[1,3,13] Ἐπιφέρει δὲ τοῖς περὶ τοῦ Ἄμμωνος καὶ τῆς Αἰγύπτου ῥηθεῖσιν, ὅτι
δοκοίη καὶ τὸ Κάσιον ὄρος περικλύζεσθαι θαλάττῃ, καὶ πάντα {τὸν}
τόπον, ὅπου νῦν τὰ καλούμενα Γέρρα, + καθ' ἕκαστα τε τεναγίζειν
συνάπτοντα τῷ τῆς Ἐρυθρᾶς κόλπῳ, συνελθούσης δὲ τῆς θαλάττης
ἀποκαλυφθῆναι. Τὸ δὴ τεναγίζειν τὸν λεχθέντα τόπον συνάπτοντα
τῷ τῆς Ἐρυθρᾶς κόλπῳ, ἀμφίβολόν ἐστιν, ἐπειδὴ τὸ συνάπτειν
σημαίνει καὶ τὸ συνεγγίζειν καὶ τὸ ψαύειν, ὥστε, εἰ ὕδατα εἴη, σύρρουν
εἶναι θάτερον θατέρῳ. Ἐγὼ μὲν οὖν δέχομαι καὶ τὸ συνεγγίζειν τὰ
τενάγη τῇ Ἐρυθρᾶᾶ θαλάττῃ, ἕως ἀκμὴν ἐκέκλειστο τὰ κατὰ τὰς
στήλας στενά, ἐκραγέντων δὲ τὴν ἀναχώρησιν γενέσθαι,
ταπεινωθείσης τῆς ἡμετέρας θαλάττης διὰ τὴν κατὰ τὰς Στήλας
ἔκρυσιν. Ἵππαρχος δὲ ἐκδεξάμενος τὸ συνάπτειν ταὐτὸν τῷ σύρρουν
γενέσθαι τὴν ἡμετέραν θάλατταν τῇ Ἐρυθρᾶᾶ διὰ τὴν πλήρωσιν,
αἰτιᾶται τί δή ποτε οὐχὶ τῇ κατὰ τὰς στήλας ἐκρύσει μεθισταμένη
ἐκεῖσε ἡ καθ' ἡμᾶς θάλαττα συμμεθίστα καὶ τὴν σύρρουν αὐτῇ
γενομένην τὴν Ἐρυθράν, καὶ ἐν τῇ αὐτῇ διέμεινεν ἐπιφανείᾳ, μὴ
ταπεινουμένη· καὶ γὰρ κατ' αὐτὸν Ἐρατοσθένη τὴν ἐκτὸς θάλατταν
ἅπασαν σύρρουν εἶναι, ὥστε καὶ τὴν ἑσπέριον καὶ τὴν Ἐρυθρὰν
θάλατταν μίαν εἶναι. Τοῦτο δ' εἰπὼν ἐπιφέρει τὸ ἀκόλουθον, τὸ τὸ
αὐτὸ ὕψος ἔχειν τήν τε ἔξω Στηλῶν θάλατταν καὶ τὴν Ἐρυθρὰν καὶ ἔτι
τὴν ταύτῃ γεγονυῖαν σύρρουν.
| [1,3,13] 13. Ératosthène revient ensuite sur ce qu'il a déjà dit au sujet d'Ammon et
de l'Égypte, il ajoute qu'à en juger par les apparences la mer a dû couvrir
anciennement les environs même du mont Casius, tout le canton actuel
des Gerrhes formant alors une suite de bas-fonds, qui joignaient le grand
golfe de la mer Érythrée, jusqu'au moment où, l'autre mer s'étant comme
qui dirait resserrée, lesdits bas-fonds furent laissés à découvert. Mais
cette expression que «les bas-fonds joignaient le golfe de la mer
Érythrée» est amphibologique, puisque le mot joindre donne à la fois
l'idée de la simple proximité et celle de la contiguïté même, c'est-à-dire,
quand il est question d'eaux, l'idée d'un confluent ou de la réunion de
deux courants en un seul. Pour moi, le vrai sens de l'expression est que
ces bas-fonds s'étendaient jusque dans le voisinage de la mer Érythrée,
quand le détroit des Colonnes se trouvait encore fermé, mais qu'une fois
ce détroit ouvert, ils commencèrent à se retirer, le niveau de notre mer
ayant naturellement baissé par suite de l'écoulement de ses eaux à
travers le détroit des Colonnes Hipparque, lui, entend le mot joindre dans
le sens d'un confluent véritable, qui se serait opéré entre notre mer,
grossie et dé-bordée, et la mer Érythrée, et partant de là il se demande
pourquoi notre mer, du moment qu'elle se déplaçait par le fait de
l'écoulement de ses eaux à travers le détroit, ne déplaçait pas du même
coup et n'entraînait pas à sa suite la mer Érythrée désormais confondue
avec elle, comment il a pu se faire au contraire que l'Érythrée ait conservé
son même niveau sans baisser. «Car, ajoute -t-il, de l'aveu même
d'Ératosthène, toute la mer extérieure ne forme qu'un seul et même
courant, ou en d'autres termes la mer Hespérienne ou occidentale et la
mer Érythrée ne font qu'une, ce qui implique comme conséquence forcée
une hauteur de niveau égale à la fois dans la mer située par delà les
Colonnes d'Hercule, dans l'Érythrée et aussi dans notre mer intérieure du
moment qu'elle se trouve réunie avec l'Érythrée en un courant continu.»
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