[9] Ἀλλὰ μέχρι μὲν τούτων συνθήσεται τυχὸν τῷ λόγῳ
ὁ πρὸς τὸ ἀκόλουθον βλέπων διὰ τὸ μὴ δοκεῖν ἔξω τι
τῆς θεοπρεποῦς ἐννοίας τῶν εἰρημένων εἶναι· πρὸς δὲ τὰ
ἐφεξῆς οὐχ ὁμοίως ἕξει, δι´ ὧν μάλιστα τὸ μυστήριον τῆς
ἀληθείας κρατύνεται· γένεσις ἀνθρωπίνη καὶ ἡ ἐκ νηπίου
πρὸς τελείωσιν αὔξησις, βρῶσίς τε καὶ πόσις, καὶ κόπος,
καὶ ὕπνος, καὶ λύπη, καὶ δάκρυον, συκοφαντία τε καὶ δικα–
στήριον, καὶ σταυρός, καὶ θάνατος, καὶ ἡ ἐν μνημείῳ θέσις·
ταῦτα γὰρ συμπαραλαμβανόμενα τῷ μυστηρίῳ ἀμβλύνει
πως τῶν μικροψυχοτέρων τὴν πίστιν, ὡς μηδὲ τὸ ἐφεξῆς
τῶν λεγομένων διὰ τὰ προειρημένα συμπαραδέχεσθαι.
τὸ γὰρ θεοπρεπὲς τῆς ἐκ νεκρῶν ἀναστάσεως διὰ τὸ περὶ
τὸν θάνατον ἀπρεπὲς οὐ προσίενται. ἐγὼ δὲ πρότερον
οἶμαι δεῖν μικρὸν τῆς σαρκικῆς παχύτητος τὸν λογισμὸν
ἀποστήσαντας, αὐτὸ τὸ καλὸν ἐφ´ ἑαυτοῦ καὶ τὸ μὴ
τοιοῦτον κατανοῆσαι, ποίοις γνωρίσμασιν ἑκάτερον τούτων
καταλαμβάνεται. οὐδένα γὰρ ἀντερεῖν οἶμαι τῶν λελογισμένων, ὅτι ἓν κατὰ φύσιν μόνον τῶν πάντων ἐστὶν
αἰσχρὸν τὸ κατὰ κακίαν πάθος, τὸ δὲ κακίας ἐκτὸς παντὸς
αἴσχους ἐστὶν ἀλλότριον· ᾧ δὲ μηδὲν αἰσχρὸν καταμέμικται,
τοῦτο πάντως ἐν τῇ τοῦ καλοῦ μοίρᾳ καταλαμβάνεται, τὸ δὲ ἀληθῶς καλὸν ἀμιγές ἐστι τοῦ ἐναντίου.
πρέπει δὲ θεῷ πᾶν ὅ τι περ ἐν τῇ τοῦ καλοῦ θεωρεῖται
χώρᾳ. ἢ τοίνυν δειξάτωσαν κακίαν εἶναι τὴν γέννησιν,
τὴν ἀνατροφήν, τὴν αὔξησιν, τὴν πρὸς τὸ τέλειον τῆς
φύσεως πρόοδον, τὴν τοῦ θανάτου πεῖραν, τὴν ἐκ τοῦ
θανάτου ἐπάνοδον· ἢ εἰ ἔξω κακίας εἶναι τὰ εἰρημένα
συντίθενται, οὐδὲν αἰσχρὸν εἶναι τὸ κακίας ἀλλότριον ἐξ
ἀνάγκης ὁμολογήσουσι. καλοῦ δὲ πάντως ἀναδεικνυμένου
τοῦ πάσης αἰσχρότητος καὶ κακίας ἀπηλλαγμένου, πῶς
οὐκ ἐλεεινοὶ τῆς ἀλογίας οἱ τὸ καλὸν μὴ πρέπειν ἐπὶ θεοῦ
δογματίζοντες;
| [9] IX. Jusqu'ici notre doctrine obtiendra peut-être l'assentiment de celui qui
considère l'enchaînement des idées, parce que rien dans notre exposé ne lui
semblera étranger a la conception qu'on doit avoir de Dieu. Mais il n'aura pas
la même attitude dans la suite, devant les faits qui sont la principale
confirmation du mystère de la vérité : la naissance humaine (du Christ) et sa
croissance depuis l'âge le plus tendre jusqu'à la maturité, le besoin de
nourriture et de boisson, la fatigue, le sommeil, la douleur et les larmes, la
scène de la dénonciation et du tribunal, la crucifixion, la mort et la mise au
tombeau. Les faits compris dans le mystère de la religion émoussent en quelque
façon la foi des petits esprits, de sorte que les doctrines exposées tout
d'abord les empêchent d'accepter aussi ce qui y fait suite. Ce qu'il y a de
vraiment digne de Dieu dans la résurrection d'entre les morts, ils ne
l'admettent pas, à cause du caractère avilissant qui s'attache à la mort.
(2) A mon avis, il faut d'abord, en dégageant un peu sa raison de la grossièreté
charnelle, concevoir en soi le bien lui-même et ce qui en diffère, en se
demandant avec quels caractères distinctifs l'un et l'autre se présentent à la
pensée. Aucun esprit réfléchi, je pense, ne contestera qu'une seule chose entre
toutes soit honteuse par nature : l'infirmité qui s'attache au mal; et que ce
qui est étranger au mal soit exempt de toute honte. Or ce qui est pur de tout
élément honteux est conçu comme rentrant absolument dans le bien, et ce qui est
vraiment bon n'admet aucun mélange du contraire. D'autre part, tout ce que
l'esprit découvre dans la notion du bien convient à Dieu. (3) Que l'on montre
donc dans la naissance, l'éducation, la croissance, le progrès vers la maturité
naturelle, l'épreuve de la mort, et la résurrection, autant de formes du mal ;
ou, si l'on convient que les états en question sont en dehors du mal, il faudra
bien reconnaître que ce qui est étranger au mal n'a rien de honteux. Or ce qui
est pur de toute honte et de tout mal étant parfaitement bon, comment ne pas
plaindre de leur folie les représentants d'une doctrine pour qui le bien ne
convient pas à Dieu ?
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