[10] Ἀλλὰ μικρόν, φησί, καὶ εὐπερίγραπτον ἡ ἀνθρωπίνη
φύσις, ἄπειρον δὲ ἡ θεότης, καὶ πῶς ἂν περιελήφθη
τῷ ἀτόμῳ τὸ ἄπειρον; καὶ τίς τοῦτό φησιν, ὅτι τῇ περιγραφῇ
τῆς σαρκὸς καθάπερ ἀγγείῳ τινὶ ἡ ἀπειρία τῆς
θεότητος περιελήφθη; οὐδὲ γὰρ ἐπὶ τῆς ἡμετέρας ζωῆς
ἐντὸς κατακλείεται τῶν τῆς σαρκὸς ὅρων ἡ νοερὰ φύσις.
ἀλλ´ ὁ μὲν ὄγκος τοῦ σώματος τοῖς οἰκείοις μέρεσι περιγράφεται,
ἡ δὲ ψυχὴ τοῖς τῆς διανοίας κινήμασι πάσῃ
κατ´ ἐξουσίαν ἐφαπλοῦται τῇ κτίσει, καὶ μέχρις οὐρανῶν
ἀνιοῦσα, καὶ τῶν ἀβύσσων ἐπιβατεύουσα, καὶ τῷ πλάτει
τῆς οἰκουμένης ἐπερχομένη, καὶ πρὸς τὰ καταχθόνια διὰ
τῆς πολυπραγμοσύνης εἰσδύνουσα, πολλάκις δὲ καὶ τῶν
οὐρανίων θαυμάτων ἐν περινοίᾳ γίνεται, οὐδὲν βαρυνομένη
τῷ ἐφολκίῳ τοῦ σώματος. εἰ δὲ ἀνθρώπου ψυχὴ κατὰ
τὴν τῆς φύσεως ἀνάγκην συγκεκραμένη τῷ σώματι πανταχοῦ κατ´ ἐξουσίαν γίνεται, τίς ἀνάγκη τῇ φύσει τῆς
σαρκὸς τὴν θεότητα λέγειν ἐμπεριείργεσθαι καὶ μὴ διὰ
τῶν χωρητῶν ἡμῖν ὑποδειγμάτων στοχασμόν τινα πρέ–
ποντα περὶ τῆς θείας οἰκονομίας λαβεῖν; ὡς γὰρ τὸ πῦρ
ἐπὶ τῆς λαμπάδος ὁρᾶται τῆς ὑποκειμένης περιδεδραγμένον
ὕλης, καὶ λόγος μὲν διακρίνει τό τε ἐπὶ τῆς ὕλης πῦρ
καὶ τὴν τὸ πῦρ ἐξάπτουσαν ὕλην, ἔργῳ δὲ οὐκ ἔστιν ἀπ´
ἀλλήλων ταῦτα διατεμόντας, ἐφ´ ἑαυτῆς δεῖξαι τὴν φλόγα
διεζευγμένην τῆς ὕλης, ἀλλ´ ἓν τὰ συναμφότερα γίνεται,
οὕτω καὶ ἐπὶ τούτου· καί μοι μηδεὶς τὸ φθαρτικὸν τοῦ πυρὸς
συμπαραλαμβανέτω τῷ ὑποδείγματι, ἀλλ´ ὅσον εὐπρεπές
ἐστι μόνον ἐν τῇ εἰκόνι δεξάμενος, τὸ ἀπεμφαῖνον ἀποποιείσθω· τὸν αὐτὸν οὖν τρόπον, ὡς ὁρῶμεν καὶ ἐξημμένην τοῦ
ὑποκειμένου τὴν φλόγα καὶ οὐκ ἐναποκλειομένην τῇ ὕλῃ, τί
κωλύει θείας φύσεως ἕνωσίν τινα καὶ προσεγγισμὸν κατανοήσαντας πρὸς τὸ ἀνθρώπινον, τὴν θεοπρεπῆ διάνοιαν
καὶ ἐν τῷ προσεγγισμῷ διασώσασθαι, πάσης περιγραφῆς
ἐκτὸς εἶναι τὸ θεῖον πιστεύοντας, κἂν ἐν ἀνθρώπῳ ᾖ;
| [10] X. Mais, dira-t-on, c'est une chose petite et aisée à circonscrire que la nature
humaine: or la divinité est infinie ; comment l'infini aurait-il pu être
circonscrit dans l'atome? Mais qui nous dit que l'infini de la divinité ait été
circonscrit dans les limites de la chair, comme en un récipient? Car il n'en est
même pas ainsi dans notre propre vie : la nature pensante ne s'y enferme pas
dans les bornes de la chair. (2) Mais si le volume du corps est circonscrit par
ses propres parties, l'âme, grâce aux mouvements de la pensée, s'étend à son gré
à toute la création, elle s'élève jusqu'aux cieux, et se pose sur les abîmes de
la mer, parcourt l'étendue de la terre, pénètre dans son activité jusqu'aux
régions souterraines, souvent même embrasse par la pensée les merveilles des
cieux, sans être alourdie par le corps qu'elle traîne à sa suite.
(3) Si l'âme humaine, mêlée au corps en vertu des lois naturelles, peut être
partout, à son gré, qui oblige à dire de la divinité qu'elle est enfermée de
toutes parts dans la nature charnelle, au lieu d'arriver, par les exemples qui
sont à notre portée, à former sur le plan de Dieu une conjecture digne de lui ?
Dans le cas de la lampe, en effet, on voit le feu s'attaquer tout autour à la
matière qui l'alimente, et si la raison distingue le feu attaché à la matière,
de la matière qui allume le feu, il n'est pas possible, en fait, de séparer l'un
de l'autre les éléments, pour montrer la flamme en soi, distincte de la matière;
mais l'une et l'autre se confondent en un seul. Il en est ainsi dans le sujet
qui nous occupe.
(4) Et qu'on n'aille pas faire entrer en compte dans notre exemple la nature
périssable du feu ; mais qu'on retienne seulement de notre image ce qu'elle a de
convenable, en rejetant ce qu'elle contient d'inapplicable. De même donc que
nous voyons la flamme s'attacher à la matière qui l'alimente, sans s'y enfermer,
qui nous empêche, quand nous concevons une union et un rapprochement entre une
nature qui est divine, et l'humanité, de conserver intacte dans ce rapprochement
l'idée qu'on doit se faire de Dieu, fermement convaincus que la Divinité, même
si elle est dans l'homme, échappe à toute délimitation ?
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