[12,78] ῎Εθος δ' ἦν ᾽Αθήνησι καὶ τοὺς πόδας τῶν τρυφώντων
ἐναλείφειν μύροις, ὡς Κηφισόδωρος μὲν ἐν Τροφωνίῳ φησίν·
Ἔπειτ' ἀλείφεσθαι τὸ σῶμά μοι· πρίω
μύρον ἴρινον καὶ ῥόδινον, ἄγε μοι, Ξανθία·
καὶ τοῖς ποσὶν χωρὶς πρίω μοι βάκκαριν.
Εὔβουλος δ' ἐν Σφιγγοκαρίωνι·
Ἐν θαλάμῳ μαλακῶς κατακείμενον· ἐν δὲ κύκλῳ νιν
παρθενικαὶ τρυφεραί, χλιδαναὶ μάλα καὶ κατάθρύπτοι,
τὸν πόδ᾽ ἀμαρακίνοισι μύροις τρίψουσι τὸν ἐμόν.
(553b) Ἐν δὲ Προκρίδι λέγει τις πῶς δεῖ ἐπιμελεῖσθαι τοῦ
τῆς Προκρίδος κυνὸς ὡς περὶ ἀνθρώπου τοῦ κυνὸς τὸν
λόγον ποιοόμενος·
Οὐκοῦν ὑποστορεῖτε μαλακῶς τῷ κυνί·
κάτω μὲν ὑποβαλεῖτε τῶν Μιλησίων
ἐρίων, ἄνωθεν δ' ἐπιβαλεῖτε ξυστίδα.
Β. Ἄπολλον. Α. Εἷτα χόνδρον αὐτῷ δεύσετε
γάλακι χηνός. Β. ῾Ηράκλεις. Κ. Καὶ τοὺς πόδας
ἀλείψειτ' αὐτου τῷ Μεγαλλείῳ μύρῳ.
᾽Αντιφάνης δὲ ἐν μὲν ᾽Αλκήστιδι ἐλαίῳ τινὰ ποιεῖ (553c)
χριόμενον τοὺς πόδας. Ἐν δὲ Μητραγύρτῃ φησί·
Τήν τε παῖδ' ἀλείμματα
παρὰ τῆς θεοῦ λαβοῦσαν εἶτα τοὺς πόδας
ἐκέλευ' ἀλείφειν πρῶτον, εἷτα τὰ γόνατα.
Ὡς θᾶττον ἡ παῖς δ' ἥψατ῏ αὐτοῦ τῶν ποδῶν
ἔτριψέ τ᾽, ἀνεπήδησεν.
Καὶ ἐν Ζακυνθίῳ·
Εἷτ' οὐ δικαίως εἰμὶ φιλογύνης ἐγὼ
καὶ τὰς ἑταίρας ἡδέως πάσας ἔχω;
Τουτὶ γὰρ αὐτὸ πρῶτον ὃ σὺ ποεῖς παθεῖν,
μαλακαῖς καλαῖς τε χερσὶ τριφθῆναι πόδας,
(553d) πῶς οὐχὶ σεμνόν ἐστιν;
Καὶ ἐν Θορικίοις·
Λοῦται δ' ἀληθῶς; ἀλλὰ τί;
Β. Ἐκ χρυσοκολλήτου γε κάλπιδος μύρῳ
Αἰγυπτίῳ μὲν τοὺς πόδας καὶ τὰ σκέλη,
φοινικίνῳ δὲ τὰς γνᾴθους καὶ τιτθία,
σισυμβρίνῳ, δὲ τὸν ἕτερον βραχίονα,
ἀμαρακίνῳ δὲ τὰς ὀφρῦς καὶ τὴν κόμην,
ἑρπυλλίνῳ δὲ τὸ γόνυ καὶ τὸν αὐχένα...
