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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 113-114

  Paragraphes 113-114

[2,113] Ἀκμάζοντος δ' ἔτι τοῦ περὶ βασιλείας λόγου καὶ συνόδου μελλούσης ἔσεσθαι τῆς βουλῆς μετ' ὀλίγον, Κάσσιος ἐμβαλὼν τὴν χεῖρα τῷ Βρούτῳ « Τί ποιήσομεν, ἔφη, παρὰ τὸ βουλευτήριον, ἂν οἱ κόλακες τοῦ Καίσαρος γνώμην περὶ βασιλείας προθῶσι; » καὶ Βροῦτος οὐκ ἔφη παρέσεσθαι τῷ βουλευτηρίῳ. Ἐπανερομένου δὲ τοῦ Κασσίου· « τί δ', ἂν ἡμᾶς καλῶσιν ὡς στρατηγούς, τί ποιήσομεν, ἀγαθὲ Βροῦτε » ; « Ἀμυνῶ τῇ πατρίδι, ἔφη, μέχρι θανάτου. » Καὶ Κάσσιος αὐτὸν ἀσπασάμενος « Τίνα δ', ἔφη, οὐ προσλήψῃ τῶν ἀρίστων οὕτω φρονῶν; σοι δοκοῦσιν οἱ χειροτέχναι καὶ κάπηλοι καταγράφειν σου τὸ δικαστήριον ἀσήμως μᾶλλον οἱ Ῥωμαίων ἄριστοι, παρὰ μὲν τῶν ἄλλων στρατηγῶν θέας αἰτοῦντες ἵππων θηρίων, παρὰ δὲ σοῦ τὴν ἐλευθερίαν ὡς σὸν προγονικὸν ἔργον; » Οἱ μὲν δὴ τάδε ἄρα ἐκ πολλοῦ διανοούμενοι τότε πρῶτον ἐς τὸ φανερὸν ἀλλήλοις προύφερον καὶ τῶν ἰδίων ἑκάτερος φίλων ἀπεπειρῶντο καὶ τῶν αὐτοῦ Καίσαρος, οὓς εὐτολμοτάτους ἑκατέρων ᾖδεσαν. Καὶ συνήγειραν ἐκ μὲν τῶν σφετέρων ἀδελφὼ δύο, Καικίλιόν τε καὶ Βουκολιανόν, καὶ ἐπὶ τούτοις Ῥούβριον Ῥῆγα καὶ Κόιντον Λιγάριον καὶ Μᾶρκον Σπόριον καὶ Σερουίλιον Γάλβαν καὶ Σέξστιον Νάσωνα καὶ Πόντιον Ἀκύλαν, τούσδε μὲν ἐκ τῶν οἰκείων σφίσιν, ἐκ δὲ τῶν αὐτοῦ φίλων Καίσαρος Δέκμον τε, περὶ οὗ μοι προείρηται, καὶ Γάιον Κάσκαν καὶ Τρεβώνιον καὶ Τίλλιον καὶ Κιμβρον καὶ Μινούκιον καὶ Βάσιλον. [2,113] Les rumeurs de royauté continuaient à prospérer, et une session du Sénat allait bientôt avoir lieu, quand Cassius prit Brutus par la main et lui dit : « Qu'allons-nous faire, au sénat, si les adulateurs de César proposent un décret au sujet de sa royauté ? » Et Brutus répondit qu'il ne se présenterait pas au sénat. Puis comme Cassius lui demandait encore : « Et, si l'on nous convoque en tant que préteurs, que ferons-nous, mon cher Brutus ? » « Je défendrai la patrie, répondit-il, jusqu'à la mort. » Alors Cassius l'étreignit en disant : «Qui ne rallieras-tu pas à ta cause dans la noblesse en exprimant une telle pensée ? Crois-tu donc que ce soient les artisans et les boutiquiers qui aient en secret tracé ces inscriptions sur ton tribunal, et non plutôt les nobles romains ? Ils demandent aux autres préteurs des spectacles de chevaux et de bêtes fauves, mais de toi ils réclament la liberté, à leurs yeux ta vocation ancestrale". Voilà donc comment, après avoir depuis longtemps songé à ce projet, ils se le confièrent alors pour la première fois l'un à l'autre ; puis chacun commença à sonder ses propres amis et ceux de César qu'ils connaissaient pour encore plus hardis que les leurs. Et ils s'associèrent, parmi leurs proches, deux frères, Caecilius et Bucolianus, et avec eux Rubrius Riga, Quintus, Ligarius, Marcus Spurius, Servilius Galba, Sextius Naso et Pontius Aquila, qui étaient de leurs familiers, et, parmi les amis de César, Decimus, dont j'ai parlé plus haut, Caius Casca, Trebonius, Tillius Cimber et Minucius Basilus.
