HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 153

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[153] (153a) (ΣΩ.) Τίς οὖν ἂν ἔτι πρός γε τοσοῦτον στρατόπεδον καὶ στρατηγὸν Ὅμηρον δύναιτο ἀμφισβητήσας μὴ οὐ καταγέλαστος γενέσθαι; (ΘΕΑΙ.) Οὐ ῥᾴδιον, Σώκρατες. (ΣΩ.) Οὐ γάρ, Θεαίτητε. ἐπεὶ καὶ τάδε τῷ λόγῳ σημεῖα ἱκανά, ὅτι τὸ μὲν εἶναι δοκοῦν καὶ τὸ γίγνεσθαι κίνησις παρέχει, τὸ δὲ μὴ εἶναι καὶ ἀπόλλυσθαι ἡσυχία· τὸ γὰρ θερμόν τε καὶ πῦρ, δὴ καὶ τἆλλα γεννᾷ καὶ ἐπιτροπεύει, αὐτὸ γεννᾶται ἐκ φορᾶς καὶ τρίψεως· τούτω δὲ κινήσεις. οὐχ αὗται γενέσεις πυρός; (153b) (ΘΕΑΙ.) Αὗται μὲν οὖν. (ΣΩ.) Καὶ μὴν τό γε τῶν ζῴων γένος ἐκ τῶν αὐτῶν τούτων φύεται. (ΘΕΑΙ.) Πῶς δ´ οὔ; (ΣΩ.) Τί δέ; τῶν σωμάτων ἕξις οὐχ ὑπὸ ἡσυχίας μὲν καὶ ἀργίας διόλλυται, ὑπὸ γυμνασίων δὲ καὶ κινήσεως ἐπὶ πολὺ σῴζεται; (ΘΕΑΙ.) Ναί. (ΣΩ.) δ´ ἐν τῇ ψυχῇ ἕξις οὐχ ὑπὸ μαθήσεως μὲν καὶ μελέτης, κινήσεων ὄντων, κτᾶταί τε μαθήματα καὶ σῴζεται καὶ γίγνεται βελτίων, ὑπὸ δ´ ἡσυχίας, ἀμελετησίας τε καὶ (153c) ἀμαθίας οὔσης, οὔτε τι μανθάνει τε ἂν μάθῃ ἐπιλανθάνεται; (ΘΕΑΙ.) Καὶ μάλα. (ΣΩ.) Τὸ μὲν ἄρα ἀγαθὸν κίνησις κατά τε ψυχὴν καὶ κατὰ σῶμα, τὸ δὲ τοὐναντίον; (ΘΕΑΙ.) Ἔοικεν. (ΣΩ.) Ἔτι οὖν σοι λέγω νηνεμίας τε καὶ γαλήνας καὶ ὅσα τοιαῦτα, ὅτι αἱ μὲν ἡσυχίαι σήπουσι καὶ ἀπολλύασι, τὰ δ´ ἕτερα σῴζει; καὶ ἐπὶ τούτοις τὸν κολοφῶνα, {ἀναγκάζω} προσβιβάζω τὴν χρυσῆν σειρὰν ὡς οὐδὲν ἄλλο τὸν ἥλιον (153d) Ὅμηρος λέγει, καὶ δηλοῖ ὅτι ἕως μὲν ἂν περιφορὰ κινουμένη καὶ ἥλιος, πάντα ἔστι καὶ σῴζεται τὰ ἐν θεοῖς τε καὶ ἀνθρώποις, εἰ δὲ σταίη τοῦτο ὥσπερ δεθέν, πάντα χρήματ´ ἂν διαφθαρείη καὶ γένοιτ´ ἂν τὸ λεγόμενον ἄνω κάτω πάντα; (ΘΕΑΙ.) Ἀλλ´ ἔμοιγε δοκεῖ, Σώκρατες, ταῦτα δηλοῦν ἅπερ λέγεις. (ΣΩ.) Ὑπόλαβε τοίνυν, ἄριστε, οὑτωσί· κατὰ τὰ ὄμματα πρῶτον, δὴ καλεῖς χρῶμα λευκόν, μὴ εἶναι αὐτὸ ἕτερόν τι ἔξω τῶν σῶν ὀμμάτων μηδ´ ἐν τοῖς ὄμμασι μηδέ (153e) τιν´ αὐτῷ χώραν ἀποτάξῃς· ἤδη γὰρ ἂν εἴη τε δήπου ἐν τάξει καὶ μένον καὶ οὐκ ἂν ἐν γενέσει γίγνοιτο. (ΘΕΑΙ.) Ἀλλὰ πῶς; (ΣΩ.) Ἑπώμεθα τῷ ἄρτι λόγῳ, μηδὲν αὐτὸ καθ´ αὑτὸ ἓν ὂν τιθέντες· καὶ ἡμῖν οὕτω μέλαν τε καὶ λευκὸν καὶ ὁτιοῦν ἄλλο χρῶμα ἐκ τῆς προσβολῆς τῶν ὀμμάτων πρὸς τὴν προσήκουσαν φορὰν φανεῖται γεγενημένον, [153] (SOCRATE)
IX. — Alors qui pourrait encore entrer en lutte avec une si grande armée et un
général tel qu’Homère sans se couvrir de ridicule ?
