HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 97-98

  Paragraphes 97-98

[2,97] Μακρᾶς δὲ καὶ ἐπιπόνου κατὰ πάντα τὰ μέρη τῆς μάχης καὶ πολυτρόπου γενομένης, περὶ ἑσπέραν μόλις Καῖσαρ ἐνίκα καὶ τὸ στρατόπεδον εὐθὺς ἐξῄρει τὸ τοῦ Σκιπίωνος, οὐδὲν ἀνιεὶς οὐδ' ἐν νυκτὶ τῆς νίκης, μέχρι τὸ σύμπαν ἐξεργάσασθαι. Οἱ δ' ἐχθροὶ κατ' ὀλίγους, ὅπῃ δύναιντο, διέφευγον· καὶ Σκιπίων αὐτός, ἅμα Ἀφρανίῳ πάντα μεθείς, ἔφευγεν ἀνὰ τὸ πέλαγος ἐπὶ δώδεκα ἀφράκτων. Ὧδε μὲν δὴ καὶ ὅδε στρατός, ἐς ὀκτὼ μυριάδας μάλιστα συνελθὼν ἔκ τε πολλοῦ γεγυμνασμένος καὶ ἐκ τῆς προτέρας μάχης ἐν ἐλπίδι καὶ θάρσει γενόμενος, δευτέρᾳ τῇδε συμβολῇ συνετρίβετο ἀθρόως. Καὶ τὸ τοῦ Καίσαρος κλέος ἐς ἄμαχον εὐτυχίαν ἐδοξάζετο, οὐδὲν ἔτι τῶν ἡσσωμένων ἐς ἀρετὴν αὐτοῦ μεριζόντων, ἀλλὰ καὶ τὰ σφέτερα αὐτῶν ἁμαρτήματα τῇ Καίσαρος τύχῃ προστιθέντων· ἐδόκει γὰρ δὴ καὶ ὅδε πόλεμος ἀβουλίᾳ τῶν στρατηγῶν, οὔτε διατριψάντων αὐτόν, ἕως ἀπορήσειεν Καῖσαρ ὡς ἐν ἀλλοτρίᾳ, οὔτε τὴν πρώτην νίκην ἐς τέλος προαγαγόντων, συντριφθεὶς οὕτως ὀξέως διαλυθῆναι. [2,97] Le combat fut long, difficile, et douteux, sur tout le champ de bataille, et c'est seulement vers le soir que César commença à vaincre, s'empara tout de suite du camp de Scipion, et ne négligea pas, même en pleine nuit, d'exploiter sa victoire jusqu'à l'achèvement complet. Les ennemis, eux, s'échappèrent par petits groupes, par où ils purent, et Scipion, quant à lui, abandonna tout à Afranius, en s'enfuyant par la mer sur douze bateaux non pontés. Ainsi donc, cette armée-là également, se montant à quatre-vingt mille hommes, longuement entraînée, et sortie du premier combat gonflée d'espoir et de courage, fut massivement écrasée lors du deuxième affrontement. Et César était de plus en plus célébré pour sa Bonne Fortune invincible, les vaincus eux-mêmes n'accordant rien à ses mérites, mais reportant leurs propres erreurs sur la Bonne Fortune de César. En réalité, toutefois, il semble bien que ce soit à cause de l'incompétence des commandants, qui ne menèrent pas contre César une guerre d'usure, jusqu'à ce qu'il n'eût plus de ressources, dans ce pays étranger, et qui ne poussèrent pas jusqu'au bout leur première victoire, que cette guerre fut écourtée et se trouva si rapidement résolue.
