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| [2,33]  τοῦ δ' ἐπιγιγνομένου χειμῶνος Εὔαρχος ὁ Ἀκαρνὰν βουλόμενος 
ἐς τὴν Ἀστακὸν κατελθεῖν πείθει Κορινθίους 
τεσσαράκοντα ναυσὶ καὶ πεντακοσίοις καὶ χιλίοις ὁπλίταις ἑαυτὸν κατάγειν 
πλεύσαντας, καὶ αὐτὸς ἐπικούρους τινὰς προσεμισθώσατο· ἦρχον δὲ τῆς 
στρατιᾶς Εὐφαμίδας τε ὁ Ἀριστωνύμου καὶ Τιμόξενος ὁ Τιμοκράτους καὶ 
Εὔμαχος ὁ Ξρύσιδος. καὶ πλεύσαντες κατήγαγον· καὶ τῆς ἄλλης Ἀκαρνανίας 
τῆς περὶ θάλασσαν ἔστιν ἃ χωρία βουλόμενοι προσποιήσασθαι καὶ 
πειραθέντες, ὡς οὐκ ἐδύναντο, ἀπέπλεον ἐπ' οἴκου. σχόντες δ' ἐν τῷ 
παράπλῳ ἐς Κεφαλληνίαν καὶ ἀπόβασιν ποιησάμενοι ἐς τὴν Κρανίων γῆν, 
ἀπατηθέντες ὑπ' αὐτῶν ἐξ ὁμολογίας τινὸς ἄνδρας τε ἀποβάλλουσι σφῶν 
αὐτῶν, ἐπιθεμένων ἀπροσδοκήτοις τῶν Κρανίων, καὶ βιαιότερον 
ἀναγαγόμενοι ἐκομίσθησαν ἐπ' οἴκου.
 | [2,33] XXXIII. - L'hiver suivant, l'Akarnanien Evarchos, qui 
voulait rentrer à Astakos, obtint des Corinthiens qu'ils 
l'y ramenassent avec quarante vaisseaux et quinze cents 
hoplites, renforcés de quelques mercenaires à sa solde. 
A la tête de cette expédition, se trouvaient Euphamidas 
fils d'Aristonymos, Timoxénos fils de Timokratès et 
Evmachos fils de Khrysis. Ils prirent la mer et 
rétablirent Euarchos. Ils tentèrent également de 
soumettre quelques places fortes maritimes ; mais, 
ayant échoué dans leur tentative, ils reprirent la mer 
pour rentrer chez eux. Lors de leur retour, ils mirent le 
cap sur Képhallénie, opérèrent une descente sur le 
territoire des Kraniens. Les Kraniens qui étaient entrés 
en composition avec eux, les trompèrent, leur tuèrent 
quelques hommes, en les attaquant à l'improviste. 
Vivement pressés, ils se rembarquèrent pour rentrer chez eux. 
