HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

Chapitre 8

  Chapitre 8

[2,8] Φησὶ δὲ πολλοὺς ἂν καὶ ἄλλους φανῆναι τοιούτους τοῖς ἐξαπατᾶσθαι θέλουσιν, ὁποῖος ἦν Ἰησοῦς. Μὴ πολλοὺς οὖν ἀλλὰ μηδ´ ὀλίγους ἀλλὰ κἂν ἕνα δεικνύτω παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαῖος τοιοῦτον, ὁποῖος ἦν Ἰησοῦς, λόγον καὶ δόγματα μετὰ τῆς ἐν αὐτῷ δυνάμεως βιωφελῆ ἐπεισάγοντα τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων καὶ ἐπιστρέφοντα ἀπὸ χύσεως ἁμαρτημάτων. Φησὶ δὲ τοῦτο ἔγκλημα ἀπὸ τῶν εἰς τὸν Χριστὸν πιστευόντων προσάγεσθαι Ἰουδαίοις, ἐπεὶ μὴ πεπιστεύκασιν ὡς εἰς θεὸν τὸν Ἰησοῦν· καὶ περὶ τούτου δὲ ἐν τοῖς ἀνωτέρω προαπελογησάμεθα, δεικνύντες ἅμα, πῶς μὲν αὐτὸν θεὸν νοοῦμεν, κατὰ τί δὲ ἄνθρωπον λέγομεν. {Πῶς δέ, φησίν, ἡμεῖς οἱ πᾶσιν ἀνθρώποις δηλώσαντες ἥξειν ἀπὸ θεοῦ τὸν κολάσοντα τοὺς ἀδίκους ἐλθόντα ἠτιμάζομεν; Πρὸς τοῦτο δὲ ἀπολογήσασθαι πάνυ εὔηθες ὂν οὐ δοκεῖ μοι εἶναι εὔλογον. Ὡς εἰ καὶ ἄλλος τις ἔλεγε· πῶς ἂν ἡμεῖς οἱ διδάξαντες σωφρονεῖν ἀκόλαστον ἄν τι ἐποιήσαμεν, περὶ δικαιοσύνης πρεσβεύοντες ἠδικήσαμεν; Ὡς γὰρ ἐκεῖνα ἐν ἀνθρώποις εὑρίσκεται, οὕτως φάσκοντας προφήταις πεπιστευκέναι, λέγουσι περὶ ἐπιδημήσοντος Χριστοῦ, ἠπιστηκέναι τῷ ἐληλυθότι κατὰ τὰ προφητευόμενα ἀνθρώπινον ἦν.} Εἰ δὲ δεῖ προσθεῖναι καὶ ἄλλην αἰτίαν, φήσομεν ὅτι καὶ τοῦτ´ αὐτὸ προεῖπον οἱ προφῆται. Σαφῶς γοῦν Ἡσαΐας λέγει· «Ἀκοῇ ἀκούσετε καὶ οὐ μὴ συνῆτε, καὶ βλέποντες βλέψετε καὶ οὐ μὴ ἴδητε. Ἐπαχύνθη γὰρ καρδία τοῦ λαοῦ τούτου» καὶ τὰ ἑξῆς. Καὶ λεγέτωσαν ἡμῖν, τί ἀκούουσι καὶ τί βλέπουσι τοῖς Ἰουδαίοις προφητεύεται μὴ συνήσειν τὰ λεγόμενα καὶ μὴ ὃν δεῖ τρόπον ὄψεσθαι τὸ ὁραθέν. Ἀλλὰ μὴν δῆλον ὅτι ἰδόντες τὸν Ἰησοῦν οὐκ εἶδον ὅστις ἦν, καὶ ἀκούοντες αὐτοῦ οὐ συνῆκαν ἐκ τῶν λεγομένων τὴν ἐν αὐτῷ θειότητα, μεταβιβάζουσαν τὴν ἐπὶ Ἰουδαίους τοῦ θεοῦ ἐπισκοπὴν ἐπὶ τοὺς ἀπὸ τῶν ἐθνῶν ἐπ´ αὐτὸν πιστεύοντας. Ἔστιν οὖν ἰδεῖν μετὰ τὴν Ἰησοῦ ἐπιδημίαν Ἰουδαίους καταλελειμμένους πάντῃ καὶ μηδὲν ἔχοντας τῶν πάλαι νομιζομένων αὐτοῖς εἶναι σεμνῶν ἀλλὰ καὶ μηδὲν σημεῖον τοῦ εἶναί τινα θειότητα παρ´ αὐτοῖς. Οὐκ ἔτι γὰρ προφῆται οὐδὲ τεράστια, ὧν κἂν ἴχνη ἐπὶ ποσὸν παρὰ Χριστιανοῖς εὑρίσκεται, καί τινα γὲ «μείζονα»· καὶ εἰ πιστοί ἐσμεν λέγοντες, καὶ ἡμεῖς ἑωράκαμεν. Λέγει δ´ παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαῖος· Διὰ τί ἠτιμάζομεν ὃν προεκηρύσσομεν; ἵνα πλέον τῶν ἄλλων κολασθῶμεν; Καὶ πρὸς τοῦτο δ´ ἔστιν εἰπεῖν ὅτι πλέον τῶν ἄλλων Ἰουδαῖοι διὰ τὴν εἰς Ἰησοῦν ἀπιστίαν καὶ ὅσα ἄλλα αὐτῷ ἐνύβρισαν οὐ μόνον κατὰ τὴν πεπιστευμένην κρίσιν πείσονται ἀλλὰ γὰρ καὶ ἤδη πεπόνθασι. Ποῖον γὰρ ἔθνος πεφυγάδευται ἀπὸ τῆς ἰδίας μητροπόλεως καὶ τοῦ οἰκείου τόπου τῇ πατρίῳ θρησκείᾳ μόνοι Ἰουδαῖοι; Τοῦτο δὲ πεπόνθασιν ὡς ἀγεννέστατοι, εἰ καὶ πολλὰ ἥμαρτον, δι´ οὐδὲν οὕτως ἐκείνων, ὡς διὰ τὰ κατὰ τοῦ Ἰησοῦ ἡμῶν τετολμημένα. [2,8] Le juif ajoute qu'il y en a plusieurs autres qui auraient pu paraître tels que Jésus à ceux qui auraient voulu se laisser séduire. Qu'il nous en montre donc, non plusieurs, non quelques-uns, mais un seul qui, comme Jésus, ait été capable de donner aux hommes des préceptes si utiles, et de leur enseigner une doctrine qui eût la vertu de les détourner des péchés où ils s'abandonnaient. Il dit encore, que ceux qui se sont faits chrétiens, reprochent aux Juifs de n'avoir pas voulu recevoir Jésus comme un dieu. Mais nous avons déjà dit ce qu'il y avait à dire