HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 95-96

  Paragraphes 95-96

[2,95] XIV. Διαβαλὼν δ' ἐκ Ῥηγίου τὸν πορθμὸν ἐπὶ Μεσσήνης ἐς Λιλύβαιον ἦλθε. Καὶ πυθόμενος Κάτωνα μὲν τὴν παρασκευὴν τοῦ πολέμου ναυσὶ καὶ πεζῶν τινι μέρει φρουρεῖν ἐν Ἰτύκῃ μετὰ τῶν τριακοσίων, οὓς ἀπὸ σφῶν ἐκ πολλοῦ προβούλους ἐπεποίηντο τοῦ πολέμου καὶ σύγκλητον ἐκάλουν, τὸν δ' αὐτοκράτορα Λεύκιον Σκιπίωνα καὶ τοὺς ἀρίστους ἐν Ἀδρυμητῷ στρατοπεδεύειν, διέπλευσεν ἐπὶ τὸν Σκιπίωνα. Καὶ αὐτὸν οἰχόμενον ἐς Ἰόβαν καταλαβὼν παρέτασσεν ἐς μάχην παρ' αὐτὸ τοῦ Σκιπίωνος τὸ στρατόπεδον, ὡς ἐν καιρῷ συνοισόμενος τοῖς πολεμίοις χωρὶς αὐτοκράτορος οὖσιν. Ἀντεπῄεσαν δ' αὐτῷ Λαβιηνός τε καὶ Πετρήιος, οἱ τοῦ Σκιπίωνος ὑποστράτηγοι, καὶ ἐκράτουν τῶν Καίσαρος παρὰ πολὺ καὶ τραπέντας ἐδίωκον σοβαρῶς μετὰ καταφρονήσεως, μέχρι Λαβιηνὸν μὲν ἵππος ἐς τὴν γαστέρα πληγεὶς ἀπεσείσατο καὶ αὐτὸν οἱ παρασπισταὶ συνήρπαζον, δὲ Πετρήιος, ὡς ἀκριβῆ τοῦ στρατοῦ λαβὼν πεῖραν καὶ νικήσων, ὅτε βούλεται, διέλυε τὸ ἔργον ἐπειπὼν τοῖς ἀμφ' αὐτόν· « Μὴ ἀφελώμεθα τὴν νίκην τὸν αὐτοκράτορα ἡμῶν Σκιπίωνα. » Καὶ τὸ μὲν ἄλλο μέρος τῆς Καίσαρος τύχης ἔργον ἐφαίνετο κρατησάντων ἄν, ὡς ἐδόκει, τῶν πολεμίων ἄφνω τὴν μάχην ὑπὸ τῶν νικώντων διαλυθῆναι· αὐτὸς δὲ λέγεται παρὰ τὴν φυγὴν ἐγχρίμπτων ἅπασιν ἐπιστρέφειν αὐτοὺς καί τινα τῶν τὰ μέγιστα σημεῖα, τοὺς ἀετούς, φερόντων τῇ ἑαυτοῦ χειρὶ περισπάσας μετενεγκεῖν ἀπὸ τῆς φυγῆς ἐς τὸ πρόσθεν, ἕως Πετρήιος ἀνέζευξε καὶ Καῖσαρ ἀσπασίως ὑπεχώρει. Τοῦτο μὲν δὴ τῆς πρώτης ἐν Λιβύῃ Καίσαρι μάχης τέλος ἦν· [2,95] Après avoir traversé le détroit de Rhegium à Messine, il se rendit à Lilybée. Quand il apprit que Caton gardait à Utique le matériel de guerre avec des bateaux et quelques détachements d'infanterie, en compagnie des trois cents hommes dont ils avaient fait depuis longtemps leur conseil de guerre et qu'ils appelaient leur « congrès », tandis que le commandant, Lucius Scipion, et l'élite des soldats, avaient installé leur camp à Adrumète, il fit voile vers Scipion. Survenant alors que celui-ci était parti auprès de Juba, il se disposa en ligne de bataille juste devant le camp de Scipion, voulant profiter de l'occasion qui s'offrait de livrer bataille à des ennemis sans commandant. La contre-attaque fut menée par Labienus et Petreius, les légats de Scipion, et ils l'emportaient largement sur les troupes de César, poursuivant les fuyards avec arrogance et dédain, quand le cheval de Labienus, frappé au ventre, désarçonna son cavalier, qui fut recueilli par son escorte ; Petreius, considérant qu'il avait effectué une mise à l'épreuve concluante de son armée et qu'il remporterait la victoire quand il le voudrait, interrompit les opérations, en ajoutant à l'adresse de son entourage : « Ne privons pas de sa victoire notre commandant Scipion ! » Et ce deuxième volet du combats fut apparemment l'oeuvre de la Bonne Fortune de César, vu que, semble-t-il, les ennemis l'auraient emporté si la bataille n'avait pas été interrompue brusquement par ses vainqueurs. On dit que César, pendant la fuite, abordait tous ses hommes pour les faire revenir et qu'il saisit de sa main un porteur des enseignes les plus importantes, les aigles, et le ramena de la zone des fuyards sur le front ; pour finir, Petreius décrocha et César fut heureux de se retirer. Telle fut donc la fin de la première bataille de César en Afrique.
