[1,48] περὶ Ἰταλικῶν οἴνων φησὶν ὁ παρὰ τούτῳ τῷ
σοφιστῇ Γαληνός· ’ὁ Φαλερῖνος οἶνος ἀπὸ ἐτῶν δέκα
ἐστὶ πότιμος καὶ ἀπὸ πεντεκαίδεκα μέχρι εἴκοσιν· ὁ
δ´ ὑπὲρ τοῦτον ἐκπίπτων τὸν χρόνον κεφαλαλγὴς καὶ
τοῦ νευρώδους καθάπτεται. εἴδη δ´ αὐτοῦ δύο, ὁ
αὐστηρὸς καὶ ὁ γλυκάζων· οὗτος δὲ τοιοῦτος γίνεται
ὅταν ὑπὸ τὸν τρυγητὸν νότοι πνεύσωσι, παρ´ ὃ καὶ
μελάντερος γίνεται. ὁ δὲ μὴ οὕτω τρυγηθεὶς αὐστηρός
τε καὶ τῷ χρώματι κιρρός. καὶ τοῦ Ἀλβανοῦ δὲ
οἴνου εἴδη δύο, ὃ μὲν γλυκάζων, ὃ δ´ ὀμφακίας· ἀμφότεροι
δὲ ἀπὸ πεντεκαίδεκα ἐτῶν ἀκμάζουσι. Συρεντῖνος
δὲ ἀπὸ πέντε καὶ εἴκοσιν ἐτῶν ἄρχεται γίνεσθαι
πότιμος· ὢν γὰρ ἀλιπὴς καὶ λίαν ψαφαρὸς μόλις πεπαίνεται·
καὶ παλαιούμενος σχεδὸν μόνοις ἐστὶν ἐπιτήδειος
τοῖς χρωμένοις διηνεκῶς. ὁ δὲ Ῥηγῖνος τοῦ
Συρεντίνου λιπαρώτερος ὢν χρήσιμος ἀπὸ ἐτῶν πεντεκαίδεκα.
χρήσιμος καὶ ὁ Πριούερνος λεπτομερέστερος
ὢν τοῦ Ῥηγίνου ἥκιστά τε καθαπτόμενος κεφαλῆς.
τούτῳ ἐμφερὴς ὁ Φορμιανός, ταχὺ δὲ ἀκμάζει καὶ λιπαρώτερός
ἐστιν αὐτοῦ. βράδιον δ´ ἀκμάζει ὁ Τριφολῖνος,
ἐστὶ δὲ τοῦ Συρεντίνου γεωδέστερος. ὁ δὲ Στατανὸς
τῶν πρώτων ἐστὶν οἴνων, ἐμφερὴς τῷ Φαλερίνῳ, κουφότερος
δέ, οὐ πληκτικός. ὁ Τιβουρτῖνος λεπτός,
εὐδιάπνευστος, ἀκμάζων ἀπὸ ἐτῶν δέκα· κρείττων δὲ
γίνεται παλαιούμενος. ὁ Λαβικανὸς ἡδὺς καὶ λιπαρὸς
τῇ γεύσει, μεταξὺ Φαλερίνου καὶ Ἀλβανοῦ· ὃ δὲ ἄρχεται
τῆς πόσεως ἀπὸ ἐτῶν δέκα. ὁ Γαυρανὸς δὲ καὶ ὀλίγος
καὶ κάλλιστος, προσέτι τε εὔτονος καὶ παχύς, Πραινεστίνου
δὲ καὶ Τιβουρτίνου λιπαρώτερος. ὁ Μαρσικὸς
δὲ πάνυ αὐστηρός, εὐστόμαχος δέ. γίνεται δὲ
περὶ τὴν Καμπανίας Κύμην ὁ καλούμενος Οὐλβανός,
κοῦφος, πότιμος ἀπὸ ἐτῶν πέντε. ὁ Ἀγκωνιτανὸς χρηστός,
λιπαρός, πο- - - ὁ Βυξεντῖνος ἐμφερῶς ἔχει τῷ
Ἀλβανῷ τῷ ὀμφακίᾳ· ἐστὶ δὲ δυνάμει καὶ εὐστόμαχος.