(THÉÉTÈTE)
Ce ne serait pas facile, Socrate.
(SOCRATE)
Non, en effet, Théétète, d’autant plus qu’il y a encore de fortes preuves en
faveur de la thèse : que c’est le mouvement qui est cause de ce qui paraît
exister et du devenir, et le repos qui est cause du non-être et de la
destruction. En effet, le chaud et le feu qui engendre et surveille tout le
reste est lui-même engendré de la translation et du frottement, qui tous deux
sont des mouvements. Ne sont-ce pas eux qui donnent naissance au feu ?
(THÉÉTÈTE)
Ce sont eux, assurément.
(SOCRATE)
C’est aussi d’eux que provient la race des êtres vivants.
(THÉÉTÈTE)
Il n’y a pas de doute.
(SOCRATE)
Et la constitution du corps, n’est-ce pas le repos et l’inaction qui la
détruisent, et les exercices et les mouvements qui lui assurent une longue durée ?
(THÉÉTÈTE)
Si.
(SOCRATE)
Et, si l’on envisage l’état de l’âme n’est-ce point par l’étude et par
l’exercice, qui sont des mouvements, qu’elle acquiert les sciences, les
conserve, et devient meilleure, tandis que le repos, c’est-à-dire le défaut
d’exercice et d’étude, l’empêche d’apprendre et lui fait oublier ce qu’elle a appris ?
(THÉÉTÈTE)
Certainement.
(SOCRATE)
Ainsi l’un, le mouvement, est bon pour l’âme et pour le corps, et l’autre, le
contraire ?
(THÉÉTÈTE)
Il semble.
(SOCRATE)
Te citerai-je encore les calmes, les bonaces et tous les états du même genre,
pour te prouver que le repos sous toutes ses formes pourrit et perd tout, tandis
que le reste le conserve ? Mettrai-je le comble à ces preuves en te forçant
d’avouer que, par la chaîne d’or dont parle Homère, il n’entend pas désigner
autre chose que le soleil et qu’il veut faire voir que, tant que la sphère
céleste et le soleil se meuvent, tout existe et se maintient, tant chez les
dieux que chez les hommes, tandis que, si ce mouvement s’arrêtait et se trouvait
enchaîné, tout se gâterait et tout serait, comme on dit, sens dessus dessous ?
(THÉÉTÈTE)
Il me semble, Socrate, que c’est bien là ce qu’Homère a voulu dire.
(SOCRATE)
X. — Conçois donc la chose, excellent Théétète, comme je vais le dire. Tout
d’abord, en ce qui concerne la vue, ce que tu appelles couleur blanche n’est pas
quelque chose qui existe à part, soit en dehors des yeux, soit dans les yeux, et
à laquelle tu puisses assigner un lieu déterminé ; car alors elle serait quelque
part à son rang, serait stable et ne serait plus en voie de génération.
(THÉÉTÈTE)
Alors comment me la représenterai-je ?
(SOCRATE)
Suivons le principe que nous avons posé il y a un instant, qu’il n’existe rien
qui soit un en soi. Nous reconnaîtrons ainsi que le noir, le blanc ou toute autre
couleur quelconque résulte de l’application des yeux à la translation appropriée


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Dernière mise à jour : 19/05/2006