[1,3,12] Περὶ μὲν οὖν τῶν πλημμυρίδων καὶ τῶν ἀμπώτεων εἰρήκασιν
ἱκανῶς Ποσειδώνιός τε καὶ Ἀθηνόδωρος· περὶ δὲ τῆς τῶν πορθμῶν
παλιρροίας, ἐχόντων καὶ αὐτῶν φυσικώτερον λόγον ἢ κατὰ τὴν νῦν
ὑπόθεσιν, τοσοῦτον εἰπεῖν ἀπόχρη, ὅτι οὔτε εἷς τρόπος τοῦ ῥοώδεις
εἶναι τοὺς πορθμούς, ὅ γε κατ' εἶδος οὐ γὰρ ἂν ὁ μὲν Σικελικὸς δὶς
ἑκάστης ἡμέρας μετέβαλλεν, ὡς οὗτός φησιν, ὁ δὲ Χαλκιδικὸς ἑπτάκις,
ὁ δὲ κατὰ Βυζάντιον οὐδὲ μετέβαλλεν, ἀλλὰ διετέλει τὸν ἔκρουν
μόνον ἔχων τὸν ἐκ τοῦ Ποντικοῦ πελάγους εἰς τὴν Προποντίδα, ὡς δὲ
Ἵππαρχος ἱστορεῖ, καὶ μονάς ποτε ἐποιεῖτο. Οὔτ' εἰ τρόπος εἷς εἴη,
ταύτην (γὰρ) ἂν ἔχοι τὴν αἰτίαν, ἥν φησιν ὁ Ἐρατοσθένης, ὅτι ἡ ἐφ'
ἑκάτερα θάλαττα ἄλλην καὶ ἄλλην ἐπιφάνειαν ἔχει· οὐδὲ γὰρ ἐπὶ τῶν
ποταμῶν τοῦτο γένοιτ' ἄν, εἰ μὴ καταράκτας ἔχοιεν· ἔχοντες δὲ οὐ
παλιρροοῦσιν, ἀλλ' ἐπὶ τὸ ταπεινότερον ἀεὶ φέρονται. Καὶ τοῦτο δὲ
συμβαίνει διὰ τὸ κεκλιμένον εἶναι τὸ ῥεῦμα καὶ τὴν ἐπιφάνειαν αὐτοῦ·
- - - ὥστ' οὐχ ὅτι παλιρροοῦντας, ἀλλ' οὐδὲ καθεστῶτας καὶ μένοντας,
συρροίας μὲν ἐν αὐτοῖς οὔσης, μὴ μιᾶς δὲ ἐπιφανείας, ἀλλὰ τῆς μὲν
ὑψηλοτέρας τῆς δὲ ταπεινοτέρας. Πελάγους δὲ τίς ἂν φαίη κεκλιμένην
ἐπιφάνειαν; Καὶ μάλιστα κατὰ τὰς σφαιροποιούσας ὑποθέσεις τὰ
τέτταρα σώματα, ἃ δὴ καὶ στοιχεῖα φαμέν· οὐ γὰρ ὥσπερ ἡ γῆ κατὰ
ἕξιν ἐσχημάτισται στερεὰ οὖσα, ὥστε καὶ κοιλάδας ἔχειν
συμμενούσας καὶ ἀναστήματα, οὕτω καὶ τὸ ὕδωρ, ἀλλ' αὐτῇ τῇ κατὰ
τὸ βάρος ῥοπῇ τὴν ὄχησιν ἐπὶ τῆς γῆς ποιεῖται καὶ τοιαύτην λαμβάνει
τὴν ἐπιφάνειαν οἵαν ὁ Ἀρχιμήδης φησιν.
| [1,3,12] 12. La question du flux et du reflux de l'Océan a été traitée tout au long
par Posidonius et par Athénodore. Pour ce qui est des courants alternatifs
des détroits, autre question qui demande à être traitée plus
scientifiquement que nous ne pouvons le faire dans le présent ouvrage, il
nous suffira de dire qu'il n'y a rien d'uniforme dans la manière dont ces
courants se comportent au sein des différents détroits, à en juger du
moins par l'apparence : autrement, comment expliquer que, dans l'espace
d'un jour, le courant du détroit de Sicile, ainsi que le marque Ératosthène,
change deux fois de direction et celui de l'euripe de Chalcis sept fois,
tandis que le courant du détroit de Byzance n'en change pas du tout et
poursuit invariablement sa marche de la mer de Pont vers la Propontide,
sauf de temps à autre quelques interruptions, perdant lesquelles, au dire
d'Hipparque, il demeurerait complètement stationnaire? Du reste , fût-il
uniforme, ce phénomène ne saurait encore avoir pour cause la prétendue
inégalité qu'indique Ératosthène dans le niveau des mers situées de l'un
et de l'autre côté du détroit, inégalité qui n'existerait même pas dans les
fleuves, sans leurs cataractes. Encore les fleuves à cataractes n'ont-ils
pas de courant alternatif, mais bien un courant constant dirigé vers le fond
le plus bas, et cela uniquement parce que leur lit est en pente et que leur
surface est inclinée. On voit donc que pour les détroits il n'y a plus non
seulement de courant alternatif, mais de suspension et de stagnation
possible, du moment qu'on admet qu'ils puissent faire communiquer deux
mers de niveaux différents, l'une plus élevée, l'autre plus basse. Peut-on
bien dire, maintenant, que la surface de la mer soit inclinée, surtout avec
l'hypothèse généralement admise de la sphéricité des quatre corps dits
élémentaires? Car autre chose est la terre, qui, par suite de sa
constitution solide, peut offrir à sa surface des cavités et des saillies
permanentes, autre chose est l'eau, qui, mise en mouvement par son seul
poids, se répand également à la surface de la terre et y prend
effectivement son niveau suivant la loi marquée par Archimède.
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