HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la génération des animaux, livre I

Chapitre 2

  Chapitre 2

[1,2] CHAPITRE II. (716b) Περὶ μὲν οὖν φυτῶν αὐτὰ καθ´ αὑτὰ χωρὶς ἐπισκεπτέον. Περὶ δὲ τῶν ἄλλων ζῴων τῆς γενέσεως λεκτέον κατὰ τὸν ἐπιβάλλοντα λόγον καθ´ ἕκαστον αὐτῶν, ἀπὸ τῶν εἰρημένων συνείροντας. 2 Καθάπερ γὰρ εἴπομεν τῆς γενέσεως ἀρχὰς ἄν τις οὐχ ἥκιστα θείη τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν, τὸ μὲν ἄρρεν ὡς τῆς κινήσεως καὶ τῆς γενέσεως ἔχον τὴν ἀρχήν, τὸ δὲ θῆλυ ὡς ὕλης. Τοῦτο δὲ μάλιστ´ ἄν τις πιστεύσειε θεωρῶν πῶς γίγνεται τὸ σπέρμα καὶ πόθεν· ἐκ τούτου μὲν γὰρ τὰ φύσει γιγνόμενα συνίσταται, τοῦτο δὲ πῶς ἀπὸ τοῦ θήλεος καὶ τοῦ ἄρρενος συμβαίνει γίγνεσθαι δεῖ μὴ λανθάνειν. Τῷ γὰρ ἀποκρίνεσθαι τὸ τοιοῦτον μόριον ἀπὸ τοῦ θήλεος καὶ τοῦ ἄρρενος καὶ ἐν τούτοις τὴν ἀπόκρισιν εἶναι καὶ ἐκ τούτων, διὰ τοῦτο τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν ἀρχαὶ τῆς γενέσεώς εἰσιν. 3 Ἄρρεν μὲν γὰρ λέγομεν ζῷον τὸ εἰς ἄλλο γεννῶν, θῆλυ δὲ τὸ εἰς αὑτό· διὸ καὶ ἐν τῷ ὅλῳ τὴν τῆς γῆς φύσιν ὡς θῆλυ καὶ μητέρα νομίζουσιν, οὐρανὸν δὲ καὶ ἥλιον τι τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων ὡς γεννῶντας καὶ πατέρας προσαγορεύουσιν. 4 Τὸ δ´ ἄρρεν καὶ τὸ θῆλυ διαφέρει κατὰ μὲν τὸν λόγον τῷ δύνασθαι ἕτερον ἑκάτερον, κατὰ δὲ τὴν αἴσθησιν μορίοις τισίν· κατὰ μὲν τὸν λόγον τῷ τὸ ἄρρεν μὲν εἶναι τὸ δυνάμενον γεννᾶν εἰς ἕτερον, καθάπερ ἐλέχθη πρότερον, τὸ δὲ θῆλυ τὸ εἰς αὑτό, καὶ ἐξ οὗ γίγνεται ἐνυπάρχον ἐν τῷ γεννῶντι τὸ γεννώμενον. 5 Ἐπεὶ δὲ δυνάμει διώρισται καὶ ἔργῳ τινί, δεῖται δὲ πρὸς πᾶσαν ἐργασίαν ὀργάνων, ὄργανα δὲ ταῖς δυνάμεσι τὰ μέρη τοῦ σώματος, ἀναγκαῖον εἶναι καὶ πρὸς τὴν τέκνωσιν καὶ πρὸς τὸν συνδυασμὸν μόρια, καὶ ταῦτα διαφέροντ´ ἀλλήλων καθὸ τὸ ἄρρεν διοίσει τοῦ θήλεος. Εἰ γὰρ καὶ καθ´ ὅλου λέγεται τοῦ ζῴου τοῦ μὲν τὸ θῆλυ τοῦ δὲ τὸ ἄρρεν, ἀλλ´ οὐ κατὰ πᾶν γε αὐτὸ θῆλυ καὶ ἄρρεν ἐστὶν ἀλλὰ κατά τινα δύναμιν καὶ κατά τι μόριον, ὥσπερ καὶ ὁρατικὸν καὶ πορευτικόν, — ὅπερ καὶ φαίνεται κατὰ τὴν αἴσθησιν. 6 Τοιαῦτα δὲ τυγχάνει μόρια ὄντα τοῦ μὲν θήλεος αἱ καλούμεναι ὑστέραι τοῦ δ´ ἄρρενος τὰ περὶ τοὺς ὄρχεις καὶ τοὺς περινέους ἐν πᾶσι τοῖς ἐναίμοις· τὰ μὲν γὰρ ὄρχεις ἔχει αὐτῶν τὰ δὲ τοὺς τοιούτους πόρους. Εἰσὶ δὲ διαφοραὶ τοῦ θήλεος καὶ (717a) τοῦ ἄρρενος καὶ ἐν τοῖς ἀναίμοις ὅσα αὐτῶν ἔχει ταύτην τὴν ἐναντίωσιν, διαφέρει δ´ ἐν τοῖς ἐναίμοις τὰ μέρη τὰ πρὸς τὴν μίξιν τοῖς σχήμασιν. 7 Δεῖ δὲ νοεῖν ὅτι μικρᾶς ἀρχῆς μετακινουμένης πολλὰ συμμεταβάλλειν εἴωθε τῶν μετὰ τὴν ἀρχήν. Δῆλον δὲ τοῦτο ἐπὶ τῶν ἐκτεμνομένων· τοῦ γεννητικοῦ γὰρ μορίου διαφθειρομένου μόνον ὅλη σχεδὸν μορφὴ συμμεταβάλλει τοσοῦτον ὥστε θῆλυ δοκεῖν εἶναι μικρὸν ἀπολείπειν, ὡς οὐ κατὰ τὸ τυχὸν μόριον οὐδὲ κατὰ τὴν τυχοῦσαν δύναμιν θῆλυ ὂν καὶ ἄρρεν τὸ ζῷον. Φανερὸν οὖν ὅτι ἀρχή τις οὖσα φαίνεται τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν· πολλὰ γοῦν συμμεταβάλλει μεταβαλλόντων θῆλυ καὶ ἄρρεν, ὡς ἀρχῆς μεταπιπτούσης. [1,2] CHAPITRE II. 1 (716b) On aura a étudier les plantes en elles-mêmes et sans y mêler aucun autre objet. Mais maintenant, c'est de la génération des animaux qu'il faut traiter, dans la mesure qui convient à chacun d'eux, en rattachant cette étude à celles qui précèdent. 