là-dessus, faisant voir à quel égard nous considérons Jésus comme Dieu, et à quel égard nous en parlons comme d'un homme. Comment se pourrait-il faire, continue-t-il, que nous, qui avons appris à tous les hommes qu'il devait venir un juge au monde de la part de Dieu, pour punir les méchants, l'eussions traité si indignement à sa venue? Mais je ne pense pas qu'il soit raisonnable de s'arrêter à une objection qui l'est si peu. Car c'est comme qui dirait : Comment serait-il possible que nous, qui avons prêché la tempérance, nous nous fussions laissés aller à quelque action de débauche? ou que nous, qui avons soutenu les intérêts de la justice, nous eussions fait quelque chose d'injuste ? Si l'on voit tous les jours arriver cela dans le monde, il n'est pas plus surprenant, que les Juifs, qui se vantent d'ajouter foi aux oracles des prophètes, où la venue du Christ est prédite, n'aient pas cru en lui lorsqu'il est venu, conformément à ces oracles. C'est une faiblesse humaine, ou, s'il faut chercher quelque autre cause de cet aveuglement, nous pouvons dire que les prophètes l'avaient aussi prédit; car Isaïe dit expressément: "Vous entendrez, et en entendant vous ne comprendrez point; vous verrez, et en voyant vous ne connaîtrez point : car le cœur de ce peuple s'est appesanti", etc. (Is. VI, 9). Qu'on nous dise ce que c'est que les prophètes prédisent aux Juifs qu'ils entendraient sans le comprendre, et qu'ils verraient sans le bien connaître. Certainement, il est clair que c'est Jésus qu'ils ont vu, sans connaître ce qu'il était; et qu'ils ont entendu, sans comprendre que les choses qu'il leur disait leur devaient être des preuves de la divinité qui était en lui, et qui les allait priver de la grâce céleste pour la transporter aux fidèles d'entre les Gentils. L'on voit, en effet, que depuis la venue de Jésus, les Juifs ont été entièrement abandonnés de Dieu, et qu'il ne leur est rien resté de ce qu'il y avait autrefois d'auguste dans leur religion : de sorte qu'ils n'ont pas même, à présent, de quoi faire voir qu'il y ait aucune divinité parmi eux. Ils n'ont plus ni prophètes, ni miracles. Au lieu que, parmi les chrétiens, les miracles n'ont pas encore tout à fait cessé. Il s'y en fait même qui l'emportent sur ceux du premier temps : et si nous sommes fidèles, nous pouvons dire que nous en avons vu de plus grands nous-mêmes (Jean, XIV, 12). Pourquoi donc, dit encore le juif de Celse, aurions-nous rejeté et maltraité celui que nous prédisions ? Est-ce afin que nous fussions punis plus sévèrement que les autres? L'on peut dire à cela qu'au jour du dernier jugement, que nous attendons, les Juifs seront sans doute punis plus sévèrement que les autres, et pour avoir rejeté le Christ, et pour lui avoir fait un grand nombre d'autres outrages. L'on peut dire même, qu'ils le sont dès maintenant. Car y a-t-il quelque autre peuple qui soit banni comme celui-là de sa ville capitale, et qui n'ait pas la liberté d'y aller rendre à son Dieu le culte qui est particulièrement attaché ? C'est là leur condition, digne des plus misérables de tous les hommes : et ce sont moins leurs autres péchés qui les y ont réduits, bien qu'ils en aient commis divers, que ceux dont ils se sont rendus coupables à l'égard de notre Jésus.


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Dernière mise à jour : 11/09/2008