[1,37] XXXVII. 1. Οὐ γὰρ ἀρούρας μὲν ἀγαθὰς ἔχει καὶ πολλάς, ἄδενδρος δ´ ἐστὶν ὡς
σιτοφόρος· οὐδ´ αὖ φυτὰ μὲν ἱκανὴ παντοῖα θρέψασθαι, σπείρεσθαι δ´ ὡς
δενδρῖτις ὀλιγόκαρπος· οὐδ´ ἄμφω μὲν ταῦτα παρέχειν δαψιλής,
προβατεύεσθαι δ´ ἀνεπιτήδειος· οὐδ´ ἄν τις αὐτὴν φαίη πολύκαρπον μὲν
εἶναι καὶ πολύβοτον, ἐνδιαίτημα δ´ ἀνθρώποις ὑπάρχειν ἄχαρι· ἀλλ´ ἔστι
πάσης ὡς εἰπεῖν ἡδονῆς τε καὶ ὠφελείας ἔκπλεως.
2. Ποίας μὲν γὰρ λείπεται σιτοφόρου μὴ ποταμοῖς, ἀλλὰ τοῖς οὐρανίοις
ὕδασιν ἀρδομένης τὰ καλούμενα Καμπανῶν πεδία, ἐν οἷς ἐγὼ καὶ τρικάρπους
ἐθεασάμην ἀρούρας θερινὸν ἐπὶ χειμερινῷ καὶ μετοπωρινὸν ἐπὶ θερινῷ
σπόρον ἐκφερούσας; ποίας δ´ ἐλαιοφόρου τὰ Μεσσαπίων καὶ Δαυνίων καὶ
Σαβίνων καὶ πολλῶν ἄλλων γεώργια; ποίας δ´ οἰνοφύτου Τυρρηνία καὶ
Ἀλβανὴ καὶ Φαλερίνων χωρία θαυμαστῶς ὡς φιλάμπελα καὶ δι´ ἐλαχίστου
πόνου πλείστους ἅμα καὶ κρατίστους καρποὺς ἐξενεγκεῖν εὔπορα;
3. χωρὶς δὲ τῆς ἐνεργοῦ πολλὴν μὲν ἄν τις εὕροι τὴν εἰς ποίμνας ἀνειμένην
αὐτῆς, πολλὴν δὲ τὴν αἰγινόμον, ἔτι δὲ πλείω καὶ θαυμασιωτέραν τὴν
ἱπποφορβόν τε καὶ βουκολίδα· ἡ γὰρ ἕλειος καὶ λειμωνία βοτάνη δαψιλὴς
οὖσα τῶν τε ὀργάδων ἡ δροσερὰ καὶ κατάρρυτος ἄπειρος ὅση θέρει νέμεται
καὶ παρέχει διὰ παντὸς εὐθενούσας τὰς ἀγέλας.
4. πάντων δ´ εἰσὶν οἱ δρυμοὶ θαυμασιώτατοι περί τε τὰ κρημνώδη χωρία καὶ
τὰς νάπας καὶ τοὺς ἀγεωργήτους λόφους, ἐξ ὧν πολλῆς μὲν εὐποροῦσι καὶ
καλῆς ὕλης ναυπηγησίμου, πολλῆς δὲ τῆς εἰς τὰς ἄλλας ἐργασίας
εὐθέτου. καὶ τούτων οὐδὲν οὔτε δυσπόριστόν ἐστιν οὔτε πρόσω τῆς
ἀνθρωπίνης χρείας κείμενον, ἀλλ´ εὐκατέργαστα καὶ ῥᾴδια παρεῖναι πάντα
διὰ πλῆθος τῶν ποταμῶν, οἳ διαρρέουσιν ἅπασαν τὴν ἀκτὴν καὶ ποιοῦσι τάς
τε κομιδὰς καὶ τὰς ἀμείψεις τῶν ἐκ γῆς φυομένων λυσιτελεῖς.
