HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 156

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[156] (ΘΕΑΙ.) Καὶ μὲν δή, Σώκρατες, σκληρούς γε λέγεις καὶ (156a) ἀντιτύπους ἀνθρώπους. (ΣΩ.) Εἰσὶν γάρ, παῖ, μάλ´ εὖ ἄμουσοι· ἇλλοι δὲ πολὺ κομψότεροι, ὧν μέλλω σοι τὰ μυστήρια λέγειν. ἀρχὴ δέ, ἐξ ἧς καὶ νυνδὴ ἐλέγομεν πάντα ἤρτηται, ἥδε αὐτῶν, ὡς τὸ πᾶν κίνησις ἦν καὶ ἄλλο παρὰ τοῦτο οὐδέν, τῆς δὲ κινήσεως δύο εἴδη, πλήθει μὲν ἄπειρον ἑκάτερον, δύναμιν δὲ τὸ μὲν ποιεῖν ἔχον, τὸ δὲ πάσχειν. ἐκ δὲ τῆς τούτων ὁμιλίας τε καὶ τρίψεως πρὸς ἄλληλα γίγνεται ἔκγονα πλήθει μὲν (156b) ἄπειρα, δίδυμα δέ, τὸ μὲν αἰσθητόν, τὸ δὲ αἴσθησις, ἀεὶ συνεκπίπτουσα καὶ γεννωμένη μετὰ τοῦ αἰσθητοῦ. αἱ μὲν οὖν αἰσθήσεις τὰ τοιάδε ἡμῖν ἔχουσιν ὀνόματα, ὄψεις τε καὶ ἀκοαὶ καὶ ὀσφρήσεις καὶ ψύξεις τε καὶ καύσεις καὶ ἡδοναί γε δὴ καὶ λῦπαι καὶ ἐπιθυμίαι καὶ φόβοι κεκλημέναι καὶ ἄλλαι, ἀπέραντοι μὲν αἱ ἀνώνυμοι, παμπληθεῖς δὲ αἱ ὠνομασμέναι· τὸ δ´ αὖ αἰσθητὸν γένος τούτων ἑκάσταις ὁμόγονον, (156c) ὄψεσι μὲν χρώματα παντοδαπαῖς παντοδαπά, ἀκοαῖς δὲ ὡσαύτως φωναί, καὶ ταῖς ἄλλαις αἰσθήσεσι τὰ ἄλλα αἰσθητὰ συγγενῆ γιγνόμενα. τί δὴ οὖν ἡμῖν βούλεται οὗτος μῦθος, Θεαίτητε, πρὸς τὰ πρότερα; ἆρα ἐννοεῖς; (ΘΕΑΙ.) Οὐ πάνυ, Σώκρατες. (ΣΩ.) Ἀλλ´ ἄθρει ἐάν πως ἀποτελεσθῇ. βούλεται γὰρ δὴ λέγειν ὡς ταῦτα πάντα μὲν ὥσπερ λέγομεν κινεῖται, τάχος δὲ καὶ βραδυτὴς ἔνι τῇ κινήσει αὐτῶν. ὅσον μὲν οὖν βραδύ, ἐν τῷ αὐτῷ καὶ πρὸς τὰ πλησιάζοντα τὴν (156d) κίνησιν ἴσχει καὶ οὕτω δὴ γεννᾷ, τὰ δὲ γεννώμενα οὕτω δὴ θάττω ἐστίν. φέρεται γὰρ καὶ ἐν φορᾷ αὐτῶν κίνησις πέφυκεν. ἐπειδὰν οὖν ὄμμα καὶ ἄλλο τι τῶν τούτῳ συμμέτρων πλησιάσαν γεννήσῃ τὴν λευκότητά τε καὶ αἴσθησιν αὐτῇ σύμφυτον, οὐκ ἄν ποτε ἐγένετο ἑκατέρου ἐκείνων πρὸς ἄλλο ἐλθόντος, τότε δὴ μεταξὺ φερομένων τῆς μὲν (156e) ὄψεως πρὸς τῶν ὀφθαλμῶν, τῆς δὲ λευκότητος πρὸς τοῦ συναποτίκτοντος τὸ χρῶμα, μὲν ὀφθαλμὸς ἄρα ὄψεως ἔμπλεως ἐγένετο καὶ ὁρᾷ δὴ τότε καὶ ἐγένετο οὔ τι ὄψις ἀλλ´ ὀφθαλμὸς ὁρῶν, τὸ δὲ συγγεννῆσαν τὸ χρῶμα λευκότητος περιεπλήσθη καὶ ἐγένετο οὐ λευκότης αὖ ἀλλὰ λευκόν, εἴτε ξύλον εἴτε λίθος εἴτε ὁτῳοῦν συνέβη χρῆμα χρωσθῆναι τῷ τοιούτῳ χρώματι. καὶ τἆλλα δὴ οὕτω, σκληρὸν καὶ θερμὸν καὶ πάντα, τὸν αὐτὸν τρόπον ὑποληπτέον, [156] (THÉÉTÈTE)
Ce sont là, Socrate, des gens bien durs et bien rétifs.
