HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 5-6

  Paragraphes 5-6

[2,5] Λεχθέντων δὲ τούτων μὲν βουλὴ Λέντλον παρέλυσε τῆς ἀρχῆς, δὲ Κικέρων ἕκαστον ἐς τὰς οἰκίας τῶν στρατηγῶν διαθεὶς ἐπανῆλθεν αὐτίκα καὶ ψῆφον περὶ αὐτῶν ἐδίδου. Θόρυβος δ' ἦν ἀμφὶ τὸ βουλευτήριον, ἀγνοουμένου ἔτι τοῦ ἀκριβοῦς, καὶ δέος τῶν συνεγνωκότων. Αὐτοῦ δὲ Λέντλου καὶ Κεθήγου θεράποντές τε καὶ ἐξελεύθεροι, χειροτέχνας πολλοὺς προσλαβόντες, κατ' ὀπισθίας ὁδοὺς περιῄεσαν ἐπὶ τὰς τῶν στρατηγῶν οἰκίας ὡς τοὺς δεσπότας ἐξαρπασόμενοι. Ὧν Κικέρων πυθόμενος ἐξέδραμεν ἐκ τοῦ βουλευτηρίου καὶ διαθεὶς ἐς τὰ ἐπίκαιρα φύλακας ἐπανῆλθε καὶ τὴν γνώμην ἐπετάχυνε. Σιλανὸς μὲν δὴ πρῶτος ἔλεγεν, ὃς ἐς τὸ μέλλον ᾕρητο ὑπατεύειν· ὧδε γὰρ Ῥωμαίοις μέλλων ὑπατεύσειν πρῶτος ἐσφέρει γνώμην, ὡς αὐτός, οἶμαι, πολλὰ τῶν κυρουμένων ἐργασόμενος καὶ ἐκ τοῦδε εὐβουλότερόν τε καὶ εὐλαβέστερον ἐνθυμησόμενος περὶ ἑκάστου. Ἀξιοῦντι δὲ τῷ Σιλανῷ τοὺς ἄνδρας ἐσχάτῃ κολάσει μετιέναι πολλοὶ συνετίθεντο, ἕως, ἐπὶ Νέρωνα τῆς γνώμης περιιούσης, Νέρων ἐδικαίου φυλάττειν αὐτούς, μέχρι Κατιλίναν ἐξέλωσι πολέμῳ καὶ τὰ ἀκριβέστατα μάθωσι, [2,5] À la suite de ces déclarations, le Sénat démit Lentulus de sa fonction, tandis que Cicéron plaçait séparément chacun des conjurés dans les maisons des préteurs et revenait aussitôt pour demander un vote sur leur cas. Une grande agitation se développait autour du siège du Sénat, car on ignorait ce qui se passait exactement, et la peur s'emparait des complices. Les propres esclaves et affranchis de Lentulus et de Cethegus, avec le renfort de nombreux artisans, se répandirent dans les rues situées derrière les maisons des préteurs pour les attaquer et en arracher leurs maîtres. Quand Cicéron l'apprit, il courut hors du Sénat et, après avoir disposé des garnisons aux endroits opportuns, il revint et s'efforça de presser la décision. Le premier à prendre la parole fut Silanus, consul élu pour l'année suivante (telle est en effet la pratique des Romains : le futur consul est le premier à donner son avis, car, à mon sens, c'est lui qui mettra en oeuvre de nombreuses décisions, et pour cette raison, on estime qu'il est de meilleur conseil et plus circonspect sur chaque cas). Or Silanus pensait que les conjurés devaient subir la peine capitale, et beaucoup se rangèrent à son avis, jusqu'à ce que le tour d'exprimer son opinion vînt à Néron, qui proposa de les maintenir en détention en attendant de vaincre Catilina militairement et d'apprendre exactement tous les détails.
