[5,10] Ταῦτα μὲν ἐκεῖνος ἐπέστελλεν· οὔπω δὲ ἡμέρας
ἀκριβῶς ὑποφαινούσης ὁ Καλάσιρις ἅμα τῷ Κνήμωνι παρὰ
τὸν Ναυσικλέα σπεύδων μαθεῖν τι τῶν ἀγνοουμένων ἔρχεται
καὶ πυνθανομένω τίνα εἴη διαπεπραγμένος ἅπαντα ὁ
Ναυσικλῆς ἔλεγεν, ὡς ἦλθεν ἐπὶ τὴν νῆσον, ὡς κατέλαβεν
ἔρημον, ὡς οὐδενὶ τὰ πρῶτα συνέτυχεν, ὡς ἀπάτῃ
τὸν Μιτράνην περιῆλθε καί τινα φανεῖσαν κόρην ὡς Θίσβην
ἀπέλαβε, καὶ ὅτι βέλτιον εἴη διαπεπραγμένος ταύτης
ἐπιτυχὼν ἢ ἐκείνην ἂν εὑρών· οὐ γὰρ μικρὸν εἶναι τὸ διάφορον
ἀλλ´ ὅσον ἄν τι γένοιτο θεοῦ πρὸς ἄνθρωπον, οὕτως
οὐκ εἶναι τοῦ κάλλους ὑπερβολὴν οὐδὲ αὐτῷ δυνατὸν εἶναι
τῷ λόγῳ φράζειν, καὶ ταῦτα ἐξὸν παροῦσαν ἐπιδεικνύναι.
| [5,10] Tel fut son message. Le jour n'était pas encore
entièrement levé lorsque Calasiris, avec Cnémon, se
hâtèrent d'aller trouver Nausiclès pour apprendre ce
qu'ils ignoraient encore. Et Nausiclès, lorsqu'ils lui
demandèrent ce qu'il avait fait, leur raconta toute
l'histoire, comment il était allé dans l'île, comment il
l'avait trouvée déserte, comment, d'abord, ils n'avaient
rencontré personne, comment il avait trompé Mitranès
et réussi à emmener, en la faisant passer pour Thisbé,
une jeune fille qui avait fini par apparaître, et dit qu'il
avait fait une meilleure affaire en la rencontrant que s'il
avait trouvé Thisbé, car la différence entre elles était à
peu de choses près celle qui sépare un être divin d'un
être humain; la beauté de cette femme était si grande qu'il
était impossible de l'exprimer par des mots, et d'ailleurs,
puisqu'elle était là, il lui était facile de la leur montrer.
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