HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 154

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[154] καὶ δὴ ἕκαστον (154a) εἶναί φαμεν χρῶμα οὔτε τὸ προσβάλλον οὔτε τὸ προσβαλλόμενον ἔσται, ἀλλὰ μεταξύ τι ἑκάστῳ ἴδιον γεγονός· σὺ διισχυρίσαιο ἂν ὡς οἷον σοὶ φαίνεται ἕκαστον χρῶμα, τοιοῦτον καὶ κυνὶ καὶ ὁτῳοῦν ζῴῳ; (ΘΕΑΙ.) Μὰ Δί´ οὐκ ἔγωγε. (ΣΩ.) Τί δέ; ἄλλῳ ἀνθρώπῳ ἆρ´ ὅμοιον καὶ σοὶ φαίνεται ὁτιοῦν; ἔχεις τοῦτο ἰσχυρῶς, πολὺ μᾶλλον ὅτι οὐδὲ σοὶ αὐτῷ ταὐτὸν διὰ τὸ μηδέποτε ὁμοίως αὐτὸν σεαυτῷ ἔχειν; (ΘΕΑΙ.) Τοῦτο μᾶλλόν μοι δοκεῖ ἐκεῖνο. (154b) (ΣΩ.) Οὐκοῦν εἰ μὲν παραμετρούμεθα οὗ ἐφαπτόμεθα μέγα λευκὸν θερμὸν ἦν, οὐκ ἄν ποτε ἄλλῳ προσπεσὸν ἄλλο ἂν ἐγεγόνει, αὐτό γε μηδὲν μεταβάλλον· εἰ δὲ αὖ τὸ παραμετρούμενον ἐφαπτόμενον ἕκαστον ἦν τούτων, οὐκ ἂν αὖ ἄλλου προσελθόντος τι παθόντος αὐτὸ μηδὲν παθὸν ἄλλο ἂν ἐγένετο. ἐπεὶ νῦν γε, φίλε, θαυμαστά τε καὶ γελοῖα εὐχερῶς πως ἀναγκαζόμεθα λέγειν, ὡς φαίη ἂν Πρωταγόρας τε καὶ πᾶς τὰ αὐτὰ ἐκείνῳ ἐπιχειρῶν λέγειν. (ΘΕΑΙ.) Πῶς δὴ καὶ ποῖα λέγεις; (154c) (ΣΩ.) Σμικρὸν λαβὲ παράδειγμα, καὶ πάντα εἴσῃ βούλομαι. ἀστραγάλους γάρ που ἕξ, ἂν μὲν τέτταρας αὐτοῖς προσενέγκῃς, πλείους φαμὲν εἶναι τῶν τεττάρων καὶ ἡμιολίους, ἐὰν δὲ δώδεκα, ἐλάττους καὶ ἡμίσεις, καὶ οὐδὲ ἀνεκτὸν ἄλλως λέγειν· σὺ ἀνέξῃ; (ΘΕΑΙ.) Οὐκ ἔγωγε. (ΣΩ.) Τί οὖν; ἄν σε Πρωταγόρας ἔρηται τις ἄλλος· " Θεαίτητε, ἔσθ´ ὅπως τι μεῖζον πλέον γίγνεται ἄλλως αὐξηθέν;" τί ἀποκρινῇ; (ΘΕΑΙ.) Ἐὰν μέν, Σώκρατες, τὸ δοκοῦν πρὸς τὴν νῦν (154d) ἐρώτησιν ἀποκρίνωμαι, ὅτι οὐκ ἔστιν· ἐὰν δὲ πρὸς τὴν προτέραν, φυλάττων μὴ ἐναντία εἴπω, ὅτι ἔστιν. (ΣΩ.) Εὖ γε νὴ τὴν Ἥραν, φίλε, καὶ θείως. ἀτάρ, ὡς ἔοικεν, ἐὰν ἀποκρίνῃ ὅτι ἔστιν, Εὐριπίδειόν τι συμβήσεται· μὲν γὰρ γλῶττα ἀνέλεγκτος ἡμῖν ἔσται, δὲ φρὴν οὐκ ἀνέλεγκτος. (ΘΕΑΙ.) Ἀληθῆ. (ΣΩ.) Οὐκοῦν εἰ μὲν δεινοὶ καὶ σοφοὶ ἐγώ τε καὶ σὺ ἦμεν, πάντα τὰ τῶν φρενῶν ἐξητακότες, ἤδη ἂν τὸ λοιπὸν (154e) ἐκ περιουσίας ἀλλήλων ἀποπειρώμενοι, συνελθόντες σοφιστικῶς εἰς μάχην τοιαύτην, ἀλλήλων τοὺς λόγους τοῖς λόγοις ἐκρούομεν· νῦν δὲ ἅτε ἰδιῶται πρῶτον βουλησόμεθα θεάσασθαι αὐτὰ πρὸς αὑτὰ τί ποτ´ ἐστὶν διανοούμεθα, πότερον ἡμῖν ἀλλήλοις συμφωνεῖ οὐδ´ ὁπωστιοῦν. (ΘΕΑΙ.) Πάνυ μὲν οὖν ἔγωγε τοῦτ´ ἂν βουλοίμην. (ΣΩ.) Καὶ μὴν ἐγώ. ὅτε δ´ οὕτως ἔχει, ἄλλο τι ἠρέμα, ὡς πάνυ πολλὴν σχολὴν ἄγοντες, [154] et que ce que nous disons être telle ou telle couleur n’est ni l’organe appliqué
ni l’objet auquel il s’applique, mais un produit intermédiaire propre à chaque
individu. Ou bien soutiendrais-tu que toutes les couleurs apparaissent à un chien
ou à n’importe quel animal comme elles t’apparaissent à toi ?