ὁ Οὐελίτερνος δὲ ἡδὺς πινόμενος, εὐστόμαχος· ἴδιον
δ´ αὐτοῦ τὸ μὴ δοκεῖν ἀπαρέγχυτος εἶναι· ἐμφαίνει
γὰρ ὡς ἐμμεμιγμένου αὐτῷ ἑτέρου. ὁ Καληνὸς κοῦφος,
τοῦ Φαλερίνου εὐστομαχώτερος. εὐγενὴς δὲ καὶ ὁ Καίκουβος,
πληκτικός, εὔτονος· παλαιοῦται δὲ μετὰ ἱκανὰ
ἔτη. ὁ Φουνδανὸς εὔτονος, πολύτροφος, κεφαλῆς καὶ
στομάχου ἅπτεται· διὸ οὐ πολὺς ἐν συμποσίοις πίνεται.
πάντων δὲ τούτων ὁ Σαβῖνος κουφότερος, ἀπὸ ἐτῶν
ἑπτὰ ἐπιτήδειος πίνεσθαι μέχρι πεντεκαίδεκα. ὁ δὲ
Σιγνῖνος μέχρις ἐτῶν ἓξ χρήσιμος, παλαιωθεὶς δὲ πολὺ
χρησιμώτερος. ὁ Νουμεντανὸς ἀκμάζει ταχὺ καὶ ἀπὸ
ἐτῶν πέντε πότιμός ἐστιν· ἐστὶ δ´ οὔτε λίαν ἡδὺς οὔτε
λεπτός. ὁ Σπωλητῖνος οἶνος - - - καὶ πινόμενος ἡδὺς
καὶ τῷ χρώματι χρυσίζει. Αἰκουανὸς κατὰ πολλὰ τῷ
Συρεντίνῳ παρεμφερής. ὁ Βαρῖνος λίαν αὐστηρὸς καὶ
ἀεὶ ἑαυτοῦ κρείττων γίνεται. εὐγενὴς καὶ ὁ Καυκῖνος
καὶ τῷ Φαλερίνῳ ἐμφερής. ὁ Βενεφρανὸς εὐστόμαχος
καὶ κοῦφος. ὁ ἐν Νεαπόλει Τρεβιλλικὸς εὔκρατος τῇ
δυνάμει εὐστόμαχος, εὔστομος. ὁ Ἔρβουλος ἐν ἀρχῇ
μέν ἐστι μέλας, μετ´ οὐ πολλὰ δὲ ἔτη λευκὸς γίνεται·
ἐστὶ δὲ λίαν κοῦφος καὶ τρυφερός. ὁ Μασσαλιήτης
καλός· ὀλίγος δὲ γίνεται, παχύς, σαρκώδης. Ταραντῖνος
δὲ καὶ οἱ ἀπὸ τοῦ κλίματος τούτου πάντες ἁπαλοί,
οὐ πλῆξιν, οὐ τόνον ἔχοντες, ἡδεῖς, εὐστόμαχοι. ὁ δὲ
Μαμερτῖνος ἔξω μὲν τῆς Ἰταλίας γίνεται· καὶ γινόμενος
ἐν Σικελίᾳ καλεῖται Ἰωτάλινος. ἡδὺς δ´ ἐστί, κοῦφος, εὔτονος.
ὅτι παρ´ Ἰνδοῖς τιμᾶται δαίμων, ὥς φησι Χάρης
ὁ Μιτυληναῖος, ὃς καλεῖται Σοροάδειος· ἑρμηνεύεται
δὲ Ἑλλάδι φωνῇ οἰνοποιός.
| [1,48] Chap. XXI. Voici ce que Galien dit des vins d'Italie, dans le récit de
notre sophiste. Il faut dix ans au Falerne pour être en boite, et il est dans sa
bonté depuis dix ans jusqu'à vingt; plus vieux, il porte à la tête et attaque les
nerfs. Il y en a de deux sortes, l'austère et la douceâtre : (26d) si l’on en fait la
récolte lorsque les vents du midi commencent à souffler, il devient douceâtre,
et outre cela noir ; autrement il est austère et paillet.
