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[2,7] Γεγενημένου δὲ τοῦ ἐν Πλαταιαῖς ἔργου καὶ λελυμένων λαμπρῶς
τῶν σπονδῶν οἱ Ἀθηναῖοι παρεσκευάζοντο ὡς πολεμήσοντες,
παρεσκευάζοντο δὲ καὶ Λακεδαιμόνιοι καὶ οἱ ξύμμαχοι, πρεσβείας τε
μέλλοντες πέμπειν παρὰ βασιλέα καὶ ἄλλοσε πρὸς τοὺς βαρβάρους, εἴ ποθέν
τινα ὠφελίαν ἤλπιζον ἑκάτεροι προσλήψεσθαι, πόλεις τε ξυμμαχίδας
ποιούμενοι ὅσαι ἦσαν ἐκτὸς τῆς ἑαυτῶν δυνάμεως. καὶ Λακεδαιμονίοις μὲν
πρὸς ταῖς αὐτοῦ ὑπαρχούσαις ἐξ ᾿Ιταλίας καὶ Σικελίας τοῖς τἀκείνων
ἑλομένοις ναῦς ἐπετάχθη ποιεῖσθαι κατὰ μέγεθος τῶν πόλεων, ὡς ἐς τὸν
πάντα ἀριθμὸν πεντακοσίων νεῶν ἐσομένων, καὶ ἀργύριον ῥητὸν
ἑτοιμάζειν, τά τε ἄλλα ἡσυχάζοντας καὶ Ἀθηναίους δεχομένους μιᾷ νηὶ ἕως
ἂν ταῦτα παρασκευασθῇ. Ἀθηναῖοι δὲ τήν τε ὑπάρχουσαν ξυμμαχίαν
ἐξήταζον καὶ ἐς τὰ περὶ Πελοπόννησον μᾶλλον χωρία ἐπρεσβεύοντο,
Κέρκυραν καὶ Κεφαλληνίαν καὶ Ἀκαρνᾶνας καὶ Ζάκυνθον, ὁρῶντες, εἰ σφίσι
φίλια ταῦτ' εἴη βεβαίως, πέριξ τὴν Πελοπόννησον καταπολεμήσοντες.
| [2,7] VII. - Après cette affaire de Platée, après cette rupture
éclatante de la trêve, les Athéniens se préparèrent à la
guerre. Les Lacédémoniens et leurs alliés s'y préparèrent
également. Des deux côtés on se disposa à envoyer des
ambassades auprès du Roi et dans les pays barbares,
partout où l'on espérait obtenir quelque secours. Les
deux partis firent entrer dans leur alliance des cités qui
jusque-là n'étaient pas soumises à leur domination. Les
Lacédémoniens intimèrent l'ordre à leurs congénères
d'Italie et de Sicile qui avaient pris leur parti, de fournir,
en plus des vaisseaux qui se trouvaient dans le
Péloponnèse, et selon l'importance de chaque cité, des
bâtiments jusqu'au nombre de cinq cents ; de préparer
une somme d'argent fixée ; pour le reste de se tenir
tranquilles, de ne laisser entrer dans les ports qu'un
seul navire athénien à la fois, jusqu'à ce que les
préparatifs fussent terminés. Les Athéniens, de leur
côté, firent le dénombrement de leurs alliés et
sollicitèrent plus particulièrement par leurs
ambassadeurs les pays du pourtour du Péloponnèse :
Corcyre, Képhallènie, l'Akarnanie et Zakynthe ; ils se
rendaient compte que, s'ils pouvaient compter
fermement sur leur amitié, ils porteraient la guerre tout
autour du Péloponnèse.
| [2,8] ὀλίγον τε ἐπενόουν οὐδὲν ἀμφότεροι, ἀλλ' ἔρρωντο ἐς τὸν πόλεμον οὐκ
ἀπεικότως· ἀρχόμενοι γὰρ πάντες ὀξύτερον ἀντιλαμβάνονται, τότε δὲ καὶ
νεότης πολλὴ μὲν οὖσα ἐν τῇ Πελοποννήσῳ, πολλὴ δ' ἐν ταῖς Ἀθήναις οὐκ
ἀκουσίως ὑπὸ ἀπειρίας ἥπτετο τοῦ πολέμου, ἥ τε ἄλλη ῾Ελλὰς ἅπασα
μετέωρος ἦν ξυνιουσῶν τῶν πρώτων πόλεων. καὶ πολλὰ μὲν λόγια ἐλέγετο,
πολλὰ δὲ χρησμολόγοι ᾖδον ἔν τε τοῖς μέλλουσι πολεμήσειν καὶ ἐν ταῖς
ἄλλαις πόλεσιν. ἔτι δὲ Δῆλος ἐκινήθη ὀλίγον πρὸ τούτων, πρότερον οὔπω
σεισθεῖσα ἀφ' οὗ ῞Ελληνες μέμνηνται· ἐλέγετο δὲ καὶ ἐδόκει ἐπὶ τοῖς
μέλλουσι γενήσεσθαι σημῆναι. εἴ τέ τι ἄλλο τοιουτότροπον ξυνέβη γενέσθαι,
πάντα ἀνεζητεῖτο. ἡ δὲ εὔνοια παρὰ πολὺ ἐποίει τῶν ἀνθρώπων μᾶλλον ἐς
τοὺς Λακεδαιμονίους, ἄλλως τε καὶ προειπόντων ὅτι τὴν ῾Ελλάδα
ἐλευθεροῦσιν. ἔρρωτό τε πᾶς καὶ ἰδιώτης καὶ πόλις εἴ τι δύναιτο καὶ λόγῳ καὶ
ἔργῳ ξυνεπιλαμβάνειν αὐτοῖς· ἐν τούτῳ τε κεκωλῦσθαι ἐδόκει ἑκάστῳ τὰ
πράγματα ᾧ μή τις αὐτὸς παρέσται. οὕτως <ἐν> ὀργῇ εἶχον οἱ πλείους τοὺς
Ἀθηναίους, οἱ μὲν τῆς ἀρχῆς ἀπολυθῆναι βουλόμενοι, οἱ δὲ μὴ ἀρχθῶσι
φοβούμενοι.
| [2,8] VIII. - Des deux côtés, on nourrissait de grands
desseins, on consacrait toutes ses forces à la
préparation de la guerre. Rien de plus naturel : dans les
débuts d'une affaire tout le monde montre plus
d'ardeur. Les hommes en état de porter les armes,
nombreux alors dans le Péloponnèse et à Athènes, se
lançaient, faute d'expérience, avec empressement dans
la lutte. Tout le reste de la Grèce était surexcité en
présence du conflit qui mettait aux prises les cités les
plus puissantes. On colportait maintes prédictions les
devins multipliaient les oracles dans les cités qui se
préparaient à la guerre, comme dans les autres. Peu de
temps avant ces événements, Délos subit un
tremblement de terre, ce qui de mémoire d'homme
n'était jamais arrivé. On dit et on crut qu'il y avait là un
présage pour les événements à venir. On recherchait
avec soin tous les faits de ce genre qui avaient pu se
produire. La sympathie générale inclinait du côté des
Lacédémoniens, d'autant plus qu'ils proclamaient leur
intention de délivrer la Grèce. Tous, les
particuliers comme les villes, déployaient leurs efforts,
tant en paroles qu'en action, pour leur venir en aide.
Chacun croyait entraver la marche des affaires en n'y
participant pas, si vive était l'irritation de la plupart des
Grecs contre les Athéniens, les uns voulant secouer leur
domination, les autres craignant d'être dominés.
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