(THÉÉTÈTE)
Non, par Zeus.
(SOCRATE)
Et à un autre homme, crois-tu qu’un objet quelconque lui apparaisse tel qu’il
t’apparaît à toi ? Es-tu sûr de cela ? N’es-tu pas bien plus près de croire que
toi-même, tu ne le vois pas pareil, parce que tu n’es jamais semblable à
toi-même ?
(THÉÉTÈTE)
Je suis pour ce sentiment plutôt que pour l’autre.
(SOCRATE)
Si donc ce à quoi nous nous mesurons ou ce que nous touchons était grand, ou
blanc, ou chaud, jamais, mis en contact avec autre chose, il ne deviendrait
autre, s’il ne souffrait lui-même aucun changement. D’un autre côté, si ce qui
mesure ou touche était grand, ou blanc, ou chaud, jamais non plus il ne
deviendrait différent, quand une autre chose s’en approche et subit quelque
modification, si lui-même n’en subit aucune. C’est ainsi qu’à présent, cher ami,
nous sommes, si je puis dire, facilement amenés à dire des choses
extraordinaires et ridicules, comme dirait Protagoras et quiconque entreprend de
soutenir son opinion.
(THÉÉTÈTE)
Comment ? et de quoi veux-tu parler ?
(SOCRATE)
Prenons un petit exemple, et tu comprendras tout ce que je veux dire. Voici, je
suppose, six osselets ; si nous en mettons quatre autres à côté, nous dirons que
les six sont plus nombreux que les quatre et les dépassent de moitié. Si nous en
mettons douze, qu’ils sont moins nombreux et n’en sont que la moitié. Il n’est
pas admissible que l’on parle autrement. L’admettrais-tu, toi ?
(THÉÉTÈTE)
Moi, non.
(SOCRATE)
Et maintenant, si Protagoras ou quelque autre te posait cette question :
«Est-il possible, Théétète, qu’une chose devienne plus grande ou plus nombreuse
autrement que si elle est augmentée ? » que répondrais-tu ?
(THÉÉTÈTE)
Si je réponds, Socrate, ce que je pense, en ne tenant compte que de la question
présente, je dirai que non ; mais si j’ai égard à la question précédente, pour
éviter de me contredire, je dirai que oui.
(SOCRATE)
Voilà, par Héra, mon ami, qui est bien et divinement répondu. Mais si tu réponds
oui, tu parleras comme Euripide : notre langue sera à l’abri de tout
reproche, mais notre esprit ne le sera pas.
(THÉÉTÈTE)
C’est vrai.
(SOCRATE)
Si donc nous étions habiles et sages, toi et moi, après avoir approfondi tout ce
qui concerne l’esprit, nous pourrions dès lors, en manière de passe-temps, nous
éprouver l’un l’autre, lutter entre nous à la manière des sophistes, en choquant
réciproquement arguments contre arguments. Mais n’étant que des hommes
ordinaires, nous chercherons avant tout à confronter nos pensées pour voir ce
qu’elles valent et voir si nous les trouvons bien d’accord, ou si elles ne le
sont en aucune manière.
(THÉÉTÈTE)
C’est, je t’assure, ce que je souhaite.
(SOCRATE)
XI. — Et moi aussi. Mais s’il en est ainsi, et puisque nous sommes tout à fait
de loisir,


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Dernière mise à jour : 19/05/2006