2 Ainsi que nous l'avons déjà dit, on a toute raison de considérer comme principes et causes de la génération la femelle et le mâle ; le mâle, comme ayant le principe moteur et générateur; la femelle, comme ayant le principe de la matière. C'est ce dont on peut surtout se convaincre en observant comment se forme le sperme, et d'où il vient. C'est le sperme qui constitue tout ce qui naît dans la nature ; et il importe de bien connaître comment il vient de la femelle et du mâle ; car, c'est parce que cette sécrétion provient de la femelle et du mâle, et qu'elle s'accomplit en eux et en sort, que la femelle et le mâle sont les principes et les causes de la génération. 3 Nous entendons par mâle l'être qui engendre dans un autre être, et par femelle. celui qui engendre en lui-même. Voilà comment, lorsqu'on parle de l'ensemble du monde, on prend parfois la nature de la terre pour la femelle et la mère, et comment on regarde comme générateurs et pères le Ciel, et le Soleil, ou tel autre corps de même ordre. 4 Le mâle et la femelle diffèrent entre eux aux yeux de la raison, parce qu'ils remplissent l'un et l'autre une fonction diverse, et ils diffèrent, sous le rapport de l'observation sensible, par certaines parties qui sont diverses chez tous deux. Rationnellement, le mâle est l'être qui peut engendrer dans un autre être, ainsi qu'on vient de le dire; la femelle est l'être qui peut engendrer en lui-même, et de qui sort l'être engendré, qui est déjà dans le générateur. 5 Mais, comme tout se détermine par une certaine puissance et par un certain acte; et comme pour tout acte il est besoin d'instruments, et que les instruments des facultés diverses sont des organes du corps, il s'ensuit nécessairement qu'il y a pour l'enfantement et pour l'accouplement des parties spéciales. Ces parties diffèrent entre elles, et ce sont elles qui constituent précisément la différence du mâle et de la femelle. On dit bien, en parlant de l'animal entier, que l'un est femelle, et que l'autre est mâle; cependant ce n'est pas tout l'animal qui est femelle, ou qui est mâle ; mais il est l'un des deux par une certaine faculté et dans une certaine partie, comme on dit de lui qu'il a des organes pour voir et pour marcher. C'est ce que nous atteste le simple témoignage de nos sens. 6 Ces parties sont dans la femelle ce qu'on nomme les matrices; et dans le mâle, chez tous les animaux qui ont du sang, ce sont les testicules et la verge. Dans ces animaux, en effet, on trouve, tantôt des testicules, et tantôt des canaux qui y répondent. On retrouve même encore ces différences de la femelle (717a) et du mâle dans les animaux qui n'ont pas de sang, et qui présentent cette opposition de sexes. Dans les animaux qui ont du sang, les parties qui doivent concourir à l'union sont toujours de formes différentes. 7 Du reste, il faut bien se dire qu'il suffit du plus petit changement dans le principe pour que d'ordinaire une foule de conséquences considérables suivent ce changement initial. On peut s'en convaincre par les effets de la castration, il suffit que l'organe générateur soit légèrement altéré pour que la forme presque tout entière de l'animal vienne, par suite, a changer, à tel point que le mâle paraisse être une femelle ou peu s'en faut. Ceci prouve bien que ce n'est pas au hasard, par une partie quelconque de son corps ou par une de ses facultés quelconques, que l'animal est femelle ou qu'il est mâle. Ainsi donc, bien évidemment la femelle et le mâle sont un principe très spécial ; et, quand l'être est ou femelle ou mâle, beaucoup d'autres changements se produisent à la suite de celui-là, parce que le principe est complètement changé.


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Dernière mise à jour : 20/11/2009