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| [2,7] Κατιλίναν δὲ ἐς δισμυρίους τε ἀγείραντα καὶ τούτων 
τεταρτημόριον ὁπλίσαντα ἤδη καὶ ἐς Γαλατίαν ἐπὶ ἄλλην 
παρασκευὴν ἀπιόντα Ἀντώνιος ὁ ἕτερος ὕπατος ὑπ' Ἀλπείοις 
καταλαβών, οὐ δυσχερῶς ἐκράτησεν ἀνδρὸς ἐμπλήκτως ἀλλόκοτον 
ἔργον ἐπὶ νοῦν λαβόντος τε καὶ ἐς πεῖραν ἔτι ἐμπληκτότερον 
ἀπαρασκεύως προαγαγόντος. Οὐ μὴν ὅ γε Κατιλίνας οὐδ' ἄλλος 
οὐδεὶς τῶν συνόντων ἐπιφανῶν φυγεῖν ἠξίωσεν, ἀλλ ἐσδραμόντες 
ἐς τοὺς πολεμίους ἀπώλοντο.  
Ὧδε μὲν ἡ Κατιλίνα ἐπανάστασις, παρ' ὀλίγον ἐς ἔσχατον ἐλθοῦσα 
κινδύνου τῇ πόλει, διελύετο. Καὶ ὁ Κικέρων, ἅπασιν ἐπὶ λόγου 
δυνάμει μόνῃ γνώριμος ὤν, τότε καὶ ἐπὶ ἔργῳ διὰ στόματος ἦν καὶ 
σωτὴρ ἐδόκει περιφανῶς ἀπολλυμένῃ τῇ πατρίδι γενέσθαι, χάριτές 
τε ἦσαν αὐτῷ παρὰ τὴν ἐκκλησίαν καὶ εὐφημίαι ποικίλαι. Κάτωνος 
δ' αὐτὸν καὶ πατέρα τῆς πατρίδος προσαγορεύσαντος ἐπεβόησεν ὁ 
δῆμος. Καὶ δοκεῖ τισιν ἥδε ἡ εὐφημία ἀπὸ Κικέρωνος ἀρξαμένη 
περιελθεῖν ἐς τῶν νῦν αὐτοκρατόρων τοὺς φαινομένους ἀξίους· 
οὐδὲ γὰρ τοῖσδε, καίπερ οὖσι βασιλεῦσιν, εὐθὺς ἀπ' ἀρχῆς ἅμα ταῖς 
ἄλλαις ἐπωνυμίαις, ἀλλὰ σὺν χρόνῳ μόλις ἥδε, ὡς ἐντελὴς ἐπὶ 
μεγίστοις δὴ μαρτυρία, ψηφίζεται. 
 | [2,7] Quant à Catilina, alors qu'il avait rassemblé environ 
vingt mille hommes, déjà armé le quart d'entre eux, et 
qu'il partait en Gaule compléter ses préparatifs, il fut 
arrêté par Antonius, le second consul, au pied des Alpes, 
et ce dernier remporta sans difficulté la victoire sur un 
homme qui avait conçu impulsivement un projet 
démesuré et en avait entrepris encore plus 
impulsivement, sans préparatifs, la réalisation. Toutefois, 
ni Catilina, ni aucun autre de ses compagnons de haut 
rang ne s'abaissa à fuir : c'est en chargeant les ennemis 
qu'ils trouvèrent la mort. 
Ainsi, le soulèvement de Catilina, après avoir manqué de 
peu mettre la Ville dans le plus extrême péril, trouva sa 
résolution. Et Cicéron, qui n'était connu de tous que pour 
la force de son éloquence, voyait alors son nom dans 
toutes les bouches pour son action ; il paraissait à 
l'évidence avoir été un sauveur pour la patrie à l'agonie, 
et des actions de grâces eurent lieu en son honneur 
devant l'assemblée du peuple, accompagnées de toute 
sorte d'appellations honorifiques. Quand Caton l'eut 
également proclamé « père de la patrie », le peuple 
hurla son approbation. Certains pensent que cette 
appellation honorifique, inaugurée pour Cicéron, est 
celle-là même qui s'applique aux empereurs 
d'aujourd'hui qui s'en montrent dignes : car, même s'ils 
sont des monarques, elle ne leur est pas donnée 
d'emblée à leur entrée en charge avec leurs autres titres, 
mais n'est votée qu'après un certain temps, comme un 
témoignage couronnant après coup des actions 
particulièrement remarquables.