 |  | [2,34]  ᾿Εν δὲ τῷ αὐτῷ χειμῶνι Ἀθηναῖοι τῷ πατρίῳ νόμῳ χρώμενοι 
δημοσίᾳ ταφὰς ἐποιήσαντο τῶν ἐν τῷδε τῷ πολέμῳ πρώτων ἀποθανόντων 
τρόπῳ τοιῷδε. τὰ μὲν ὀστᾶ προτίθενται τῶν ἀπογενομένων πρότριτα σκηνὴν 
ποιήσαντες, καὶ ἐπιφέρει τῷ αὑτοῦ ἕκαστος ἤν τι βούληται· ἐπειδὰν δὲ ἡ 
ἐκφορὰ ᾖ, λάρνακας κυπαρισσίνας ἄγουσιν ἅμαξαι, φυλῆς ἑκάστης μίαν· 
ἔνεστι δὲ τὰ ὀστᾶ ἧς ἕκαστος ἦν φυλῆς. μία δὲ κλίνη κενὴ φέρεται ἐστρωμένη 
τῶν ἀφανῶν, ο῏ ἂν μὴ εὑρεθῶσιν ἐς ἀναίρεσιν. ξυνεκφέρει δὲ ὁ βουλόμενος 
καὶ ἀστῶν καὶ ξένων, καὶ γυναῖκες πάρεισιν αἱ προσήκουσαι ἐπὶ τὸν τάφον 
ὀλοφυρόμεναι. τιθέασιν οὖν ἐς τὸ δημόσιον σῆμα, ὅ ἐστιν ἐπὶ τοῦ καλλίστου 
προαστείου τῆς πόλεως, καὶ αἰεὶ ἐν αὐτῷ θάπτουσι τοὺς ἐκ τῶν πολέμων, 
πλήν γε τοὺς ἐν Μαραθῶνι· ἐκείνων δὲ διαπρεπῆ τὴν ἀρετὴν κρίναντες 
αὐτοῦ καὶ τὸν τάφον ἐποίησαν. ἐπειδὰν δὲ κρύψωσι γῇ, ἀνὴρ ᾑρημένος ὑπὸ 
τῆς πόλεως, ὃς ἂν γνώμῃ τε δοκῇ μὴ ἀξύνετος εἶναι καὶ ἀξιώσει προήκῃ, 
λέγει ἐπ' αὐτοῖς ἔπαινον τὸν πρέποντα· μετὰ δὲ τοῦτο ἀπέρχονται. ὧδε μὲν 
θάπτουσιν· καὶ διὰ παντὸς τοῦ πολέμου, ὁπότε ξυμβαίη αὐτοῖς, ἐχρῶντο τῷ 
νόμῳ. ἐπὶ δ' οὖν τοῖς πρώτοις τοῖσδε Περικλῆς ὁ Ξανθίππου ᾑρέθη λέγειν. καὶ 
ἐπειδὴ καιρὸς ἐλάμβανε, προελθὼν ἀπὸ τοῦ σήματος ἐπὶ βῆμα ὑψηλὸν 
πεποιημένον, ὅπως ἀκούοιτο ὡς ἐπὶ πλεῖστον τοῦ ὁμίλου, ἔλεγε τοιάδε.
 | [2,34] XXXIV. - Le même hiver, les Athéniens, conformément à 
la tradition, célébrèrent aux frais de l'État les funérailles 
des premières victimes de la guerre. En voici 
l'ordonnance. On dresse une tente sous laquelle l'on 
expose trois jours auparavant les restes des défunts. 
Chacun apporte à son gré des offrandes à celui qu'il a 
perdu. Lors du convoi, des chars amènent des cercueils 
de cyprès ; il y en a un par tribu, où l'on renferme les 
restes de tous les membres d'une tribu. Une litière vide 
et drapée est portée en l'honneur des disparus, dont on 
n'a pas retrouvé les corps, lors de la relève des cadavres. 
Tous ceux qui le désirent, citoyens et étrangers, 
participent au cortège. Les femmes de la parenté se 
placent près du sépulcre et poussent des lamentations. 
Puis on dépose les restes dans le monument 
public, qui se dresse dans le plus beau faubourg. C'est 
là que de tout temps on inhume ceux qui sont morts à 
la guerre ; on a fait néanmoins une exception pour les 
morts de Marathon ; en raison de leur courage éminent 
on les a inhumés sur le lieu même du combat. 
L'inhumation terminée, un orateur, désigné par la 
république parmi les hommes les plus remarquables et 
les plus considérés, fait l'éloge funèbre qui s'impose. 
Puis l'on se retire. Tel est le cérémonial des funérailles. 
Durant toute cette guerre, chaque fois que l'occasion 
s'en présenta, on respecta cette tradition. Pour faire 
l'éloge des premières victimes, ce fut Périclès, fils de 
Xanthippos, qui fut choisi. Le moment venu, il s'éloigna 
du sépulcre, prit place sur une estrade élevée à dessein, 
pour que la foule pût l'entendre plus facilement, et 
prononça le discours suivant : 
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