HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

Chapitre 17-18

  Chapitre 17-18

[17] Ὅπου δὲ πρῶτον ἐρημίας ἔτυχεν, αὐτὴν καθ´ ἑαυτὴν γενομένην ἀνοῖξαι τὴν λάρνακα καὶ τῷ προσώπῳ τὸ πρόσωπον ἐπιθεῖσαν ἀσπάσασθαι καὶ δακρύειν. τοῦ δὲ παιδίου σιωπῇ προσελθόντος ἐκ τῶν ὄπισθεν καὶ καταμανθάνοντος αἰσθομένην μεταστραφῆναι καὶ δεινὸν ὑπ´ ὀργῆς ἐμβλέψαι· τὸ δὲ παιδίον οὐκ ἀνασχέσθαι τὸ τάρβος, ἀλλ´ ἀποθανεῖν. οἱ δέ φασιν οὐχ οὕτως, ἀλλ´ ὡς εἴρηται τρόπον ἐκπεσεῖν εἰς τὴν θάλασσαν, ἔχειν δὲ τιμὰς διὰ τὴν θεόν· ὃν γὰρ ᾄδουσιν Αἰγύπτιοι παρὰ τὰ συμπόσια Μανερῶτα, τοῦτον εἶναι. τινὲς δὲ τὸν μὲν παῖδα καλεῖσθαι Παλαιστινὸν Πηλούσιον καὶ τὴν πόλιν ἐπώνυμον ἀπ´ αὐτοῦ γενέσθαι κτισθεῖσαν ὑπὸ τῆς θεοῦ· τὸν δ´ ᾀδόμενον Μανερῶτα πρῶτον εὑρεῖν μουσικὴν ἱστοροῦσιν. ἔνιοι δέ φασιν ὄνομα μὲν οὐδενὸς εἶναι, διάλεκτον δὲ πίνουσιν ἀνθρώποις καὶ θαλειάζουσι πρέπουσαναἴσιμα τὰ τοιαῦτα παρείη·‘ τοῦτο γὰρ τῷ Μανερῶτι φραζόμενον ἀναφωνεῖν ἑκάστοτε τοὺς Αἰγυπτίους. ὥσπερ ἀμέλει καὶ τὸ δεικνύμενον αὐτοῖς εἴδωλον ἀνθρώπου τεθνηκότος ἐν κιβωτίῳ περιφερόμενον οὐκ ἔστιν ὑπόμνημα τοῦ περὶ Ὀσίριδος πάθους, τινες ὑπολαμβάνουσιν, ἀλλ´ οἰνωμένους παρακαλοῦντες αὑτοὺς χρῆσθαι τοῖς παροῦσι καὶ ἀπολαύειν, ὡς πάντας αὐτίκα μάλα τοιούτους ἐσομένους, ἄχαριν ἐπίκωμον ἐπεισάγουσι. [17] Dans le premier lieu écarté où elle se trouva et quand elle fut toute seule, Isis ouvrit le coffre. Elle appliqua son visage sur le visage d'Osiris, le baisant et le couvrant de ses larmes. L'enfant s'était approché par derrière et l'observait. Elle s'en aperçut en se retournant; et dans sa colère elle lui lança un regard si terrible qu'il ne put résister à la frayeur : il en mourut. D'autres, ne racontant pas ainsi les faits, disent qu'il tomba dans la mer, comme on l'a rapporté plus haut. Il reçoit des honneurs à cause de la Déesse; et c'est lui que les Egyptiens chantent dans les festins sous le nom de Manéros. Quelques-uns prétendent que l'enfant s'appelait Palestinus ou Pélusius, et que de son nom fut appelée la ville fondée par la Déesse. On dit que ce Manéros, chanté par les Egyptiens, fut le premier inventeur de la musique. Selon d'autres, le nom de Manéros ne désigne personne : c'est un mot usité quand on boit et qu'on se trouve dans un festin, pour dire : « Que tout ici nous soit propice! » Tel est, assure-t-on, le sens du mot Manéros, que les Egyptiens ont à chaque instant à la bouche. De même, à ce qu'il paraît, cette figure d'un homme mort que l'on montre dans un cercueil en la faisant passer à la ronde, n'est pas un souvenir de la fin tragique d'Osiris, comme quelques-uns le supposent; c'est au contraire une exhortation à profiter et à jouir du présent, puisque bientôt les convives seront ce qu'est ce mort. On prétend que c'est dans ce dessein qu'est introduite au milieu des festins une telle apparition.