[2,96] Οὐ πολὺ δὲ ὕστερον, αὐτοῦ τε Σκιπίωνος ὀκτὼ τέλεσι πεζῶν καὶ ἱππέων δύο μυριάσιν, ὧν οἱ πολλοὶ Λίβυες ἦσαν, πελτασταῖς τε πολλοῖς καὶ ἐλέφασιν ἐς τριάκοντα προσδοκωμένου παρέσεσθαι σὺν Ἰόβᾳ τῷ βασιλεῖ, καὶ τῷδε ἄγοντι πεζοὺς ἄλλους ἀμφὶ τρισμυρίους καὶ ἱππέας Νομάδας ἐς δισμυρίους καὶ ἀκοντιστὰς πολλοὺς καὶ ἐλέφαντας ἑξήκοντα ἑτέρους, στρατιὰ τοῦ Καίσαρος ἐδείμαινε καὶ ἐν σφίσιν αὐτοῖς ἐθορυβοῦντο κατά τε πεῖραν ὧν ἤδη πεπόνθεσαν καὶ κατὰ δόξαν τῶν ἐπιόντων τοῦ τε πλήθους καὶ ἀρετῆς, μάλιστα τῶν Νομάδων ἱππέων. τε τῶν ἐλεφάντων πόλεμος ἀήθης σφίσιν ὢν ἐξέπλησσε. Βόκχου δ' ἑτέρου Μαυρουσίων δυνάστου Κίρταν, βασίλειον ἦν Ἰόβα, καταλαβόντος, μὲν Ἰόβας, ἐξαγγελθέντος αὐτῷ τοῦδε, ἐς τὰ οἰκεῖα μάλιστα ἀνεζεύγνυ μετὰ τοῦ ἰδίου στρατοῦ, τριάκοντα ἐξ αὐτοῦ μόνους ὑπολιπὼν ἐλέφαντας τῷ Σκιπίωνι, δὲ στρατιὰ τοῦ Καίσαρος ἐς τοσοῦτον ἀνεθάρρησεν, ὡς τὸ πέμπτον τέλος αἰτῆσαν ἀντιταχθῆναι τοῖς ἐλέφασι κρατῆσαι πάνυ καρτερῶς· καὶ νῦν ἀπ' ἐκείνου τῷδε τῷ τέλει ἐλέφαντες ἐς τὰ σημεῖα ἐπίκεινται. [2,96] Peu après, l'arrivée de Scipion lui-même, avec huit légions d'infanterie, vingt mille cavaliers, dont la majorité étaient africains, une importante infanterie légère et une trentaine d'éléphants, fut annoncée, avec, à ses côtés, le roi Juba, amenant aussi environ trente mille fantassins supplémentaires, vingt mille cavaliers numides, de nombreux lanceurs de javelots et encore soixante éléphants ; l'armée de César commença à s'alarmer et la confusion s'empara des soldats à l'idée de l'échec qu'ils avaient déjà subi et des rumeurs qui couraient sur le nombre et la valeur de ceux qui marchaient contre eux, surtout des cavaliers numides. De plus, la guerre avec des éléphants, dont ils n'avaient pas l'habitude, les terrorisait. Mais Bocchus, un autre prince de Mauritanie, s'étant emparé de Cirta, qui était la capitale de Juba, ce dernier, quand il en fut informé, s'empressa de regagner ses territoires avec sa propre armée, dont il ne laissa à Scipion que trente éléphants. L'armée de César reprit alors courage au point que la cinquième légion demanda être placée en face des éléphants et l'emporta en déployant une grande bravoure ; à dater de ce jour et maintenant encore, les enseignes de cette légion portent des éléphants.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006