[2,32] Ζήνωνα δὲ ἐγγὺς ἐτῶν τετταράκοντα τότε εἶναι, εὐμήκη δὲ καὶ χαρίεντα
ἰδεῖν, καὶ λέγεσθαι αὐτὸν παιδικὰ τοῦ
Παρμενίδου γεγονέναι.
Τοιοῦτος ὁ Ζήνων ἴσως μὲν καὶ τῷ σώματι
"χαρίεις καὶ εὐμήκης", πολλῷ δὲ πλέον
κατὰ τοὺς λόγους· ὅσα γὰρ ὁ Παρμενίδης ἀγκύλως καὶ συνεσπειραμένως
ἀπεφθέγγετο, ταῦτα
ἀνελίττων οὗτος καὶ εἰς παμμήκεις λόγους
ἐκτείνων παρεδίδου· διὸ καὶ ὁ σιλλογράφος
ἀμφοτερόγλωσσον αὐτὸν προσεῖπεν, ὡς ἐλεγκτικὸν ἅμα καὶ ὑφηγηματικόν. Εἰ
δὲ καὶ "παιδικὰ τοῦ Παρμενίδου" γέγονε, δῆλον ὅτι
πρὸς ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν θεὸν ἀμφοτέροις ἡ ἄνοδος ἦν· τοῦτο γάρ ἐστιν ἴδιον τῆς
ὄντως ἐρωτικῆς τέχνης, ὥστε πάλιν καὶ τοῦτο τὸ ἐρωτικὸν μνήμης ἔτυχε, διότι
πρὸς τὸν σκοπὸν οἰκείως
ἔχει τὸ πλῆθος ἑνίζεσθαι περὶ τὴν τοῦ θείου
μετουσίαν. Εἰ δὲ ἔτι τελειότερον ἐθέλοις λέγειν
ὅτι, καὶ ἐν αὐτοῖς τοῖς θεοῖς, τὰ δεύτερα ἐν
τοῖς πρώτοις ἐστὶ καὶ πάντα ἁπλῶς συνήνωνται
(685) πρὸς τὸ ἓν ἀφ´ οὗ καὶ ἡ πρόοδος καὶ ἡ ἔκτασις
τοῖς οὖσιν, οὐκ ἄν πως, οἶμαι, πόῤῥω
γένοιο τῆς περὶ αὐτῶν ἀληθείας. Ἀλλὰ τί τὸ ἐφεξῆς;
| [2,32] § 32. « Que Zénon avait à ce moment là près de quarante ans: il était grand, d'aspect aimable, et on disait qu'il avait été l'objet des amours de Parménide.»
Tel est donc également Zénon, aimable et de grande taille, mais beaucoup plus aimable encore si l'on considère ses discours ; car tout ce que Parménide a dit dans des formes de langage trop ramassées et tortueuses, celui-ci l'expose avec des développements et des raisonnements très étendus. C'est pourquoi le Sillographe le qualifie de porteur d'une double langue, parce que son talent est à la fois de réfuter et de démontrer. Et s'il a été l'objet de l'amour de Parménide, g-ta g-paidika, il est évident que c'est parce que tous les deux s'élevaient pour s'unir à un seul et même Dieu : car c'est la le caractère particulier du véritable art d'aimer, de sorte qu'à son tour cette faciité d'aimer se lie à la mémoire, parce qu'il est conforme au but de l'amour que la pluralité arrive à l'union dans la participation du divin; et si tu veux avoir une explication plus parfaite de ces mots: en disant que, même chez les Dieux, les choses inférieures sont dans les premières et que toutes sont complètement unifiées en se portant à l'Un, d'où vient aux êtres la procession et l'extension, tu ne t'éloignerais pas, j'imagine, beaucoup du sens vrai du passage.
Mais maintenant voyons ce qui suit :
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