[3,894] δʹ. Περὶ νεφῶν ὑετῶν χιόνων χαλαζῶν.
(894a) Ἀναξιμένης νέφη μὲν γίνεσθαι παχυνθέντος ὅτι πλεῖστον τοῦ ἀέρος, μᾶλλον δ´ ἐπισυναχθέντος ἐκθλίβεσθαι τοὺς ὄμβρους, χιόνα δ´ ἐπειδὰν τὸ καταφερόμενον ὕδωρ παγῇ, χάλαζαν δ´ ὅταν συμπεριληφθῇ τῷ ὑγρῷ πνεῦμά τι.
Μητρόδωρος ἀπὸ τῆς ὑδατώδους ἀναφορᾶς συνίστασθαι τὰ νέφη.
Ὁ δ´ Ἐπίκουρος ἀπὸ τῶν ἀτόμων· στρογγυλαίνεσθαι δὲ τὴν χάλαζαν καὶ τὸν ὑετὸν ἀπὸ τῆς μακρᾶς καταφορᾶς ὑποπεπλασμένον.
εʹ. Περὶ ἴριδος.
Τῶν μεταρσίων παθῶν τὰ μὲν καθ´ ὑπόστασιν γίνεται οἷον ὄμβρος χάλαζα, τὰ δὲ κατ´ ἔμφασιν ἰδίαν οὐκ ἔχοντα ὑπόστασιν· αὐτίκα γοῦν πλεόντων ἡμῶν ἡ ἤπειρος κινεῖσθαι δοκεῖ· ἔστιν οὖν κατ´ ἔμφασιν ἡ ἶρις.
Πλάτων φησὶ Θαύμαντος αὐτὴν γενεαλογῆσαι τοὺς ἀνθρώπους διὰ τὸ θαυμάσαι ταύτην.
‘ἠύτε πορφυρέην ἶριν θνητοῖσι τανύσσει’.
διὸ καὶ ἐμυθεύσαντό τινες αὐτὴν ταύρου κεφαλὴν ἔχουσαν ἀναρροφεῖν τοὺς ποταμούς.
Πῶς οὖν γίνεται ἶρις; ὁρῶμεν δὴ κατὰ γραμμὰς ἢ κατ´ (894c) εὐθείας ἢ κατὰ καμπύλας ἢ κατ´ ἀνακλωμένας, γραμμὰς ἀδήλους λόγῳ θεωρητὰς καὶ ἀσωμάτους. Κατὰ μὲν οὖν εὐθείας ὁρῶμεν τὰ ἐν ἀέρι καὶ τὰ διὰ τῶν λίθων τῶν διαυγῶν καὶ κεράτων· λεπτομερῆ γὰρ ταῦτα πάντα. Καμπύλας δὲ γραμμὰς καθ´ ὕδατος βλέπομεν γινομένας· κάμπτεται γὰρ ἡ ὄψις βίᾳ διὰ τὴν πυκνοτέραν τοῦ ὕδατος ὕλην· διὸ καὶ τὴν κώπην ἐν τῇ θαλάσσῃ μακρόθεν καμπτομένην ὁρῶμεν. Τρίτος τρόπος τοῦ βλέπειν τὰ ἀνακλώμενα ὡς τὰ κατοπτρικά· ἔστιν οὖν τὸ τῆς ἴριδος πάθος τοιοῦτον. (894d) Δεῖ γὰρ ἐπινοῆσαι τὴν ὑγρὰν ἀναθυμίασιν εἰς νέφος μεταβάλλουσαν, εἶτ´ ἐκ τούτου κατὰ βραχὺ εἰς μικρὰς ῥανίδας νοτιζούσας· ὅταν οὖν ὁ ἥλιος γένηται εἰς δυσμάς, ἀνάγκη πᾶσα ἶριν ἄντικρυς ἡλίου φαίνεσθαι, ὅτε ἡ ὄψις προσπεσοῦσα ταῖς ῥανίσιν ἀνακλᾶται, ὥστε γίνεσθαι τὴν ἶριν. Εἰσὶ δ´ αἱ ῥανίδες οὐ σχήματος μορφή, ἀλλὰ χρώματος· καὶ ἔχει τὸ μὲν πρῶτον φοινικοῦν, τὸ δὲ δεύτερον ἁλουργὲς καὶ πορφυροῦν, τὸ δὲ τρίτον κυάνεον καὶ πράσινον. Μήποτ´ οὖν τὸ μὲν φοινίκεον, ὅτι ἡ λαμπρότης τοῦ ἡλίου προσπεσοῦσα καὶ ἡ ἀκραιφνὴς λαμπηδὼν ἀνακλωμένη ἐρυθρὸν ποιεῖ καὶ φοινικοῦν τὸ χρῶμα· τὸ δὲ δεύτερον (894e) μέρος ἐπιθολούμενον καὶ ἐκλυόμενον μᾶλλον τῆς λαμπηδόνος διὰ τὰς ῥανίδας ἁλουργές· ἄνεσις γὰρ τοῦ ἐρυθροῦ τοῦτο. Ἔτι δὲ μᾶλλον ἐπιθολούμενον τὸ διορίζον εἰς τὸ πράσινον μεταβάλλει. Ἔστιν οὖν τοῦτο δοκιμάσαι δι´ ἔργων· εἰ γάρ τις ἄντικρυς τῶν ἡλίου ἀκτίνων λάβῃ ὕδωρ καὶ πυτίσῃ, αἱ δὲ ῥανίδες ἀνάκλασιν πρὸς τὸν ἥλιον λάβωσιν, εὑρήσει γινομένην ἶριν· καὶ οἱ ὀφθαλμιῶντες δὲ τοῦτο πάσχουσιν, ὅταν εἰς τὸν λύχνον ἀποβλέψωσιν.
