HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

Page 236

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[236] οἶσθ' ὅτι σμικρότερα μὲν τοῦ δέοντος (236a) τὰ ἄνω, μείζω δὲ τὰ κάτω φαίνοιτ' ἂν διὰ τὸ τὰ μὲν πόῤῥωθεν, τὰ δ' ἐγγύθεν ὑφ' ἡμῶν ὁρᾶσθαι. (Θεαίτητος) Πάνυ μὲν οὖν. (Ξένος) Ἆρ' οὖν οὐ χαίρειν τὸ ἀληθὲς ἐάσαντες οἱ δημιουργοὶ νῦν οὐ τὰς οὔσας συμμετρίας ἀλλὰ τὰς δοξούσας εἶναι καλὰς τοῖς εἰδώλοις ἐναπεργάζονται; (Θεαίτητος) παντάπασί γε. (Ξένος) Τὸ μὲν ἄρα ἕτερον οὐ δίκαιον, εἰκός γε ὄν, εἰκόνα καλεῖν; (Θεαίτητος) Ναί. (236b) (Ξένος) Καὶ τῆς γε μιμητικῆς τὸ ἐπὶ τούτῳ μέρος κλητέον ὅπερ εἴπομεν ἐν τῷ πρόσθεν, εἰκαστικήν; (Θεαίτητος) Κλητέον. (Ξένος) Τί δέ; Τὸ φαινόμενον μὲν διὰ τὴν οὐκ ἐκ καλοῦ θέαν ἐοικέναι τῷ καλῷ, δύναμιν δὲ εἴ τις λάβοι τὰ τηλικαῦτα ἱκανῶς ὁρᾶν, μηδ' εἰκὸς φησιν ἐοικέναι, τί καλοῦμεν; ἆρ' οὐκ, ἐπείπερ φαίνεται μέν, ἔοικε δὲ οὔ, φάντασμα; (Θεαίτητος) Τί μήν; (Ξένος) Οὐκοῦν πάμπολυ καὶ κατὰ τὴν ζωγραφίαν τοῦτο τὸ (236c) μέρος ἐστὶ καὶ κατὰ σύμπασαν μιμητικήν; (Θεαίτητος) Πῶς δ' οὔ; (Ξένος) Τὴν δὴ φάντασμα ἀλλ' οὐκ εἰκόνα ἀπεργαζομένην τέχνην ἆρ' οὐ φανταστικὴν ὀρθότατ' ἂν προσαγορεύοιμεν; (Θεαίτητος) Πολύ γε. (Ξένος) Τούτω τοίνυν τὼ δύο ἔλεγον εἴδη τῆς εἰδωλοποιικῆς, εἰκαστικὴν καὶ φανταστικήν. (Θεαίτητος) Ὀρθῶς. (Ξένος) δέ γε καὶ τότ' ἠμφεγνόουν, <ἐν> ποτέρᾳ τὸν σοφιστὴν θετέον, οὐδὲ νῦν πω δύναμαι θεάσασθαι σαφῶς, (236d) ἀλλ' ὄντως θαυμαστὸς ἁνὴρ καὶ κατιδεῖν παγχάλεπος, ἐπεὶ καὶ νῦν μάλα εὖ καὶ κομψῶς εἰς ἄπορον εἶδος διερευνήσασθαι καταπέφευγεν. (Θεαίτητος) Ἔοικεν. (Ξένος) Ἄρ' οὖν αὐτὸ γιγνώσκων σύμφης, σε οἷον ῥύμη τις ὑπὸ τοῦ λόγου συνειθισμένον συνεπεσπάσατο πρὸς τὸ ταχὺ συμφῆσαι; (Θεαίτητος) Πῶς καὶ πρὸς τί τοῦτο εἴρηκας; (Ξένος) Ὄντως, μακάριε, ἐσμὲν ἐν παντάπασι χαλεπῇ (236e) σκέψει. Τὸ γὰρ φαίνεσθαι τοῦτο καὶ τὸ δοκεῖν, εἶναι δὲ μή, καὶ τὸ λέγειν μὲν ἄττα, ἀληθῆ δὲ μή, πάντα ταῦτά ἐστι μεστὰ ἀπορίας ἀεὶ ἐν τῷ πρόσθεν χρόνῳ καὶ νῦν. Ὅπως γὰρ εἰπόντα χρὴ ψευδῆ λέγειν δοξάζειν ὄντως εἶναι, [236] tu sens bien (236a) que les parties supérieures paraîtraient trop petites et les inférieures trop grandes, parce que les unes sont vues par nous de loin et les autres de près. THÉÉTÈTE. Cela est juste. L'ÉTRANGER. Ainsi, n'est-il pas vrai que les artistes, s'inquiétant peu de la vérité, donnent à leurs ouvrages, au lieu des proportions naturelles, celles qu'ils jugent devoir faire le plus bel effet? THÉÉTÈTE. Assurément. L'ÉTRANGER. Il est donc raisonnable d'appeler la première des deux espèces d'imitation, une copie, puisqu'en effet elle ressemble à l'objet? THÉÉTÈTE. Oui. (236b) L'ÉTRANGER. Et d'appeler, ainsi que nous l'avons fait, cette espèce de l'art d'imiter, l'art de copier ? THÉÉTÈTE. Fort bien. L'ÉTRANGER. Mais quel nom donner à ce qui, considéré d'un bon point de vue, paraît ressembler au beau, mais n'offre plus, convenablement examiné, la ressemblance qu'il promettait? Ne pouvons-nous l'appeler fantôme, puisqu'il n'a qu'une apparence de ressemblance? THÉÉTÈTE. Pourquoi pas ? L'ÉTRANGER. Cette division n'occupe-t-elle pas une grande place (236c) et dans la peinture et dans l'art d'imiter en général? THÉÉTÈTE. Certainement. L'ÉTRANGER. Et n'appellerons-nous pas fantasmagorie l'art qui produit non pas la copie des objets, mais leur fantôme? THÉÉTÈTE. D'accord. L'ÉTRANGER. Voilà donc les deux espèces de l'art de faire des simulacres, l'art de copier et l'art de la fantasmagorie. THÉÉTÈTE. Soit. L'ÉTRANGER. Quant à l'embarras où j'étais de savoir dans lequel de ces deux arts il faut placer le sophiste, je n'en saurais sortir encore; (236d) mais il faut réellement que ce soit un singulier personnage, et très difficile à découvrir; car le voilà maintenant caché bel et bien dans le coin de quelque division où il n'est pas aisé de l'atteindre. THÉÉTÈTE. À ce qu'il paraît. L'ÉTRANGER. Est-ce à bon escient que tu m'accordes ce point, ou bien serait-ce l'habitude de te laisser pousser comme par le flot du discours, qui t'a entraîné à l'accorder si vite? THÉÉTÈTE. Comment? Pourquoi me fais-tu cette demande? L'ÉTRANGER. C'est que véritablement, mon ami, nous en sommes (236e) à une question fort épineuse; car paraître et sembler sans être, dire sans rien dire de vrai, tout cela présente un abîme de difficultés, et dans tous les temps, autrefois comme aujourd'hui. Comment prétendre, en effet, qu'il y a réellement des paroles et des pensées fausses,


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Dernière mise à jour : 27/11/2008