HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 23-34

  Paragraphes 23-34

[2,23] βουλὴ δὲ συνῄει μετὰ δέους καὶ ἐς τὸν Πομπήιον ἀφεώρων ὡς αὐτίκα σφῶν ἐσόμενον δικτάτορα· χρῄζειν γὰρ αὐτοῖς ἐφαίνετο τὰ παρόντα τοιᾶσδε θεραπείας. Κάτωνος δ' αὐτοὺς μεταδιδάξαντος ὕπατον εἵλοντο χωρὶς συνάρχου ὡς ἂν ἔχοι τὴν μὲν ἐξουσίαν δικτάτορος, ἄρχων μόνος, τὴν δ' εὔθυναν ὑπάτου. Καὶ πρῶτος ὑπάτων ὅδε ἔθνη τε δύο μέγιστα καὶ στρατιὰν ἔχων καὶ χρήματα καὶ τὴν τῆς πόλεως μοναρχίαν διὰ τὸ μόνος ὕπατος εἶναι Κάτωνα μὲν ἐψηφίσατο, ἵνα μὴ παρὼν ἐνοχλοίη, Κύπρον ἀφελέσθαι Πτολεμαίου βασιλέως, νενομοθετημένον ἤδη τοῦτο ὑπὸ Κλωδίου, ὅτι οἵ ποτε ἁλόντι ὑπὸ λῃστῶν Πτολεμαῖος ἐς λύτρα ὑπὸ σμικρολογίας δύο τάλαντα ἐπεπόμφει. Κάτων μὲν δὴ καθίστατο Κύπρον Πτολεμαίου τὰ χρήματα ῥίψαντος ἐς τὴν θάλασσαν καὶ ἑαυτὸν ἐξαγαγόντος, ἐπεὶ τῶν ἐψηφισμένων ἐπύθετο· δὲ Πομπήιος δίκας προυτίθει τῶν τε ἄλλων ἁμαρτημάτων καὶ μάλιστα δωροδοκίας καὶ δεκασμοῦ ἐδόκει γὰρ ἐντεῦθεν αὐτῷ νοσεῖν τὰ κοινὰ ἀρξάμενα ἐν τούτῳ καὶ τὴν ἴασιν ἕξειν ταχεῖανν, νόμῳ τε ὥριζεν ἀπὸ τῆς ἑαυτοῦ τὸ πρῶτον ὑπατείας ἐς τὸ παρὸν εὐθύνειν τὸν ἐθέλοντα. Καὶ ἦν χρόνος ὀλίγῳ μείων ἐτῶν εἴκοσιν, ἐν καὶ Καῖσαρ γεγένητο ὕπατος. Τῶν οὖν φίλων τοῦ Καίσαρος ὑπονοούντων ἐς ὕβριν ἐς ἐπήρειαν αὐτὸν τοῦ Καίσαρος ὧδε πολὺ τοῦ χρόνου προλαβεῖν καὶ παραινούντων τὸ παρὸν διορθοῦσθαι μᾶλλον τὸ παρελθὸν ἐνοχλεῖν ἐπ' ἀνδράσι τοσοῖσδε ἀξιολόγοις, ἐπονομαζόντων δὲ τοῖς ἄλλοις καὶ τὸν Καίσαρα, Πομπήιος ἀμφὶ μὲν τοῦ Καίσαρος ἠγανάκτει, ὡς ἀμείνονος ὄντος ὑποψίας, ἐπεὶ καὶ τὴν ἑαυτοῦ δευτέραν ὑπατείαν τῷ χρόνῳ περιλαμβάνεσθαι, πολὺ δὲ ἀναλαβεῖν ἔλεγεν ἐς ἀκριβῆ διόρθωσιν ἐπιτετριμμένης ἐκ πολλοῦ τῆς πολιτείας. [2,23] Les sénateurs se réunirent, en proie à la panique, et se tournèrent vers Pompée, dont ils voulaient faire immédiatement leur dictateur : à leur avis, la situation présente requérait un semblable remède. Mais les conseils de Caton les amenèrent à changer d'avis, et ils firent nommer Pompée consul sans collègue, de façon qu'il eût le pouvoir d'un dictateur, en étant seul à gouverner, mais qu'il eût à rendre les comptes d'un consul. Et se trouvant ainsi le premier à être consul avec deux grandes provinces et une armée, de l'argent, le pouvoir absolu dans la Ville, vu qu'il était consul unique, il commença par faire décréter, pour que la présence de Caton ne lui mît pas d'entraves, que celui-ci irait retirer Chypre au roi Ptolémée ; une loi à cet effet avait déjà été portée par Clodius, parce que, lorsqu'il avait été prisonnier des pirates, Ptolémée, par avarice, n'avait envoyé que deux talents pour sa rançon. Et donc Caton s'empara de Chypre, Ptolémée ayant jeté son argent dans la mer et s'étant suicidé, dès qu'il eut pris connaissance du décret. Pompée, lui, instaurait des procès pour toutes les conduites répréhensibles, entre autres et surtout, la corruption et la brigue, car il voyait là l'origine des maux dont souffraient les affaires publiques, et pensait que la guérison serait rapide ; par une loi, il précisa que quiconque le voudrait pourrait demander des comptes concernant toute la période s'étendant de son premier consulat à l'époque présente. Et c'était une durée d'un peu moins de vingt ans, au cours de laquelle César également avait été consul. Les amis de César soupçonnaient donc que c'était pour outrager ou provoquer César qu'il remontait si loin dans le temps, et ils préconisaient de remédier à la situation présente plutôt que de dresser l'obstacle du passé sur le chemin de tant d'hommes si honorables, parmi lesquels ils nommaient, entre autres, César : alors Pompée s'emporta à propos de César, selon lui au-dessus de tout soupçon, et, alléguant qu'il avait aussi inclus dans la période son propre second consulat, il affirma qu'il n'était remonté loin que pour mettre en oeuvre un traitement complet, vu l'état de décomposition où se trouvait depuis longtemps le système politique.