(SOCRATE)
Ils sont en effet, mon enfant, entièrement étrangers aux Muses ; mais il y en a
d’autres plus raffinés dont je vais t’exposer les mystères. Leur principe, d’où
dépend tout ce que nous avons dit tout à l’heure, est celui-ci : tout l’univers
est en mouvement, et il n’y a rien en dehors de cela, et il y a deux espèces de
mouvement, dont chacune est infinie en nombre ; l’une d’elles a une force
active, l’autre une force passive. De leur union et de leur friction mutuelles
naissent des rejetons en nombre infini, mais par couples jumeaux ; l’un est
l’objet de sensation, l’autre la sensation, qui éclôt et naît toujours avec
l’objet de la sensation. Pour les sensations, nous leur donnons des noms tels
que ceux-ci : visions, auditions, olfactions, froid et chaud, et aussi plaisirs,
peines, désirs, craintes et caetera. Innombrables sont celles qui n’ont pas de
nom ; très nombreuses celles qui en ont un. D’un autre côté, la classe des
objets sensibles est apparentée à chacune de ces sensations ; des couleurs de
toute sorte le sont à des visions de toute sorte ; de même les sons le sont aux
auditions et les autres objets sensibles sont liés par la nature aux sensations.
Et maintenant, Théétète, quel est pour nous le sens de ce mythe par rapport
à ce qui a été dit plus haut ? Le conçois-tu ?
(THÉÉTÈTE)
Pas du tout.
(SOCRATE)
Eh bien, écoute ; peut-être pourrons-nous finir le mythe. Il signifie que tout
cela, comme nous le disons, est en mouvement ; mais ce mouvement est rapide ou
lent. Tout ce qui est lent se meut à la même place et vers les objets voisins et
c’est ainsi qu’il engendre, et les produits ainsi enfantés sont plus rapides ;
car ils se déplacent et c’est ce déplacement qui constitue naturellement leur
mouvement. Lors donc que l’oeil et quelque autre objet qui lui correspond ont en
se rapprochant engendré la blancheur et la sensation qui lui est liée par la
nature, lesquelles n’auraient jamais été produites, si l’un ou l’autre était
allé vers autre chose, alors, tandis que se meuvent dans l’espace intermédiaire
la vision qui vient des yeux et la blancheur qui vient de l’objet qui a engendré
de concert avec eux la couleur, l’oeil se remplit de vision ; il voit alors, et
il est devenu, non pas vision, mais oeil voyant. Pareillement l’objet qui a
concouru avec l’oeil à la production de la couleur s’est rempli de blancheur et
il est devenu, non pas blancheur, mais blanc, que ce soit un morceau de bois, ou
une pierre, ou tout autre objet qui se trouve coloré de cette couleur. Et il en
est ainsi du reste : le dur, le chaud, toutes les qualités doivent être conçues
de la même façon ;


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Dernière mise à jour : 19/05/2006