HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

Chapitre 0-2

  Chapitre 0-2

[0] ΠΕΡΙ ΙΣΙΔΟΣ ΚΑΙ ΟΣΙΡΙΔΟΣ. [0] SUR ISIS ET OSIRIS.
[1] Πάντα μέν, Κλέα, δεῖ τἀγαθὰ τοὺς νοῦν ἔχοντας αἰτεῖσθαι παρὰ τῶν θεῶν, μάλιστα δὲ τῆς περὶ αὐτῶν ἐπιστήμης ὅσον ἐφικτόν ἐστιν ἀνθρώποις μετιόντες εὐχόμεθα τυγχάνειν παρ´ αὐτῶν ἐκείνων· ὡς οὐθὲν ἀνθρώπῳ λαβεῖν μεῖζον, οὐ χαρίσασθαι θεῷ σεμνότερον ἀληθείας. τἄλλα μὲν γὰρ ἀνθρώποις θεὸς ὧν δέονται δίδωσιν, νοῦ δὲ καὶ φρονήσεως μεταδίδωσιν, οἰκεῖα κεκτημένος ταῦτα καὶ χρώμενος. οὐ γὰρ ἀργύρῳ καὶ χρυσῷ μακάριον τὸ θεῖον οὐδὲ βρονταῖς καὶ κεραυνοῖς ἰσχυρόν, ἀλλ´ ἐπιστήμῃ καὶ φρονήσει, καὶ τοῦτο κάλλιστα πάντων Ὅμηρος ὧν εἴρηκε περὶ θεῶν ἀναφθεγξάμενος μὰν ἀμφοτέροισιν ὁμὸν γένος ἠδ´ ἴα πάτρη, ἀλλὰ Ζεὺς πρότερος γεγόνει καὶ πλείονα ᾔδεισεμνοτέραν ἀπέφηνε τὴν τοῦ Διὸς ἡγεμονίαν ἐπιστήμῃ καὶ σοφίᾳ πρεσβυτέραν οὖσαν. οἶμαι δὲ καὶ τῆς αἰωνίου ζωῆς, ἣν θεὸς εἴληχεν, εὔδαιμον εἶναι τὸ τῇ γνώσει μὴ προαπολείπειν τὰ γινόμενα· τοῦ δὲ γινώσκειν τὰ ὄντα καὶ φρονεῖν ἀφαιρεθέντος οὐ βίον ἀλλὰ χρόνον εἶναι τὴν ἀθανασίαν. [1] Sans doute, Cléa, les personnes sensées doivent implorer des Dieux tous les biens possibles ; mais c'est principalement à la connaissance des Dieux mêmes, autant que peut y atteindre l'intelligence humaine, qu'il faut s'attacher, et c'est là ce que nous devons leur demander par-dessus toutes choses. L'homme ne peut rien recevoir de plus grand, la Divinité ne peut rien accorder de plus précieux que la vérité. Tout le reste, Dieu le donne aux hommes pour subvenir à leurs besoins ; mais la raison et la prudence sont des attributs qui lui sont propres, des attributs dont il use à titre exclusif, et qu'il veut bien partager avec nous,. Ce n'est, en effet, ni l'argent ni l'or qui constituent la félicité du maître des Dieux, ce n'est ni le tonnerre ni la foudre qui établissent sa force : c'est la science, c'est la sagesse ; et Homère n'a jamais parlé des Immortels avec plus de vérité que quand il a dit : Ils ont même patrie, ils ont même naissance, Mais l'aîné, Jupiter, prime par la science. Le poète proclame comme étant plus auguste la supériorité de Jupiter, parce qu'elle se fonde sur la science et sur la sagesse. Je pense également que le bonheur de l'immortalité, ce divin privilége, consiste en ceci, à savoir que rien de ce qui est n'échappe à la connaissance de Dieu. s'il ne savait pas tout, s'il n'était pas la raison même, son immortalité ne serait pas une existence : elle ne serait qu'une durée de temps.
