|
[13,33] Ῥοδῶπίν φασιν Αἰγυπτίων λόγοι ἑταίραν γενέσθαι ὡραιοτάτην. καί ποτε
αὐτῆς λουομένης ἡ τὰ παράδοξα καὶ τὰ ἀδόκητα φιλοῦσα ἐργάζεσθαι τύχη
προυξένησεν αὐτῇ οὐ τῆς γνώμης ἀλλὰ τοῦ κάλλους ἄξια. λουομένης γὰρ καὶ
τῶν θεραπαινίδων τὴν ἐσθῆτα φυλαττουσῶν, ἀετὸς καταπτάς, τὸ ἕτερον τῶν
ὑποδημάτων ἁρπάσας, ἀπιὼν ᾤχετο· καὶ ἐκόμισεν ἐς Μέμφιν δικάζοντος
Ψαμμιτίχου, καὶ ἐς τὸν κόλπον ἐνέβαλε τὸ ὑπόδημα. ὁ δὲ Ψαμμίτιχος θαυμάσας
τοῦ ὑποδήματος τὸν ῥυθμὸν καὶ τῆς ἐργασίας αὐτοῦ τὴν χάριν καὶ τὸ πραχθὲν
ὑπὸ τοῦ ὄρνιθος προσέταξεν ἀνὰ πᾶσαν τὴν Αἴγυπτον ἀναζητεῖσθαι τὴν
ἄνθρωπον, ἧς τὸ ὑπόδημά ἐστι· καὶ εὑρὼν γαμετὴν ἠγάγετο.
| [13,33] De la fortune de Rhodope.
RHODOPE passe pour avoir été la plus belle courtisane de l'Égypte. Un jour
qu'elle était au bain, la fortune, qui se plaît à produire des événements
extraordinaires et inattendus, lui procura une faveur qu'elle méritait moins par
les qualités de son âme que par les charmes de sa figure. Tandis que Rhodope se
baignait, et que ses femmes gardaient ses vêtements, un aigle vint fondre sur un
de ses souliers, l'enleva, et l'ayant porté à Memphis, dans le lieu où
Psammétique était occupé à rendre la justice, le laissa tomber dans le sein
du prince. Psammétique, frappé de la délicatesse de ce soulier, de l'élégance du
travail, et de l'action de l'oiseau, ordonna qu'on cherchât par toute l'Égypte
la femme à qui il appartenait : dès qu'on l'eut trouvée, il l'épousa.
| [13,34] Ὅτι τὸν Λέοντα ὁ Διονύσιος μετὰ τὴν πρόσταξιν τὴν κατ´ αὐτοῦ ἀνευρὼν
ἐς τρὶς τοῖς δορυφόροις ἐκέλευσεν ἀπάγειν, καὶ μετέγνω τρίς, καὶ καθ´ ἑκάστην
μεταπομπὴν κατεφίλει κλάων καὶ καταρώμενος ἑαυτοῦ, ὅτι ἔλαβε τὸ ξίφος.
τελευτῶν ἥττηται τῷ φόβῳ, καὶ προσέταξεν ἀποσφαγῆναι εἰπὼν ὅτι ’οὐκ ἔστιν,
ὦ Λέον, σοι ζῆν.‘
| [13,34] De Denys.
QUAND on eut retrouvé Léon après la sentence de mort que Denys avait
prononcée contre lui, le tyran ordonna trois fois à ses gardes de le mener au
supplice, et trois fois révoqua cet ordre. Chaque fois qu'il rappelait Léon, il
l'embrassait en versant des larmes, se maudissant lui-même, et le jour où il
s'empara du pouvoir souverain. Enfin, la crainte ayant pris le dessus, "Ô Léon,
dit-il, il n'est pas permis que tu vives." En même temps il ordonna qu'on le
fît mourir.
| | |