[6,1317a] ταῦτα γὰρ συνδυαζόμενα ποιεῖ τὰς πολιτείας ἐπαλλάττειν,
ὥστε ἀριστοκρατίας τε ὀλιγαρχικὰς εἶναι καὶ πολιτείας
δημοκρατικωτέρας. λέγω δὲ τοὺς συνδυασμοὺς οὓς δεῖ μὲν
ἐπισκοπεῖν, οὐκ ἐσκεμμένοι δ' εἰσὶ νῦν, οἷον ἂν τὸ μὲν
βουλευόμενον καὶ τὸ περὶ τὰς ἀρχαιρεσίας ὀλιγαρχικῶς ᾖ
συντεταγμένον, τὰ δὲ περὶ τὰ δικαστήρια ἀριστοκρατικῶς, ἢ ταῦτα
μὲν καὶ τὸ περὶ τὸ βουλευόμενον ὀλιγαρχικῶς, ἀριστοκρατικῶς δὲ τὸ
περὶ τὰς ἀρχαιρεσίας, ἢ κατ' ἄλλον τινὰ τρόπον μὴ πάντα συντεθῇ
τὰ τῆς πολιτείας οἰκεῖα.
ποία μὲν οὖν δημοκρατία πρὸς ποίαν ἁρμόττει πόλιν, ὡσαύτως δὲ καὶ
ποία τῶν ὀλιγαρχιῶν ποίῳ πλήθει, καὶ τῶν λοιπῶν δὲ πολιτειῶν τίς
συμφέρει τίσιν, εἴρηται πρότερον: ὅμως δ' ἐπεὶ δεῖ γενέσθαι δῆλον μὴ
μόνον ποία τούτων τῶν πολιτειῶν ἀρίστη ταῖς πόλεσιν, ἀλλὰ καὶ
πῶς δεῖ κατασκευάζειν καὶ ταύτας καὶ τὰς ἄλλας, ἐπέλθωμεν
συντόμως. καὶ πρῶτον περὶ δημοκρατίας εἴπωμεν: ἅμα γὰρ καὶ περὶ
τῆς ἀντικειμένης πολιτείας φανερόν, αὕτη δ' ἐστὶν ἣν καλοῦσί τινες
ὀλιγαρχίαν. ληπτέον δὲ πρὸς ταύτην τὴν μέθοδον πάντα τὰ δημοτικὰ
καὶ τὰ δοκοῦντα ταῖς δημοκρατίαις ἀκολουθεῖν: ἐκ γὰρ τούτων
συντιθεμένων τὰ τῆς δημοκρατίας εἴδη γίνεσθαι συμβαίνει, καὶ
πλείους δημοκρατίας μιᾶς εἶναι καὶ διαφόρους. δύο γάρ εἰσιν αἰτίαι
δι' ἅσπερ αἱ δημοκρατίαι πλείους εἰσί, πρῶτον μὲν ἡ λεχθεῖσα
πρότερον, ὅτι διάφοροι οἱ δῆμοι γίνεται γὰρ τὸ μὲν γεωργικὸν
πλῆθος, τὸ δὲ βάναυσον καὶ θητικόν: ὧν τοῦ πρώτου τῷ δευτέρῳ
προσλαμβανομένου, καὶ τοῦ τρίτου πάλιν τοῖς ἀμφοτέροις, οὐ μόνον
διαφέρει τῷ βελτίω καὶ χείρω γίνεσθαι τὴν δημοκρατίαν, ἀλλὰ καὶ τῷ
μὴ τὴν αὐτήν, δευτέρα δὲ περὶ ἧς νῦν λέγομεν. τὰ γὰρ ταῖς
δημοκρατίαις ἀκολουθοῦντα καὶ δοκοῦντ' εἶναι τῆς πολιτείας
οἰκεῖα ταύτης ποιεῖ συντιθέμενα τὰς δημοκρατίας ἑτέρας: τῇ μὲν γὰρ
ἐλάττω, τῇ δ' ἀκολουθήσει πλείονα, τῇ δ' ἅπαντα ταῦτα. χρήσιμον δ'
ἕκαστον αὐτῶν γνωρίζειν πρός τε τὸ κατασκευάζειν ἣν ἄν τις αὐτῶν
τύχῃ βουλόμενος, καὶ πρὸς τὰς διορθώσεις. ζητοῦσι μὲν γὰρ οἱ
τὰς πολιτείας καθιστάντες ἅπαντα τὰ οἰκεῖα συναγαγεῖν πρὸς τὴν
ὑπόθεσιν, ἁμαρτάνουσι δὲ τοῦτο ποιοῦντες, καθάπερ ἐν τοῖς περὶ τὰς
φθορὰς καὶ τὰς σωτηρίας τῶν πολιτειῶν εἴρηται πρότερον. νυνὶ δὲ τὰ
ἀξιώματα καὶ τὰ ἤθη καὶ ὧν ἐφίενται λέγωμεν.