[2] διὸ θειότητος ὄρεξίς ἐστιν τῆς ἀληθείας μάλιστα δὲ τῆς περὶ θεῶν ἔφεσις, ὥσπερ ἀνάληψιν ἱερῶν τὴν μάθησιν ἔχουσα καὶ τὴν ζήτησιν, ἁγνείας τε πάσης καὶ νεωκορίας ἔργον ὁσιώτερον, οὐχ ἥκιστα δὲ τῇ θεῷ ταύτῃ κεχαρισμένον, ἣν σὺ θεραπεύεις ἐξαιρέτως σοφὴν καὶ φιλόσοφον οὖσαν, ὡς τοὔνομά γε φράζειν ἔοικε παντὸς μᾶλλον αὐτῇ τὸ εἰδέναι καὶ τὴν ἐπιστήμην προσήκουσαν. Ἑλληνικὸν γὰρ Ἶσίς ἐστι καὶ Τυφὼν πολέμιος ὢν τῇ θεῷ καὶ δι´ ἄγνοιαν καὶ ἀπάτην τετυφωμένος καὶ διασπῶν καὶ ἀφανίζων τὸν ἱερὸν λόγον, ὃν θεὸς συνάγει καὶ συντίθησι καὶ παραδίδωσι τοῖς τελουμένοις διὰ θειώσεως σώφρονι μὲν ἐνδελεχῶς διαίτῃ καὶ βρωμάτων πολλῶν καὶ ἀφροδισίων ἀποχαῖς κολουούσης τὸ ἀκόλαστον | καὶ φιλήδονον, ἀθρύπτους δὲ καὶ στερρὰς ἐν ἱεροῖς λατρείας ἐθιζούσης ὑπομένειν, ὧν τέλος ἐστὶν τοῦ πρώτου καὶ κυρίου καὶ νοητοῦ γνῶσις{, ὃν θεὸς παρακαλεῖ ζητεῖν παρ´ αὐτῇ καὶ μετ´ αὐτῆς ὄντα καὶ συνόντα}. τοῦ δ´ ἱεροῦ τοὔνομα καὶ σαφῶς ἐπαγγέλλεται καὶ γνῶσιν καὶ εἴδησιν τοῦ ὄντος· ὀνομάζεται γὰρ Ἰσεῖον ὡς εἰσομένων τὸ ὄν, ἂν μετὰ λόγου καὶ ὁσίως εἰς τὰ ἱερὰ τῆς θεοῦ παρέλθωμεν. [2] Ainsi donc, c'est aspirer à la condition divine qu'aspirer à la vérité, et surtout à la vérité en ce qui regarde les Dieux. Ce genre d'études et de recherches est une sorte d'initiation aux mystères : manière de s'initier, plus édifiante que toutes les purifications, que tous les sacerdoces possibles. Elle est en outre souverainement agréée de la déesse à qui vous avez, Cléa, consacré un culte spécial. Ce qui la distingue en effet, c'est la sagesse, et son amour pour la sagesse. Du reste, le nom qu'elle porte semble dire, qu'à nulle autre plus qu'à elle ne convient le savoir et la science. En effet Isis est un mot grec aussi bien que le nom donné à l'ennemi de cette déesse. Typhon, (le Gonflé), est appelé ainsi parce qu'il est plein d'ignorance et d'erreur: il cherche à mutiler, à obscurcir la parole sainte. Mais la Déesse sait maintenir cette parole dans son unité et son ensemble, en même temps qu'elle la communique à ceux qui se consacrent à son culte. Grâce à un régime constamment modéré, à l'abstinence de beaucoup de mets et des plaisirs de l'amour, elle amortit en eux la fougue des passions et la sensualité. Exempts de mollesse, elle les accoutume à persister fermement dans une sainte adoration. Ils n'éprouvent plus qu'un désir : le but de leurs voeux c'est la connaissance de l'Être premier, de l'Être souverain, de l'Être qui est une pure intelligence, qui vit avec la Déesse, qui vit en elle ; et Isis invite à venir le chercher auprès d'elle. Le nom même qu'a reçu le temple de la Déesse annonce clairement qu'elle est la science et la connaissance de ce qui est. Ce temple s'appelle « Iseium », c'est-à-dire maison de la science, lieu où l'on est sûr d'acquérir la science de ce qui est, si l'on pénètre avec réflexion et avec recueillement dans les sanctuaires de la Déesse.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006