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[27] τούτων δὲ καὶ τῶν τοιούτων ἀδελφὰ λέγεσθαί φασι περὶ
Τυφῶνος, ὡς δεινὰ μὲν ὑπὸ φθόνου καὶ δυσμενείας εἰργάσατο
καὶ πάντα πράγματα ταράξας ἐνέπλησε κακῶν γῆν
ὁμοῦ τι πᾶσαν καὶ θάλασσαν, εἶτα δίκην ἔδωκεν· ἡ δὲ
τιμωρὸς Ὀσίριδος ἀδελφὴ καὶ γυνὴ τὴν Τυφῶνος σβέσασα
καὶ καταπαύσασα μανίαν καὶ λύσσαν οὐ περιεῖδε
τοὺς ἄθλους καὶ τοὺς ἀγῶνας, οὓς ἀνέτλη, καὶ πλάνας
αὑτῆς καὶ πολλὰ μὲν ἔργα σοφίας πολλὰ δ´ ἀνδρείας
ἀμνηστίαν ὑπολαβοῦσαν καὶ σιωπήν, ἀλλὰ ταῖς ἁγιωτάταις
ἀναμίξασα τελεταῖς εἰκόνας καὶ ὑπονοίας καὶ μιμήματα
τῶν τότε παθημάτων εὐσεβείας ὁμοῦ δίδαγμα καὶ
παραμύθιον ἀνδράσι καὶ γυναιξὶν ὑπὸ συμφορῶν ἐχομένοις
ὁμοίων καθωσίωσεν. αὐτὴ δὲ καὶ Ὄσιρις ἐκ
δαιμόνων ἀγαθῶν δι´ ἀρετὴν εἰς θεοὺς μεταβαλόντες,
ὡς ὕστερον Ἡρακλῆς καὶ Διόνυσος, ἅμα καὶ θεῶν καὶ
δαιμόνων οὐκ ἀπὸ τρόπου μεμιγμένας τιμὰς ἔχουσι,
πανταχοῦ μὲν , ἐν δὲ τοῖς {ὑπὲρ γῆν καὶ} ὑπὸ γῆν
δυνάμενοι μέγιστον. οὐ γὰρ ἄλλον εἶναι Σάραπιν ἢ τὸν
Πλούτωνά φασι καὶ Ἶσιν τὴν Περσέφασσαν, ὡς Ἀρχέμαχος
εἴρηκεν ὁ Εὐβοεὺς καὶ ὁ Ποντικὸς
Ἡρακλείδης τὸ χρηστήριον ἐν Κανώβῳ
Πλούτωνος ἡγούμενος εἶναι.
| [27] Ces particularités et d'autres semblables rappellent,
à ce que l'on dit, toutes celles qui sont contées sur Typhon.
Sa jalousie et sa malignité lui inspirèrent, rapporte-t-on,
les plus grands forfaits. Répandant le désordre en tous
lieux, il remplit d'horreurs à la fois et la terre et la mer;
et ensuite il en fut puni. La soeur d'Osiris, qui était en
même temps sa femme, se chargea de la vengeance. Après
avoir étouffé, comprimé la folie et la rage de Typhon, elle
ne voulut pas que tant de luttes et de combats soutenus
par elle, que les courses multipliées, les actes nombreux
de sagesse et de courage qu'elle avait accomplis, restassent
dans l'oubli et le silence. Par des images, des allusions,
des imitations, elle rattacha aux cérémonies les plus saintes
le souvenir des souffrances qu'elle avait endurées, consacrant
tout à la fois une leçon de piété et un encouragement
pour les hommes et pour les femmes que viendraient à frapper
des adversités semblables. Isis et Osiris, de bons
Génies qu'ils étaient se trouvant changés en dieux à cause de
leur vertu, comme le furent plus tard Hercule et Bacchus,
reçoivent les honneurs qu'on rend à la fois et aux Dieux et
aux Génies. Mais ce n'est pas sans raison, puisqu'ils exercent
partout, et principalement sur la terre et dans les enfers, un
pouvoir très considérable. En effet, on prétend que Sarapis
n'est autre que Pluton, qu'Isis n'est autre que Proserpine.
