HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 155

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[155] πάλιν ἐπανασκεψόμεθα, (155a) οὐ δυσκολαίνοντες ἀλλὰ τῷ ὄντι ἡμᾶς αὐτοὺς ἐξετάζοντες, ἅττα ποτ´ ἐστὶ ταῦτα τὰ φάσματα ἐν ἡμῖν; ὧν πρῶτον ἐπισκοποῦντες φήσομεν, ὡς ἐγὼ οἶμαι, μηδέποτε μηδὲν ἂν μεῖζον μηδὲ ἔλαττον γενέσθαι μήτε ὄγκῳ μήτε ἀριθμῷ, ἕως ἴσον εἴη αὐτὸ ἑαυτῷ. οὐχ οὕτως; (ΘΕΑΙ.) Ναί. (ΣΩ.) Δεύτερον δέ γε, μήτε προστιθοῖτο μήτε ἀφαιροῖτο, τοῦτο μήτε αὐξάνεσθαί ποτε μήτε φθίνειν, ἀεὶ δὲ ἴσον εἶναι. (ΘΕΑΙ.) Κομιδῇ μὲν οὖν. (155b) (ΣΩ.) Ἆρ´ οὖν οὐ καὶ τρίτον, μὴ πρότερον ἦν, ὕστερον ἀλλὰ τοῦτο εἶναι ἄνευ τοῦ γενέσθαι καὶ γίγνεσθαι ἀδύνατον; (ΘΕΑΙ.) Δοκεῖ γε δή. (ΣΩ.) Ταῦτα δή, οἴομαι, ὁμολογήματα τρία μάχεται αὐτὰ αὑτοῖς ἐν τῇ ἡμετέρᾳ ψυχῇ, ὅταν τὰ περὶ τῶν ἀστραγάλων λέγωμεν, ὅταν φῶμεν ἐμὲ τηλικόνδε ὄντα, μήτε αὐξηθέντα μήτε τοὐναντίον παθόντα, ἐν ἐνιαυτῷ σοῦ τοῦ νέου νῦν μὲν μείζω εἶναι, ὕστερον δὲ ἐλάττω, μηδὲν τοῦ ἐμοῦ ὄγκου (155c) ἀφαιρεθέντος ἀλλὰ σοῦ αὐξηθέντος. εἰμὶ γὰρ δὴ ὕστερον πρότερον οὐκ , οὐ γενόμενος· ἄνευ γὰρ τοῦ γίγνεσθαι γενέσθαι ἀδύνατον, μηδὲν δὲ ἀπολλὺς τοῦ ὄγκου οὐκ ἄν ποτε ἐγιγνόμην ἐλάττων. καὶ ἄλλα δὴ μυρία ἐπὶ μυρίοις οὕτως ἔχει, εἴπερ καὶ ταῦτα παραδεξόμεθα. ἕπῃ γάρ που, Θεαίτητε· δοκεῖς γοῦν μοι οὐκ ἄπειρος τῶν τοιούτων εἶναι. (ΘΕΑΙ.) Καὶ νὴ τοὺς θεούς γε, Σώκρατες, ὑπερφυῶς ὡς θαυμάζω τί ποτ´ ἐστὶ ταῦτα, καὶ ἐνίοτε ὡς ἀληθῶς βλέπων εἰς αὐτὰ σκοτοδινιῶ. (155d) (ΣΩ.) Θεόδωρος γάρ, φίλε, φαίνεται οὐ κακῶς τοπάζειν περὶ τῆς φύσεώς σου. μάλα γὰρ φιλοσόφου τοῦτο τὸ πάθος, τὸ θαυμάζειν· οὐ γὰρ ἄλλη ἀρχὴ φιλοσοφίας αὕτη, καὶ ἔοικεν τὴν Ἶριν Θαύμαντος ἔκγονον φήσας οὐ κακῶς γενεαλογεῖν. ἀλλὰ πότερον μανθάνεις ἤδη δι´ ταῦτα τοιαῦτ´ ἐστὶν ἐξ ὧν τὸν Πρωταγόραν φαμὲν λέγειν, οὔπω; (ΘΕΑΙ.) Οὔπω μοι δοκῶ. (ΣΩ.) Χάριν οὖν μοι εἴσῃ ἐάν σοι ἀνδρός, μᾶλλον δὲ ἀνδρῶν ὀνομαστῶν τῆς διανοίας τὴν ἀλήθειαν ἀποκεκρυμμένην (155e) συνεξερευνήσωμαι αὐτῶν; (ΘΕΑΙ.) Πῶς γὰρ οὐκ εἴσομαι, καὶ πάνυ γε πολλήν; (ΣΩ.) Ἄθρει δὴ περισκοπῶν μή τις τῶν ἀμυήτων ἐπακούῃ. εἰσὶν δὲ οὗτοι οἱ οὐδὲν ἄλλο οἰόμενοι εἶναι οὗ ἂν δύνωνται ἀπρὶξ τοῖν χεροῖν λαβέσθαι, πράξεις δὲ καὶ γενέσεις καὶ πᾶν τὸ ἀόρατον οὐκ ἀποδεχόμενοι ὡς ἐν οὐσίας μέρει. [155] ne reprendrons-nous pas notre examen tranquillement, sans impatience,
pour voir, en nous examinant réellement nous-mêmes, ce que peuvent être ces
visions qui sont en nous ? En considérant la première, nous dirons, j’imagine,
que jamais rien n’est devenu plus grand ni plus petit, soit en volume, soit en
