices. Car il fallait qu'il arrivât à César ce qui devait 
lui arriver. |  |   |