[1,3,11] Ὁ δ' οὕτως ἡδύς ἐστιν ὥστε καὶ (μὴ) μαθηματικὸς ὢν οὐδὲ τὴν
Ἀρχιμήδους βεβαιοῖ δόξαν, ὅτι φησὶν ἐκεῖνος ἐν τοῖς περὶ τῶν
ὀχουμένων, παντὸς ὑγροῦ καθεστηκότος καὶ μένοντος τὴν
ἐπιφάνειαν σφαιρικὴν εἶναι, σφαίρας ταὐτὸ κέντρον ἐχούσης τῇ γῇ.
Ταύτην γὰρ τὴν δόξαν ἀποδέχονται πάντες οἱ μαθημάτων πως
ἁψάμενοι. Ἐκεῖνος δὲ τὴν ἐντὸς θάλατταν, καίπερ μίαν οὖσαν, ὥς
φησιν, οὐ νομίζει ὑπὸ μίαν ἐπιφάνειαν τετάχθαι, ἀλλ' οὐδὲ τοῖς
σύνεγγυς τόποις. Καὶ μάρτυράς γε τῆς τοιαύτης ἀμαθίας
ἀρχιτέκτονας ἄνδρας ποιεῖται, καὶ τῶν μαθηματικῶν καὶ τὴν
ἀρχιτεκτονικὴν μέρος τῆς μαθηματικῆς ἀποφηναμένων. Φησὶ γὰρ καὶ
Δημήτριον διακόπτειν ἐπιχειρῆσαι τὸν τῶν Πελοποννησίων ἰσθμὸν
πρὸς τὸ παρασχεῖν διάπλουν τοῖς στόλοις, κωλυθῆναι δ' ὑπὸ τῶν
ἀρχιτεκτόνων ἀναμετρησάντων καὶ ἀπαγγειλάντων μετεωροτέραν
τὴν ἐν τῷ Κορινθιακῷ κόλπῳ θάλατταν τῆς κατὰ Κεγχρεὰς εἶναι,
ὥστε, εἰ διακόψειε τὸ μεταξὺ χωρίον, ἐπικλυσθῆναι ἂν ἅπαντα τὸν
περὶ Αἴγιναν πόρον καὶ αὐτὴν αἴγιναν καὶ (αὐ τὰς) τὰς πλησίον
νήσους, καὶ μηδὲ τὸν διάπλουν ἂν γενέσθαι χρήσιμον. Διὰ δὲ τοῦτο
καὶ τοὺς εὐρίπους ῥοώδεις εἶναι, μάλιστα δὲ τὸν κατὰ Σικελίαν
πορθμόν, ὅν φησιν ὁμοιοπαθεῖν ταῖς κατὰ τὸν ὠκεανὸν πλημμυρίσι τε
καὶ ἀμπώτεσι· δὶς γὰρ μεταβάλλειν τὸν ῥοῦν ἑκάστης ἡμέρας καὶ
νυκτός, καθάπερ τὸν ὠκεανὸν δὶς μὲν πλημμυρεῖν δὶς δὲ ἀναχωρεῖν.
Τῇ μὲν οὖν πλημμυρίδι (δεῖ) ὁμολογεῖν τὸν ἐκ τοῦ Τυρρηνικοῦ
πελάγους εἰς τὸ Σικελικὸν καταφερόμενον ὡς ἂν ἐκ μετεωροτέρας
ἐπιφανείας, ὃν δὴ καὶ κατιόντα ὀνομάζεσθαι, ὁμολογεῖν δ' ὅτι καὶ
κατὰ τὸν αὐτὸν καιρὸν ἄρχεταί τε καὶ παύεται καθ' ὃν αἱ
πλημμυρίδες· ἄρχεται μὲν γὰρ περὶ τὴν ἀνατολὴν τῆς σελήνης καὶ τὴν
δύσιν, λήγει δ' ὅταν συνάπτῃ τῇ μεσουρανήσει ἑκατέρᾳ, τῇ τε ὑπὲρ
γῆς καὶ τῇ ὑπὸ γῆς· τῇ δὲ ἀμπώτει τὸν ἐναντίον, {ὃν} ἐξιόντα
καλεῖσθαι, ταῖς μεσουρανήσεσι τῆς σελήνης ἀμφοτέραις
ἐναρχόμενον, καθάπερ αἱ ἀμπώτεις, ταῖς δὲ συνάψεσι ταῖς πρὸς τὰς
ἀνατολὰς καὶ δύσεις παυόμενον.
| [1,3,11] 11. N'est-il pas divertissant, maintenant, de voir Ératosthène, un
mathématicien , refuser de ratifier le principe posé par Archimède dans
sou traité des Corps portés sur un fluide, à savoir que «la surface de tout
liquide à l'état de repos affecte la forme d'une sphère ayant même centre
a que la terre,» proposition admise pourtant par quiconque a la moindre
notion des mathématiques? Lui, tout en reconnaissant que notre mer
intérieure est une et continue, nie que ses eaux soient de niveau, même
sur des points très rapprochés les uns des autres. Et qui appelle-t-il en
garantie d'une si grossière erreur? Des architectes, bien que les
mathématiciens aient toujours proclamé l'architecture partie intégrante
des mathématiques. Il raconte à ce propos comment Démétrius, ayant
entrepris de couper l'isthme de Péloponnèse pour ouvrir une route
nouvelle à la navigation, en fut empêché par ses architectes qui, après
avoir bien tout mesuré et relevé, vinrent lui déclarer que le niveau de la
mer dans le golfe de Corinthe se trouvait surpasser le niveau de la mer à
Cenchrées et que, s'il coupait l'isthme intermédiaire, les eaux du golfe de
Corinthe faisant irruption dans tout le détroit d'Égine, Égine elle-même et
les îles voisines se-raient submergées, sans que la navigation d'ailleurs
retirât un grand profit du nouveau passage. Or, cette inégalité de niveau
est, suivant Ératosthène, ce qui explique le courant des euripes en
général, et en particulier celui du détroit de Sicile, dont il compare les
effets à ceux du flux et du reflux de l'Océan, «Deux fois en effet, dit-il,
dans l'espace d'un jour et d'une nuit, ce courant change de direction, tout
comme les eaux de l'Océan montent et baissent deux fois dans le même
espace de temps, il correspond au flux de l'Océan, quand de la mer
Tyrrhénienne il se porte vers celle de Sicile, et, comme on dirait alors qu'il
passe d'un niveau plus élevé à un niveau plus bas, on le désigne sous le
nom de courant descendant, et ce qui constitue la correspondance en
question, c'est qu'il prend et quitte cette direction juste aux mêmes heures
où commence et cesse le flux, la prenant au lever et au coucher de la
lune pour la quitter avec le passage soit supérieur soit inférieur de cet
astre au méridien; il correspond au reflux, maintenant, quand il suit la
direction contraire, dite courant remontant, laquelle commence, ainsi que
le reflux, avec l'un ou l'autre des passages de la lune au méridien, peur
finir quand cet astre atteint l'un ou l'autre des points où il se lève et se couche.»
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