nombre, tant qu’il a été égal à lui-même. N’est-ce pas vrai ?
(THÉÉTÈTE)
Si.
(SOCRATE)
En second lieu, qu’une chose à laquelle on n’ajoute ni ne retranche rien, ne
croît ni ne décroît jamais, mais reste toujours égale.
(THÉÉTÈTE)
Cela est incontestable.
(SOCRATE)
Ne dirons-nous pas aussi, en troisième lieu, que ce qui n’existait pas
auparavant n’a pas pu exister par la suite sans devenir et sans être devenu ?
(THÉÉTÈTE)
Il me le semble.
(SOCRATE)
Or ces trois propositions sur lesquelles nous sommes d’accord se combattent dans
notre esprit, quand nous parlons des osselets, ou quand nous disons que moi, à
l’âge où je suis, sans avoir grandi ni subi d’altération contraire, je suis, au
cours d’une année, à présent plus grand que toi, qui es jeune, et qu’ensuite je
serai plus petit, sans qu’on ait rien ôté à ma taille, mais parce que la tienne
aura grandi. Je suis en effet dans la suite ce que je n’étais pas auparavant,
bien que je ne le sois pas devenu ; car il est impossible d’être devenu sans
devenir, et, n’ayant rien perdu de mon volume, je ne saurais jamais devenir plus
petit. Et nous trouverons des milliers de cas semblables, si nous admettons ceux
que j’ai mentionnés. Tu me suis, j’espère, Théétète. Je pense du moins que tu
n’es pas neuf sur ces matières.
(THÉÉTÈTE)
Par les dieux, Socrate, je suis perdu d’étonnement quand je me demande ce que
tout cela peut être, et il arrive qu’à le considérer, je me sens véritablement
pris de vertige.
(SOCRATE)
Je vois, mon ami, que Théodore n’a pas mal deviné le caractère de ton esprit ;
car c’est la vraie marque d’un philosophe que le sentiment d’étonnement que tu
éprouves. La philosophie, en effet, n’a pas d’autre origine, et celui qui a fait
d’Iris la fille de Thaumas n’est pas, il me semble, un mauvais généalogiste.
Mais comprends-tu déjà pourquoi ces choses sont telles en conséquence de la
doctrine que nous attribuons à Protagoras ; ou ne saisis-tu pas encore ?
(THÉÉTÈTE)
Non, pas encore, je crois.
(SOCRATE)
Alors me sauras-tu gré si je t’aide à découvrir la vérité cachée de la pensée
d’un homme ou plutôt d’hommes fameux ?
(THÉÉTÈTE)
Comment ne pas t’en savoir gré, un gré infini même ?
(SOCRATE)
XII. — Regarde donc autour de nous, de crainte qu’il n’y ait quelqu’un des
non-initiés qui nous écoute. J’entends par là ceux qui pensent que rien n’existe
que ce qu’ils peuvent saisir et serrer dans leurs deux mains et qui n’admettent
au rang des êtres ni les actions, ni les générations, ni tout ce qui est
invisible.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006