[1,45] XLV. 1. Κατὰ δὲ τὸν χρόνον τοῦτον Τρῶες οἱ σὺν Αἰνείᾳ διαφυγόντες ἐξ Ἰλίου
τῆς πόλεως ἁλούσης κατέσχον εἰς Λωρεντόν, αἰγιαλὸν Ἀβοριγίνων ἐπὶ τῷ
Τυρρηνικῷ πελάγει κείμενον, οὐ πρόσω τῶν ἐκβολῶν τοῦ Τεβέριος· λαβόντες
δὲ παρὰ τῶν Ἀβοριγίνων χωρίον εἰς οἴκησιν καὶ ὅσα ἠξίουν, πολίζονται
μικρὸν ἀποσχόντες ἀπὸ θαλάττης ἐπὶ λόφῳ τινὶ Λαουΐνιον ὄνομα τῇ πόλει
θέμενοι.
2. Ὀλίγῳ δ´ ὕστερον χρόνῳ τὴν ἀρχαίαν ἀλλάξαντες ὀνομασίαν ἅμα τοῖς
Ἀβοριγῖσιν ἀπὸ τοῦ βασιλέως τῆς χώρας Λατῖνοι ὠνομάσθησαν· καὶ
μεταναστάντες ἐκ τοῦ Λαουϊνίου κοινῇ μετὰ τῶν ἐπιχωρίων μείζονα
περιβάλλονται πόλιν, ἣν Ἄλβαν ἐκάλεσαν, ἐξ ἧς ὁρμώμενοι πολλὰς μὲν καὶ
ἄλλας πόλεις ἔκτισαν τῶν κληθέντων Πρίσκων Λατίνων, ἐξ ὧν αἱ πλεῖσται
ἔτι καὶ εἰς ἐμὲ ἦσαν οἰκούμεναι,
3. Γενεαῖς δ´ ὕστερον ἑκκαίδεκα μετὰ Ἰλίου ἅλωσιν ἐκπέμψαντες ἀποικίαν
εἰς τὸ Παλλάντιόν τε καὶ τὴν Σατορνίαν, ἔνθα Πελοποννήσιοί τε καὶ Ἀρκάδες
τὴν πρώτην οἴκησιν ἐποιήσαντο καὶ ἦν ἔτι ἐπ´ αὐτῶν ζώπυρ´ ἄττα
περιλειπόμενα τοῦ παλαιοῦ γένους, οἰκίζουσι τοὺς τόπους περιλαβόντες
τείχεσι τὸ Παλλάντιον, ὥστε λαβεῖν πόλεως σχῆμα τότε πρῶτον. Τίθενται δὲ
τῷ κτίσματι Ῥώμην ὄνομα ἀπὸ τοῦ στείλαντος τὴν ἀποικίαν Ῥωμύλου, ὃς ἦν
ἕβδομος καὶ δέκατος ἀπ´ Αἰνείου γεγονώς.
4. Βούλομαι δὲ καὶ περὶ τῆς Αἰνείου παρουσίας εἰς Ἰταλίαν, ἐπεὶ τῶν
συγγραφέων τοῖς μὲν ἠγνόηται, τοῖς δὲ διαπεφώνηται ὁ περὶ αὐτοῦ λόγος, μὴ
παρέργως διελθεῖν τάς τε τῶν Ἑλλήνων καὶ τὰς Ῥωμαίων τῶν μάλιστα
πιστευομένων ἱστορίας παραβαλών. Ἔχει δὲ τὰ περὶ αὐτοῦ λεγόμενα ὧδε.
| [1,45] XLV. 1. À cette époque les Troyens qui avaient fui avec Énée Troie après la
prise de celle-ci, arrivèrent à Laurentum, qui se trouve sur la côte des Aborigènes
face à la mer Tyrrhénienne, pas loin de l’embouchure du Tibre. Après avoir reçu
des Aborigènes une terre pour leur habitation et tout ce qu’ils désiraient, ils
construisirent une ville sur une colline pas loin de la mer et l'appelèrent Lavinium.
2. Peu après ils changèrent leur ancien nom en même temps que les Aborigènes,
et s’appelèrent Latins, du nom du roi de ce pays. Et quittant Lavinium, ils se
joignirent aux habitants de ces régions pour construire une plus grande ville,
entourée d’un mur, qu'ils appelèrent Albe; et de là , ils construisirent beaucoup
d'autres villes, les villes appelées Prisci Latini dont la plus grande partie étaient
encore habitées de mon temps.
3. Puis seize générations après la prise de Troie, ils envoyèrent une colonie à
Pallantium et à Saturnia, là où les Péloponnésiens et les Arcadiens avaient fait
leur premier établissement et où ils avaient encore laissé quelques vestiges de
leur ancienne origine. Ils occupèrent ces endroits et entourèrent le Pallantium
d’un mur, pour qu’il reçoive alors pour la première fois la forme d'une ville. Cet
établissement fut appelé Rome, d’après Romulus, qui était le chef de la colonie
et de la dix-septième génération à partir d'Énée .
4. Mais au sujet de l'arrivée d’Énée en Italie, puisque des historiens ne savent
rien d’elle et que d'autres l'ont rapportée d'une façon différente, je souhaite
aussi en donner plus qu'un bref résumé, puisque j’ai comparé les histoires de
ces auteurs, grecs et romains, qui ont le plus de crédit. Voilà les histoires qu’on
raconte:
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