Ἀναξιμένης ἶριν γίνεσθαι κατ´ αὐγασμὸν ἡλίου πρὸς νέφει πυκνῷ καὶ παχεῖ καὶ μέλανι παρὰ τὸ μὴ δύνασθαι τὰς ἀκτῖνας εἰς τὸ πέραν διακόπτειν ἐπισυνισταμένας αὐτῷ.
(894f) Ἀναξαγόρας ἀνάκλασιν ἀπὸ νέφους πυκνοῦ τῆς ἡλιακῆς περιφεγγείας, καταντικρὺ δὲ τοῦ κατοπτρίζοντος αὐτὴν ἀστέρος διὰ παντὸς ἵστασθαι. Παραπλησίως δὲ αἰτιολογεῖται τὰ καλούμενα παρήλια, γινόμενα δὲ κατὰ τὸν Πόντον.
Μητρόδωρος, ὅταν διὰ νεφῶν ἥλιος διαλάμψῃ, τὸ μὲν νέφος κυανίζειν τὴν δ´ αὐγὴν ἐρυθραίνεσθαι.
| [3,894] CHAPITRE IV.
Des nuées, des pluies, des grêles et des neiges.
(894a) Suivant Anaximènes, les nuées se forment d'un air très condensé.
S'il se coagule encore davantage, elles se résolvent en pluie ; si l'eau
se gèle en tombant, elle produit la neige ou la grêle, quand elle est
saisie dans sa chute par un vent froid. Métrodore croit que les nuées sont
le résultat des exhalaisons aqueuses qui s'élèvent dans les airs. Épicure
les croit formées par des vapeurs. Quant à la rondeur de la grêle et des
gouttes de pluie, il pense qu'elle est l'effet de la pression qu'elles
éprouvent dans une longue chute.
CHAPITRE V. De l'arc-en-ciel.
Entre les météores, les uns ont une existence réelle, comme la pluie et la
grêle, d'autres n'en ont que les apparences, et n'existent pas réellement;
ainsi, quand nous naviguons dans un bateau, nous croyons voir le rivage
marcher. L'arc-en-ciel est un météore de la seconde espèce. Suivant Platon,
on rapporte son origine à Thaumas, à cause de l'admiration qu'il
cause. Homère a dit : "Iris vient étaler ses brillantes couleurs".
La Fable lui donne une tête de taureau, et suppose qu'elle absorbe l'eau
des fleuves. Mais comment se forme l'arc-en-ciel? Il faut d'abord observer
que nous voyons les objets par des lignes qui sont ou (894c) droites, ou
courbes, ou réfléchies ; lignes qui n'ont point de corps et sont
invisibles à nos yeux, mais que notre raison conçoit. Nous voyons par des
lignes droites les objets qui sont dans l'air, et à travers les pierres
transparentes et les cornes, parce que ces corps diaphanes sont composés
de parties très subtiles. Nous voyons par des lignes courbes les objets
qui sont dans l'eau ; car notre vue se plie avec force à cause de la
densité de ce liquide, et une rame que nous voyons de loin dans la mer
nous paraît rompue. La troisième manière de voir se fait par des lignes
réfléchies, comme dans les miroirs, et c'est ainsi que nous voyons
l'arc-en-ciel. (894d) Il faut concevoir que les vapeurs humides qui
s'élèvent dans les airs se changent en nuages, et deviennent peu à peu des
gouttes d'eau. Quand donc le soleil baisse vers l'occident, il faut
nécessairement que notre vue, tombant sur ces gouttes d'eau, et y éprouvant
une réflexion qui produit l'arc-en-ciel, ce phénomène paraisse toujours en
face du soleil. Ces gouttes ne déterminent point la forme de l'iris, mais
ses couleurs. La première est le rouge, la seconde est le pourpre, et la
troisième le vert. Le rouge est produit par l'éclat et la vivacité des
rayons du soleil, qui, donnant dans ces gouttes d'eau, y éprouvent la
réflexion d'où naît cette couleur. La seconde (894e) partie de l'iris
devenant plus obscure, et délayant, pour ainsi dire, dans les gouttes
d'eau, la lumière brillante du soleil, donne le pourpre, qui n'est qu'une
teinte affaiblie du rouge. L'extrémité de l'iris s'obscurcissant encore
davantage, il en résulte le vert. Une expérience commune confirme ces
observations. Si quelqu'un met de l'eau dans sa bouche, et que placé en
face du soleil, il la fasse sortir en vapeur, de manière que ces gouttes
d'eau réfléchissent les rayons de cet astre, il verra les couleurs de
l'arc-en-ciel. C'est encore ce qui arrive à ceux qui, ayant mal aux yeux,
fixent la lueur d'une lampe. Anaximènes croit que l'arc-en-ciel est formé
par les rayons du soleil, qui, tombant sur une nuée dense, épaisse et noire
qu'ils ne peuvent pénétrer, se réunissent à sa surface. (894f) Anaxagore
dit que c'est la réflexion des rayons solaires sur une nuée épaisse
toujours opposée au soleil, comme les objets se réfléchissent sur un
miroir. Il explique par la même cause les parélies qu'on voit souvent
dans le Pont. Selon Métrodore, quand le soleil brille à travers une nuée,
le nuage paraît vert, et le rayon solaire prend la couleur rouge.
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