[2,114] Ὡς δὲ σφίσιν ἐδόκουν ἅλις ἔχειν καὶ πλέοσιν ἐκφέρειν οὐκ ἐδοκίμαζον, συνέθεντο μὲν ἀλλήλοις ἄνευ τε ὅρκων καὶ ἄνευ σφαγίων, καὶ οὐδεὶς μετέθετο οὐδὲ προύδωκε, καιρὸν δ' ἐζήτουν καὶ τόπον· μὲν δὴ καιρὸς ὑπερήπειγεν ὡς Καίσαρος ἐς τετάρτην ἡμέραν ἐξιόντος ἐπὶ τὰς στρατείας, καὶ φυλακῆς αὐτὸν αὐτίκα περιεξούσης στρατιωτικῆς· χωρίον δ' ἐπενόουν τὸ βουλευτήριον ὡς τῶν βουλευτῶν, εἰ καὶ μὴ προμάθοιεν, προθύμως, ὅτε ἴδοιεν τὸ ἔργον, συνεπιληψομένων, καὶ περὶ Ῥωμύλον τυραννικὸν ἐκ βασιλικοῦ γενόμενον ἐλέγετο συμβῆναι. Δόξειν τε τὸ ἔργον, ὥσπερ ἐκεῖνο καὶ τόδε ἐν βουλευτηρίῳ γενόμενον, οὐ κατ' ἐπιβουλήν, ἀλλ' ὑπὲρ τῆς πόλεως πεπρᾶχθαι ἀκίνδυνόν τε, ὡς κοινόν, ἔσεσθαι παρὰ τῷ Καίσαρος στρατῷ· καὶ τὴν τιμὴν σφίσι μενεῖν, οὐκ ἀγνοουμένοις, ὅτι ἦρξαν. Διὰ μὲν δὴ ταῦτα τὸ βουλευτήριον ἐπελέγοντο πάντες ὁμαλῶς· περὶ δὲ τοῦ τρόπου διεφέροντο, οἱ μὲν καὶ Ἀντώνιον συναναιρεῖν ἀξιοῦντες, ὕπατόν τε ὄντα σὺν τῷ Καίσαρι καὶ φίλον αὐτοῦ δυνατώτατον καὶ τοῖς στρατιώταις γνωριμώτατον· δὲ Βροῦτος ἔλεγεν ἐπὶ μὲν τῷ Καίσαρι μόνῳ δόξαν οἴσεσθαι τυραννοκτόνων ὡς βασιλέα ἀναιροῦντες, ἐπὶ δὲ τοῖς φίλοις αὐτοῦ ἐχθρῶν ὡς Πομπηίου στασιῶται. [2,114] Quand ils pensèrent être assez nombreux et qu'ils jugèrent bon de ne pas étendre le complot plus d'individus, ils se donnèrent mutuellement leur parole, sans serments ni sacrifices, et il n' eut ni abandon ni trahison de la part de personne. Puis ils abordèrent la question du temps et du lieu. Le temps, justement, pressait, car César devait partir pour ses campagnes quatre jours plus tard et une garde l'escorterait immédiatement — et une garde militaire ! Pour le lieu, ils envisagèrent la salle du Sénat, estimant que les sénateurs, même s'ils n'avaient pas été prévenus, prendraient leur parti avec enthousiasme, quand ils verraient l'acte, ce qui, raconte-t-on, serait arrivé également quand Romulus se transforma de roi en tyran. De plus, l'acte, effectué lui aussi, comme son illustre précédent, au sénat, n'aurait pas l'allure d'un complot, mais semblerait avoir été accompli dans l'intérêt de la Cité, et son caractère politique éliminerait toute menace du côté de l'armée. En outre le mérite leur en resterait, puisqu'on ne pourrait ignorer qu'ils en avaient pris l'initiative. Pour toutes ces raisons, donc, le sénat fut choisi à l'unanimité. Mais ils étaient en désaccord sur la manière : les uns soutenaient qu'il fallait aussi éliminer Antoine, collègue de César au consulat, le plus puissant de ses amis, et le plus populaire auprès des soldats. Mais Brutus objecta que, pour le meurtre du seul César, ils seraient perçus comme des tyrannicides, qui auraient abattu un roi, tandis que pour celui de ses amis, ils le seraient comme des adversaires politiques, qui auraient agi en partisans de Pompée.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006