5. ἔχει δὲ ἡ γῆ καὶ νάματα θερμῶν ὑδάτων ἐν πολλοῖς εὑρημένα χωρίοις,
λουτρὰ παρασχεῖν ἥδιστα καὶ νόσους ἰάσασθαι χρονίους ἄριστα, καὶ μέταλλα
παντοδαπὰ καὶ θηρίων ἄγρας ἀφθόνους καὶ θαλάττης φύσιν πολύγονον
ἄλλα τε μυρία, τὰ μὲν εὔχρηστα, τὰ δὲ θαυμάσια, πάντων δὲ κάλλιστον, ἀέρα
κεκραμένον ταῖς ὥραις συμμέτρως, οἷον ἥκιστα πημαίνειν κρυμῶν
ὑπερβολαῖς ἢ θάλπεσιν ἐξαισίοις καρπῶν τε γένεσιν καὶ ζῴων φύσιν.
| [1,37] XXXVII. 1. L’Italie, tout en possédant beaucoup de bonnes terres arables, ne
manque pas d’arbres, comme c'est le cas pour un pays céréalier; et d'autre
part, alors qu'elle est appropriée pour faire croître toute sorte d'arbres, la terre,
une fois semé le grain, ne produit pas de maigres récoltes comme dans un pays
boisé; et tout en fournissant le grain et les arbres en abondance, elle n’est pas
impropre au pâturage du bétail; et personne ne peut dire que, alors qu'elle porte
de riches récoltes, du bois de construction et des troupeaux, il soit néanmoins
désagréable pour les hommes d’y vivre. Au contraire, elle regorge de
pratiquement toutes sortes de plaisirs et d’avantages.
2. Quel pays céréalier, arrosé, non pas avec des fleuves, mais avec des
précipitations du ciel, surpasse les plaines de Campanie, dans lesquelles j'ai vu
des champs qui produisent trois récoltes par an, la moisson de l'été suivant celle
de l’hiver et celle de l'automne suivant celle de l'été? Quels vergers d’olives
sont supérieurs à ceux des Messapiens, des Dauniens, des Sabins et de
beaucoup d'autres? Quels vignobles surpassent ceux de Tyrrhénie et d’Albe et
des régions de Falerne, où le sol est merveilleusement propice pour la vigne et
avec peu de travail produit les raisins les plus fins en grande abondance?
3. Et sans compter ces terres cultivées on en trouvera beaucoup qui sont non
cultivées comme pâturage pour des moutons et pour des chèvres, et plus
étendue encore - et c’est le plus admirable - est la terre laissée pour l’élevage
des chevaux et du bétail; l'herbe non seulement des marais et de prés, qui est
très abondante, mais l'herbe couverte de rosée et bien arrosée des clairières,
sans limite dans son abondance, fournit leur pâturage en été aussi bien qu'en
l'hiver et les garde toujours en bonne santé.
4. Mais le plus merveilleux de tout ce sont toutes ces forêts poussant sur les
hauteurs rocheuses, dans les gorges et sur les collines non cultivées, d’où les
habitants se fournissent abondamment en bois de construction excellent,
approprié aussi bien aux constructions navales que pour tous autres besoins.
Aucun de ces matériaux n’est difficile à trouver ni à une trop grande distance du
besoin humain, et il est facile à manipuler et aisément transportable, vu la
multitude de fleuves qui traversent la péninsule entière et rendent le transport et
les échanges des produits de la terre peu coûteux.
5. On a découvert également dans beaucoup d’endroits des sources d’eau
permettant la plupart des bains agréables et des traitements souverains pour des
maux chroniques. Il y a également des mines de toutes sortes, une abondance
des bêtes sauvages pour la chasse, et une grande variété de poissons d'eau de
mer, sans compter d'innombrables autres choses, certaines utiles et d'autres de
nature à exciter l’étonnement. Mais de toute les choses la plus agréable est le
climat, aux saisons admirablement tempérées, de sorte que moins qu'ailleurs il
ne nuit, ni par un froid rigoureux ni par une chaleur excessive, aux fruits et à la
croissance des grains et aux corps des animaux.
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