᾽Αναξανδρίπης δὲ ἐν Πρωτεσιλάῳ·
Μύρον τε παρὰ Πέρωνος, οὑπερ ἀπέδοτο
(553e) ἐχθὲς Μελανώπῳ, πολυτελοῦς Αἰγυπτίου,
ᾧ νῦν ἀλείφει τοὺς πόδας Καλλιστράτου.
Καὶ τὸν ἐπὶ Θεμιστοκλέους δὲ βίον Τηλεκλείδης ἐν
Πρυτάνεσιν ἁβρὸν ὄντα παραδίδωσι. Κρατῖνος τ' ἐν
Χείρωσι τὴν τρυφὴν ἐμφανίζων τὴν τῶν παλαιτέρων φησίν·
Ἁπαλὸν δὲ σισύμβριον ἢ ῥόδον ἢ κρίνον παρ᾽ οὖς ἐθάκει,
μετὰ χερσὶ δὲ μῆλον ἕκαστος ἔχων σκίπωνά τ' ἠγόραζον.
| [12,78] C'était la coutume à Athènes, chez les personnes qui vivaient dans le luxe,
d'oindre même leurs pieds de parfums; ainsi Cephisodorus dit dans Trophonius:
Alors vous allez oindre mon corps; achetez-moi du parfum d'iris et de rose, vite, Xanthias, et pour mes
pieds en outre, achète de l'asarabacca.
Eubule dans le Sphinx-Carion:
(Vous devriez me voir) couché dans le lit! et tout autour de moi les demoiselles somptueuses, très
voluptueuses et se trémoussant, me frottent les pieds avec des onguents de marjolaine.
Et dans Procris quelqu'un dit qu'il faut s'occuper du chien de Procris doit être
inquiété, en parlant toujours de lui comme si c'était un être d'humain:
A. Alors vous allez installer un gentil petit lit moelleux pour le chien; en dessous duquel vous étendrez
des étoffes de laine de Milet, alors qu'au-dessus de lui vous étendrez un long peignoir léger.
B. Par Apollon!
A. Ensuite vous ferez tremper pour lui quelques gruaux de blé dans du lait d'oie.
B. Par Héraclès !
A. Et enduisez-lui les pieds de parfum de Megallos.
Et Antiphane dans Alcetis représente un homme en train d'oindre ses pieds avec
l'huile d'olive. Ainsi dans le Prêtre mendiant il dit :
Il a demandé à la fille d'acheter un onguent de la déesse et d'e lui enduire d'abord les pieds, ensuite
les genoux. Et aussitôt que la fille eut touché ses pieds et les eut frottés il bondit en l'air.
Et dans l'Homme de Zante:
Et alors ! Je n'ai pas le droit d'aimer les femmes et de prendre plaisir à garder toutes ces maîtresses?
Et pourquoi ! N'est-ce pas magnifique d'apprécier juste la chose même que vous faites maintenant, et
d'avoir mes pieds frottés avec de belles mains douces?
Aussi, dans les Villageois de Tharicus:
A. Est-ce qu'elle se baigne vraiment? mais quoi ?
B. Oui, elle a un coffret marquetée d'or, et de celui-ci elle oint ses pieds et ses jambes avec du parfum
égyptien, ses joues et ses seins avec de l'huile de palme, un de ses bras avec de la menthe, ses
sourcils et ses cheveux avec de la marjolaine douce, son genou et son cou avec du thym en touffes....
Anaxandride, aussi, dit dans Protésilas:
Le parfum acheté dans le magasin de Peron, dont il a vendu une partie hier à Melanopus et dans
celui d'un riche égyptien; avec celui-ci Melanopus a oint les pieds de Callistratus.
Mais même du temps de Thémistocle la manière de vivre était luxueuse, comme
Telecleides le dit dans les Prytanes. Et aussi Cratinus dans les Cheirons souligne
distinctement le luxe des temps anciens quand il dit:
Chaque homme s'installait dans l'assemblée avec un brin de menthe douce, ou une rose, ou un lis à
son oreille, ou traînait sur le marché avec une pomme et un bâton en mains.
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