Il y a aussi deux espèces de vin d'Albe, l'un est doux, l'autre acerbe ; ils
ne commencent à être en boite qu'à quinze ans. Le Sorrento n'est pas
potable avant vingt-cinq ans. Comme il n'a que très peu ou point de principes
huileux, et qu'il est ainsi fort vert, il ne mûrit qu'avec peine ; mais quand il est
bien vieux, c'est le meilleur vin dont on puisse faire ordinaire. (26e) Le Rhegio
a quelque chose de plus onctueux que le Sorrento, et est ainsi bon à prendre
à quinze ans. Le Priverne a les principes plus déliés que le Rhegio, et ne
porte point à la tête : on peut le boire en sûreté au même âge. Le Formie lui
ressemble assez, quoique plus onctueux et plus tôt fait.
Le Trifoli n'est pas sitôt en bonté : il a des principes plus grossiers que le
Sorrento. Le Setia est un des premiers vins, semblable au Falerne, quoique
plus léger, et ne porte pas à la tête. Le Tivoli a peu de corps, passe aisément,
et peut se prendre à dix ans ; mais sa qualité augmente avec le temps.
(26f) Le Labique est agréable, huileux sur la langue, et tient le milieu
entre le Falerne et l'Albe : on le boit à dix ans.
Il ne vient pas beaucoup de vin sur le Gaurus, mais il a le plus bel œil,
de la force, du corps, et est plus mœlleux que le Tivoli et le Préneste. Le
Massique est très austère, quoique stomacal. Il vient aussi près de Cumes,
dans la Campanie, un vin qu'on appelle Urbain; il est léger, et peut se
prendre à cinq ans. L'Ancône est bon, mais un peu gras ; (27a) le Vicenze
tient de la saveur acerbe d'un de ceux d'Albe : c'est un vin qui a de la force,
et fait un bon stomachique. Le Ouelitère est agréable, et flatte l’estomac; il a
ceci de particulier, qu'il ne paraît pas naturel : on dirait qu'il y a toujours un
mélange d'autre vin. Le Cales est un vin léger, et plus stomacal que le
Falerne. Le Cécube est un excellent tonique, mais donne sur les nerfs : il lui
faut beaucoup d'années pour se faire.
Le Fondi donne aussi du ton aux solides, nourrit bien, mais il affecte la
tête et l'estomac ; c'est pourquoi l'on en boit peu dans les festins. (27b) Le
Sabin est plus léger que tous ces vins; il est bon à prendre depuis sept ans
jusqu'à quinze. Le Signie se boit lorsqu'il a six feuilles, mais le temps ne fait
qu'augmenter sa bonté. Le Nomente n'est pas longtemps à se faire : il est
potable à cinq ans ; cependant on lui trouve toujours quelque chose de
désagréable et d'épais.
Le Spolète flatte autant par sa couleur tirant sur l'or, que par son
agréable saveur. Les vins de Capoue rappellent, à beaucoup d'égards, ceux
de Sorrento. On trouve d'abord une saveur fort austère au Barbin; mais il
s'améliore avec le temps. (27c) Le Caulon est un vin généreux, qui va de pair
avec celui de Falerne. Le Venafre est léger, stomacal. Le Trebelli, au
territoire de Naples, a une qualité bien tempérée, flatte l'estomac et le palais.
L’Herbulos est d'abord noirâtre, et devient blanc quelques années
après ; c'est un vin fort léger et délicieux. Le vin du territoire de Marseille est
bon, mais outre qu'il y en a peu, il est épais, et de couleur de chair. Ceux de
Tarente, et en général de tout ce climat, sont délicats, agréables, et bons
pour l'estomac : on ne les trouve ni violents, ni capiteux. (27d) Les Mamertins
ont aussi en Sicile leur vin, qui ne doit pas être regardé comme du crû de
l'Italie : on l'appelle potalin: il est agréable, léger, et ne manque pas de force.
Charès de Mitylène nous dit qu'on adore aux Indes un Démon nommé
Soroadeios, ce qui en grec s'interprèterait par oinopoios, ou faiseur de vin.
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