ὑπόθεσις μὲν οὖν τῆς δημοκρατικῆς πολιτείας ἐλευθερία τοῦτο
γὰρ λέγειν εἰώθασιν, ὡς ἐν μόνῃ τῇ πολιτείᾳ ταύτῃ μετέχοντας
ἐλευθερίας:
| [6,1317a] (1317a) Réunis entre eux, ils peuvent altérer le principe fondamental
du gouvernement, et rendre, par exemple,
l'aristocratie oligarchique, ou pousser les républiques à la démagogie. Par ces
combinaisons mi-parties, que je me propose d'examiner ici, et qui n'ont point
encore été étudiées, voici ce que j'entends : l'assemblée générale et l'élection des
magistrats étant dans le système oligarchique, l'organisation judiciaire peut être
aristocratique ; ou bien les tribunaux et l'assemblée générale étant organisés
oligarchiquement, l'élection des magistrats peut l'être d'une manière tout
aristocratique. On pourrait supposer, si l'on veut, tel autre mode de combinaison,
pourvu que les parties essentielles du gouvernement ne soient point constituées
dans un système unique.
§ 3. Nous avons également dit à quels États la démocratie convient, quel peuple
peut supporter les institutions oligarchiques, et quels sont, suivant les cas, les
avantages des autres systèmes. Mais il ne suffit pas de savoir quel est le système
que, selon les circonstances, il convient de préférer pour les États ; ce qu'il faut
surtout connaître, c'est le moyen d'établir ce gouvernement-là ou tel autre.
Examinons rapidement cette question. Parlons d'abord de la démocratie, et nos
explications suffiront pour faire bien comprendre la forme politique
diamétralement opposée à celle-là, et qu'on appelle vulgairement l'oligarchie.
§ 4. Nous n'omettrons dans cette recherche aucun des principes démocratiques , ni
aucune des conséquences qui paraissent en découler; car c'est de leur combinaison
que résultent les nuances de la démocratie, si nombreuses et si diverses. J'assigne
deux causes à ces variétés de la démocratie. La première, et je l'ai dit, c'est la
variété même des classes, qui la composent, ici des laboureurs, là des artisans,
ailleurs des mercenaires. La combinaison du premier de ces éléments avec le
second, ou du troisième avec les deux autres, forme non pas seulement une
démocratie plus ou moins bonne, mais essentiellement différente.
§ 5. Quant à la seconde cause, la voici : les institutions qui dérivent du principe
démocratique, et qui en paraissent une conséquence toute spéciale, changent
complétement, par leurs combinaisons diverses, la nature des démocraties. Ces
institutions peuvent être moins nombreuses dans tel État, plus nombreuses dans
tel autre, ou enfin se trouver toutes réunies dans un troisième. Il importe de les
connaître toutes sans exception, soit que l'on ait à établir une constitution
nouvelle, soit qu'on doive en réformer une ancienne. Les fondateurs d'États
cherchent à grouper autour de leur principe général tous les principes spéciaux
qui en dépendent. Mais ils se trompent dans l'application, ainsi que je l'ai déjà fait
remarquer en traitant de la ruine et du salut des États. Exposons maintenant les
bases sur lesquelles s'appuient les divers systèmes, les caractères qu'ils présentent
ordinairement, et enfin le but qu'ils se proposent.
§ 6. Le principe du gouvernement démocratique, c'est la liberté. On croirait presque,
à entendre répéter cet axiome, qu'on ne peut même pas trouver de liberté ailleurs ;
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