[18] Τῆς δ´ Ἴσιδος πρὸς τὸν υἱὸν Ὧρον ἐν Βούτῳ τρεφόμενον πορευθείσης τὸ δ´ ἀγγεῖον ἐκποδὼν ἀποθεμένης Τυφῶνα κυνηγετοῦντα νύκτωρ πρὸς τὴν σελήνην ἐντυχεῖν αὐτῷ | καὶ τὸ σῶμα γνωρίσαντα διελεῖν εἰς τεσσαρεσκαίδεκα μέρη καὶ διαρρῖψαι, τὴν δ´ Ἶσιν πυθομένην ἀναζητεῖν ἐν βάριδι παπυρίνῃ τὰ {δ´} ἕλη διεκπλέουσαν· ὅθεν οὐκ ἀδικεῖσθαι τοὺς ἐν παπυρίνοις σκάφεσι πλέοντας ὑπὸ τῶν κροκοδείλων φοβουμένων σεβομένων διὰ τὴν θεόν. ἐκ τούτου δὲ καὶ πολλοὺς τάφους Ὀσίριδος ἐν Αἰγύπτῳ λέγεσθαι διὰ τὸ προστυγχάνουσαν ἑκάστῳ μέρει ταφὰς ποιεῖν. οἱ δ´ οὔ φασιν, ἀλλ´ εἴδωλα ποιουμένην διδόναι καθ´ ἑκάστην πόλιν ὡς τὸ σῶμα διδοῦσαν ὅπως παρὰ πλείοσιν ἔχῃ τιμὰς καί, ἂν Τυφὼν ἐπικρατήσῃ τοῦ Ὥρου, τὸν ἀληθινὸν τάφον ζητῶν πολλῶν λεγομένων καὶ δεικνυμένων ἀπαγορεύσῃ. μόνον δὲ τῶν μερῶν τοῦ Ὀσίριδος τὴν Ἶσιν οὐχ εὑρεῖν τὸ αἰδοῖον· εὐθὺς γὰρ εἰς τὸν ποταμὸν ῥιφῆναι καὶ γεύσασθαι τόν τε λεπιδωτὸν αὐτοῦ καὶ τὸν φάγρον καὶ τὸν ὀξύρυγχον, {ὡς} οὓς μάλιστα τῶν ἰχθύων ἀφοσιοῦσθαι· τὴν δ´ Ἶσιν ἀντ´ ἐκείνου μίμημα ποιησαμένην καθιερῶσαι τὸν φαλλόν, καὶ νῦν ἑορτάζειν τοὺς Αἰγυπτίους. [18] Isis s'étant mise en route pour aller trouver son fils Horus qui était élevé à Butus, avait déposé le coffre hors de toute vue. Typhon, une nuit qu'il chassait, le découvrit au clair de la lune, et il eut bientôt reconnu le corps. Il le coupa en quatorze morceaux, qu'il dispersa de tous les côtés. Isis l'ayant su, entreprit la recherche de ces lambeaux, et monta dans une barque faite d'écorce de papyrus avec laquelle elle se mit à parcourir les marais. De là vient, que ceux qui naviguent dans des esquifs de papyrus ne sont point attaqués par les crocodiles, parce que ces animaux les craignent ou les révèrent à cause de la Déesse. De là vient encore, que plusieurs tombeaux en Égypte passent pour être la sépulture d'Osiris, attendu que la Déesse en élevait un dans chaque endroit où elle découvrait un fragment du corps. Cette tradition est démentie par d'autres narrateurs. Selon eux, Isis fit reproduire des images d'Osiris ; et elle les donna successivement à chaque ville, comme si c'eût été le corps entier. C'était afin qu'il reçût le plus d'honneurs possibles, et que si Typhon, l'emportant sur Horus, venait à découvrir le vrai tombeau, il désespérât de la vérité au milieu de récits et d'indications contradictoires. La seule partie du corps d'Osiris qu'Isis ne retrouva pas, ce fut le membre viril : attendu qu'il avait été tout aussitôt jeté dans le fleuve, et que le lépidote, le pagre et l'oxyrynque l'y avaient dévoré : de là vient l'horreur toute particulière qu'inspirent ces poissons. Pour remplacer le membre, Isis en fit une imitation, et elle consacra ainsi le phallus, dont les Égyptiens encore aujourd'hui célèbrent la fête.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/01/2006