[2,98] Ἐξαγγελθέντων δὲ τούτων ἐς Ἰτύκην τρίτῃ μάλιστα ἡμέρᾳ καὶ τοῦ Καίσαρος εὐθὺς ἐπὶ τὴν Ἰτύκην ἰόντος ἐγίγνετο φυγὴ πάντων. Καὶ οὐδένα κατεῖχεν Κάτων, ἀλλὰ καὶ ναῦς ἐδίδου τοῖς αἰτοῦσι τῶν ἐπιφανῶν· αὐτὸς δ' εὐσταθῶς ὑπέμενε καὶ τοῖς Ἰτυκαίοις ὑπισχνουμένοις πρὸ ἑαυτῶν ὑπὲρ ἐκείνου δεήσεσθαι ἐπιμειδιῶν ἀπεκρίνατο οὐ δεήσειν αὑτῷ πρὸς Καίσαρα διαλλακτῶν καὶ τοῦτο εἰδέναι καὶ τὸν Καίσαρα καλῶς. Σημηνάμενος δὲ τοὺς θησαυροὺς ἅπαντας καὶ συγγραφὰς ὑπὲρ ἑκάστου τοῖς Ἰτυκαίων ἄρχουσιν ἐπιδοὺς περὶ ἑσπέραν ἀμφὶ λουτρὰ καὶ δεῖπνον ἦν καθεζόμενός τε ἐγεύετο, ὥσπερ εἴθιστο, ἐξ οὗ Πομπήιος ἀνῄρητο· οὐδέν τε τῶν συνήθων ἐναλλάσσων οὐδ' ἐλάσσω προσφερόμενος πλείω, συνελεσχήνευε τοῖς παροῦσι περὶ τῶν ἐκπεπλευκότων καὶ ἠρώτα περὶ τοῦ πνεύματος, εἰ κατὰ πρύμνην ἔσοιτο αὐτοῖς, καὶ τοῦ διαστήματος, εἰ φθάσουσι πόρρω γενέσθαι, πρὶν ἐς ἕω Καίσαρα ἐπελθεῖν. Οὐ μὴν οὐδ' ἐς ὕπνον ἀπιὼν ἐνήλλαξέ τι τῶν συνήθων, πλὴν ὅτι υἱὸν ἠσπάσατο φιλοφρονέστερον. Τὸ δὲ ξιφίδιον τῇ κλίνῃ τὸ σύνηθες οὐχ εὑρὼν παρακείμενον ἐξεβόησεν, ὅτι προδιδοῖτο ὑπὸ τῶν οἰκείων τοῖς πολεμίοις· τίνι γὰρ ἔφη χρήσεσθαι προσιόντων, ἂν νυκτὸς ἐπίωσι; Τῶν δὲ αὐτὸν παρακαλούντων μηδὲν ἐφ' ἑαυτὸν βουλεύειν, ἀλλ' ἀναπαύεσθαι χωρὶς ξιφιδίου, ἀξιοπιστότερον ἔτι εἶπεν· « Οὐ γὰρ ἔστι μοι θέλοντι καὶ δι' ἐσθῆτος ἐμαυτὸν ἀποπνῖξαι καὶ ἐς τὰ τείχη τὴν κεφαλὴν ἀπαράξαι καὶ ἐς τράχηλον κυβιστῆσαι καὶ τὸ πνεῦμα κατασχόντα ἐκτρῖψαι; » Πολλά τε ὅμοια εἰπὼν παρήγαγεν αὐτοὺς παραθεῖναι τὸ ξιφίδιον. Ὡς δὲ ἐτέθη, Πλάτωνος αἰτήσας τὴν περὶ ψυχῆς συγγραφὴν ἀνεγίνωσκε. [2,98] Comme la nouvelle de ces événements parvint à Utique trois jours après tout au plus, et que César s'était sans délai mis en marche pour Utique, une fuite générale commença. Et Caton ne chercha à retenir personne : il donna même des navires aux aristocrates qui lui en demandèrent ; mais personnellement, il demeura, de pied ferme, et quand les habitants d'Utique lui promirent de demander grâce pour lui avant de le faire pour eux-mêmes, il répondit en souriant qu'il n'aurait pas besoin qu'on intercédât en sa faveur auprès de César, et que César aussi le savait parfaitement. Puis il fit poser les scellés sur toutes les caisses publiques, et confia les documents concernant chacune d'elles aux autorités d'Utique ; le soir, il prit son bain, puis son dîner, qu'il mangea assis, comme il le faisait depuis le meurtre de Pompée. Et, sans rien changer à ses habitudes, sans consommer ni plus, ni moins, il s'entretint avec les convives de ceux qui avaient pris la mer, demanda des informations sur le vent, pour savoir s'ils ne l'avaient pas contraire, et sur la distance à parcourir, pour savoir s'ils seraient assez loin avant l'arrivée de César au début de la matinée. Puis, même en allant se coucher, il ne modifia en rien ses habitudes, si ce n'est qu'il étreignit son fils avec plus de tendresse. Mais comme il ne trouvait pas son poignard à sa place habituelle près de son lit, il se mit à crier qu'il était livré à ses ennemis par ses domestiques : de quoi se servirait-il, disait-il, en cas d'attaque, s'ils survenaient pendant la nuit ? Comme on le suppliait de ne rien entreprendre contre lui-même, mais d'aller se reposer sans poignard, il ajouta, de façon encore plus convaincante : « Ne m'est-il donc pas possible, si je le désire, de m'étouffer avec mes vêtements, de me casser la tête contre le mur, de me précipiter pour me briser le cou ou de retenir ma respiration pour en finir ? » D'autres arguments du même ordre amenèrent ses amis à lui remettre son poignard. Quand celui-ci fut à sa place, il demanda le traité de Platon sur l'âme et se mit à lire.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006