[2,6] Γάιός τε Καῖσαρ οὐ καθαρεύων μὲν ὑπονοίας μὴ συνεγνωκέναι τοῖς ἀνδράσι, Κικέρωνος δ' οὐ θαρροῦντος καὶ τόνδε, ὑπεραρέσκοντα τῷ δήμῳ, ἐς τὸν ἀγῶνα προβαλέσθαι, προσετίθει διαθέσθαι τοὺς ἄνδρας Κικέρωνα τῆς Ἰταλίας ἐν πόλεσιν αἷς ἂν αὐτὸς δοκιμάσῃ, μέχρι Κατιλίνα καταπολεμηθέντος ἐς δικαστήριον ὑπαχθῶσι, καὶ μηδὲν ἀνήκεστον ἐς ἄνδρας ἐπιφανεῖς πρὸ λόγου καὶ δίκης ἐξειργασμένος. Δικαίου δὲ τῆς γνώμης φανείσης καὶ δεχθείσης, ἀκρατῶς οἱ πολλοὶ μετετίθεντο, μέχρι Κάτων ἤδη σαφῶς ἀνακαλύπτων τὴν ἐς τὸν Καίσαρα ὑποψίαν καὶ Κικέρων δεδιὼς ἀμφὶ τῇ νυκτὶ προσιούσῃ, μὴ τὸ συνεγνωκὸς τοῖς ἀνδράσι πλῆθος αἰωρούμενον ἔτι κατ' ἀγορὰν καὶ δεδιὸς περί τε σφῶν αὐτῶν καὶ περὶ ἐκείνων ἐργάσηταί τι ἄτοπον, ἔπεισαν ὡς αὐτοφώρων ἄνευ κρίσεως καταγνῶναι. Καὶ εὐθὺς ἐκ τῶν οἰκιῶν, ἔτι τῆς βουλῆς συνεστώσης, ἕκαστον αὐτῶν Κικέρων ἐς τὸ δεσμωτήριον μεταγαγών, τοῦ πλήθους ἀγνοοῦντος, ἐπεῖδεν ἀποθνῄσκοντας καὶ τοῖς ἐν ἀγορᾷ παροδεύων ἐσήμηνεν, ὅτι τεθνᾶσιν. Οἱ δὲ διελύοντο πεφρικότες τε καὶ περὶ σφῶν ἀγαπῶντες ὡς διαλαθόντες. Οὕτω μὲν πόλις ἀνέπνευσεν ἀπὸ τοῦ δέους πολλοῦ σφίσιν ἐκείνης τῆς ἡμέρας ἐπιστάντος· [2,6] Puis Caius César, qui n'était pas lavé de tout soupçon de complicité avec les conjurés, mais que Cicéron n'osait pas mettre en cause aussi, vu sa popularité auprès de la plèbe, avança une autre proposition : que Cicéron répartisse les conjurés dans des municipes d'Italie qu'il choisirait lui-même, jusqu'à ce que Catilina soit vaincu au combat, et qu'alors ils passent devant un tribunal, sans que rien soit commis d'irréparable à l'égard d'hommes de haut rang avant qu'ils aient été entendus dans un procès. Cet avis paraissant équitable et recevable, la majorité était en train de s'y ranger résolument, quand finalement Caton, découvrant désormais ouvertement le soupçon qui pesait sur César, et Cicéron, craignant que, la nuit suivante, les nombreux comparses des conjurés, restés sur le forum dans l'incertitude, inquiets pour eux-mêmes et pour les conjurés, ne tentent quelque folie, convainquirent les sénateurs de considérer les coupables comme pris en flagrant délit et de les condamner sans procès. Et immédiatement, tandis que le Sénat restait rassemblé, Cicéron fit emmener chacun des conjurés des maisons à la prison, où il les accompagna, à l'insu de la foule, et assista à leur exécution ; puis, passant près des hommes du Forum, il leur annonça l'exécution : ils se dispersèrent épouvantés, et réjouis pour eux-mêmes de ne pas avoir été découverts. Ainsi donc la Ville se remit à respirer après la grande peur qui l'avait oppressée ce jour-là.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006