 |  | [2,8] II. Ὁ δὲ Καῖσαρ στρατηγὸς ἐς Ἰβηρίαν αἱρεθεὶς ἐπὶ μέν τι πρὸς 
τῶν χρήστων διεκρατεῖτο ἐν Ῥώμῃ, πολὺ πλέονα τῆς περιουσίας 
ὀφλὼν διὰ τὰς φιλοτιμίας· ὅτε φασὶν αὐτὸν εἰπεῖν, ὅτι δέοιτο 
δισχιλίων καὶ πεντακοσίων μυριάδων, ἵνα ἔχοι μηδέν· διαθέμενος 
δὲ τοὺς ἐνοχλοῦντας, ὡς ἐδύνατο, καὶ τῆς Ἰβηρίας ἐπιβὰς 
χρηματίζειν μὲν ταῖς πόλεσιν ἢ διαιτᾶν δίκας ἢ ὅσα ὁμοιότροπα 
τούτοις, ἅπαντα ὑπερεῖδεν ὡς οὐδὲν οἷς ἐπενόει χρήσιμα, στρατιὰν 
δὲ ἀγείρας ἐπετίθετο τοῖς ἔτι λοιποῖς Ἰβήρων ἀνὰ μέρος, μέχρι τὴν 
Ἰβηρίαν ἐς τὸ ὁλόκληρον ἀπέφηνε Ῥωμαίοις ὑποτελῆ, καὶ χρήματα 
πολλὰ ἐς Ῥώμην ἔπεμψεν ἐς τὸ κοινὸν ταμιεῖον. Ἐφ' οἷς ἡ μὲν 
βουλὴ θριαμβεῦσαι παρέσχεν αὐτῷ, ὁ δὲ τῆς πομπῆς τὴν 
παρασκευὴν ἐς τὸ λαμπρότατον ἐν τοῖς τῆς Ῥώμης προαστείοις 
διεκόσμει, ἐν αἷς ἡμέραις ὑπατείας ἦσαν παραγγελίαι, καὶ ἔδει τὸν 
παραγγέλλοντα παρεῖναι, ἐσελθόντι δὲ οὐκ ἦν ἔτι ἐπὶ τὸν θρίαμβον 
ἐπανελθεῖν. Ὁ δὲ καὶ τῆς ἀρχῆς ἐς πολλὰ τυχεῖν ἐπειγόμενος καὶ 
τὴν πομπὴν οὐχ ἕτοιμον ἔχων ἐσέπεμπε τῇ βουλῇ δεόμενος 
ἐπιτρέψαι οἱ τὴν παραγγελίαν ἀπόντι ποιήσασθαι διὰ τῶν φίλων, 
εἰδὼς μὲν παράνομον, γεγονὸς δὲ ἤδη καὶ ἑτέροις. Κάτωνος δ' 
ἀντιλέγοντος αὐτῷ καὶ τὴν ἡμέραν τελευταίαν οὖσαν τῶν 
παραγγελιῶν ἀναλοῦντος ἐπὶ τοῖς λόγοις, ἐσέδραμεν ὁ Καῖσαρ 
ὑπεριδὼν τοῦ θριάμβου καὶ παραγγείλας ἐς τὴν ἀρχὴν ἀνέμενε τὴν 
χειροτονίαν. 
 | [2,8]  César avait été choisi comme préteur pour l'Espagne, 
mais il fut retenu à Rome quelque temps par ses 
créanciers, car ses dettes dépassaient sa fortune, à 
cause de ses ambitions : il avait besoin, aurait-il alors dit, 
de vingt-cinq millions de sesterces... pour ne plus rien 
avoir. Il s'arrangea néanmoins comme il pouvait avec 
ses antagonistes et passa en Espagne, où il négligea de 
traiter d'affaires avec les cités, d'administrer la justice et 
d'accomplir d'autres tâches analogues, considérant tout 
cela comme inutile à ses projets ; mais il leva une armée 
et attaqua ceux des Ibères qui restaient insoumis, les 
uns après les autres, jusqu'à ce qu'il eût rendu l'Espagne 
dans sa totalité tributaire de Rome. Puis il envoya 
beaucoup d'argent à Rome pour le Trésor public. À la 
suite de quoi le Sénat lui accorda le triomphe. Or il était, 
dans les faubourgs de Rome, en train de régler les 
préparatifs du défilé, pour lui donner le plus grand éclat, 
quand arrivèrent les jours où se déposaient les 
candidatures au consulat ; et la présence du candidat 
était obligatoire : mais, s'il entrait, il ne lui était plus 
permis de revenir pour le triomphe. César, qui convoitait 
fort cette charge et qui n'avait pas fini de préparer le 
défilé, envoya une délégation au Sénat pour lui 
demander l'autorisation de déposer sa candidature sans 
être présent, par l'intermédiaire d'amis : il savait bien que 
c'était illégal, mais cela s'était déjà produit pour d'autres 
aussi. Comme Caton cependant la lui refusait et faisait 
traîner en palabres le dernier jour des candidatures, 
César se précipita, sacrifiant son triomphe, et, après 
avoir déposé sa candidature pour la charge, attendit le vote.
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