[2,24] IV. Τοιαῦτα δ' εἰπὼν ἐκύρου τὸν νόμον, καὶ πλῆθος ἦν αὐτίκα δικῶν ποικίλων. Ἵνα τε μὴ δείσειαν οἱ δικασταί, αὐτὸς αὐτοὺς ἐπώπτευε στρατιὰν περιστησάμενος. Καὶ πρῶτοι μὲν ἀπόντες ἑάλωσαν Μίλων τε ἐπὶ τῷ Κλωδίου φόνῳ καὶ Γαβίνιος παρανομίας ὁμοῦ καὶ ἀσεβείας, ὅτι χωρὶς ψηφίσματος ἐς Αἴγυπτον μετὰ στρατιᾶς ἐσέβαλεν ἀπαγορευόντων τῶν Σιβυλλείων, Ὑψαῖος δὲ καὶ Μέμμιος καὶ Σέξστος καὶ ἕτεροι πλείονες ἐπὶ δωροδοκίαις πλήθους δεκασμῷ. Σκαῦρον δὲ τοῦ πλήθους παραιτουμένου ἐκήρυξεν Πομπήιος ὑπακοῦσαι τῇ δίκῃ· καὶ πάλιν τοῦ δήμου τοὺς κατηγόρους ἐνοχλοῦντος, σφαγή τις ἐκ τῶν Πομπηίου στρατιωτῶν ἐπιδραμόντων ἐγένετο, καὶ μὲν δῆμος κατεσιώπησεν, δὲ Σκαῦρος ἑάλω. Καὶ πάντων φυγὴ κατέγνωστο, Γαβινίου δὲ καὶ δήμευσις ἦν ἐπὶ τῇ φυγῇ. Καὶ τάδε βουλὴ λαμπρῶς ἐπαινοῦσα δύο τε ἄλλα τέλη καὶ χρόνον ἐς τὴν ἀρχὴν τῶν ἐθνῶν ἕτερον τῷ Πομπηίῳ προσεψηφίσαντο. Μέμμιος δὲ ἁλοὺς ἐπὶ δεκασμῷ, τοῦ νόμου τοῦ Πομπηίου διδόντος αὐτῷ φήναντι ἕτερον ἀφεῖσθαι τῆς καταδίκης, τὸν πενθερὸν τοῦ Πομπηίου Λεύκιον Σκιπίωνα προεκαλέσατο ἐς ὁμοίαν δεκασμοῦ δίκην. Καὶ ἐπὶ τῷδε τοῦ Πομπηίου τὴν τῶν κρινομένων ἐσθῆτα μεταλαβόντος πολλοὶ καὶ τῶν δικαστῶν μετελάμβανον. Ὀλοφυράμενος οὖν Μέμμιος τὴν πολιτείαν διέλυσε τὴν δίκην. [2,24] Après ces explications, il fit ratifier la loi, et il y eut tout de suite une masse de procès en tous genres ; et afin que les jurés n'aient pas peur, il garda lui-même l'oeil sur eux en les entourant de soldats. Et les premiers à être condamnés, en leur absence, furent Milon, pour le meurtre de Clodius, et Gabinius, à la fois pour illégalité et pour impiété, parce qu'il avait attaqué l'Égypte avec une armée en l'absence d'un décret du Sénat et en dépit de l'interdiction formulée par les Livres sibyllins, puis Hypsaeus, Memmius et Sextus, et bien d'autres, pour corruption et brigue auprès du petit peuple. Comme le petit peuple intercédait en faveur de Scaurus, Pompée fit proclamer qu'on s'en tiendrait à la sentence ; et comme la plèbe recommençait à s'opposer aux accusateurs, suite à une charge des soldats de Pompée, il y eut quelques égorgés, la plèbe garda le silence et Scaurus fut reconnu coupable. En outre, tous furent condamnés à l'exil, et Gabinius, en plus de l'exil, à la confiscation de ses biens. Le Sénat, approuvant chaleureusement tout cela, accorda par décret à Pompée deux autres légions et le commandement de ses provinces pour une nouvelle année. Mais Memmius, convaincu de brigue, voyant que la loi de Pompée permettait à qui en dénonçait un autre d'échapper à la condamnation, attaqua le beau-père de Pompée, Lucius Scipion, pour ce même délit de brigue. À la suite de cela, Pompée revêtit la tenue des accusés, et beaucoup, y compris parmi les jurés, la revêtirent. Memmius, pour finir, après avoir déploré la situation politique, retira sa plainte.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/09/2006