Ainsi disent Archémaque d'Eubée, Héraclide du Pont ; et
ce dernier croit que l'oracle de Canope est celui de Pluton.
| [28] Πτολεμαῖος δ´ ὁ Σωτὴρ ὄναρ εἶδε τὸν ἐν Σινώπῃ
τοῦ Πλούτωνος κολοσσόν, οὐκ ἐπιστάμενος οὐδ´ ἑωρακὼς
πρότερον οἷος ἦν τὴν μορφήν, κελεύοντα κομίσαι
τὴν ταχίστην αὐτὸν εἰς Ἀλεξάνδρειαν. ἀγνοοῦντι δ´ αὐτῷ
καὶ ἀποροῦντι, ποῦ καθίδρυται, καὶ διηγουμένῳ τοῖς
φίλοις τὴν ὄψιν εὑρέθη πολυπλανὴς ἄνθρωπος ὄνομα
Σωσίβιος, ἐν Σινώπῃ φάμενος ἑωρακέναι τοιοῦτον κολοσσόν,
οἷον ὁ βασιλεὺς ἰδεῖν ἔδοξεν. ἔπεμψεν οὖν Σωτέλη
καὶ Διονύσιον, οἳ χρόνῳ πολλῷ καὶ μόλις, οὐκ ἄνευ
μέντοι θείας προνοίας, ἤγαγον ἐκκλέψαντες. | ἐπεὶ δὲ
κομισθεὶς ὤφθη, συμβαλόντες οἱ περὶ Τιμόθεον τὸν
ἐξηγητὴν καὶ Μανέθωνα τὸν Σεβεννύτην
Πλούτωνος ὂν ἄγαλμα τῷ Κερβέρῳ τεκμαιρόμενοι καὶ
τῷ δράκοντι πείθουσι τὸν Πτολεμαῖον, ὡς ἑτέρου θεῶν
οὐδενὸς ἀλλὰ Σαράπιδός ἐστιν· οὐ γὰρ ἐκεῖθεν οὕτως
ὀνομαζόμενος ἧκεν, ἀλλ´ εἰς Ἀλεξάνδρειαν κομισθεὶς τὸ
παρ´ Αἰγυπτίοις ὄνομα τοῦ Πλούτωνος ἐκτήσατο τὸν
Σάραπιν. καὶ μέντοι τὰ Ἡρακλείτου τοῦ φυσικοῦ λέγοντος
’Ἅιδης καὶ Διόνυσος ωὑτὸς ὅτεῳ μαίνονται καὶ
ληναΐζουσιν‘ εἰς ταύτην ὑπάγουσι τὴν δόξαν. οἱ γὰρ
ἀξιοῦντες Ἅιδην λέγεσθαι τὸ σῶμα τῆς ψυχῆς οἷον
παραφρονούσης καὶ μεθυούσης ἐν αὐτῷ, γλίσχρως ἀλληγοροῦσι.
βέλτιον δὲ τὸν Ὄσιριν εἰς ταὐτὸ συνάγειν
τῷ Διονύσῳ τῷ τ´ Ὀσίριδι τὸν Σάραπιν, ὅτε τὴν φύσιν
μετέβαλε, ταύτης τυχόντι τῆς προσηγορίας. διὸ πᾶσι
κοινὸς ὁ Σάραπίς ἐστιν, ὡς δὴ τὸν Ὄσιριν οἱ τῶν ἱερῶν
μεταλαβόντες ἴσασιν.
| [28] Ptolémée Soter vit en songe le colosse de Pluton,
qui était à Sinope. Il n'en soupçonnait ni la forme, ni même
l'existence, et ne l'avait pas vu auparavant. Le Dieu lui ordonna
de transporter au plus tôt à Alexandrie cette image gigantesque.
Ptolémée, ignorant où elle était placée, se trouvait
dans un grand embarras ; et comme il racontait la vision à ses
amis, il se rencontra un homme qui avait beaucoup voyagé.
Son nom était Sosibius. Il déclara qu'il avait vu dans Sinope
un colosse semblable à celui qui avait apparu au roi. Ptolémée
envoya donc Sotélès et Denys, lesquels après beaucoup
de temps et de peine, mais non pas sans le concours d'une
providence divine, dérobèrent le colosse et le ramenèrent
avec eux. Dès que cette image rapportée eut été vue, Timothée
l'interprète et Manéthon le Sébennite conjecturèrent, d'après
son Cerbère et son dragon, que c'était une statue de Pluton,
et ils persuadèrent à Ptolémée que ce ne pouvait être une
autre statue que celle de Sarapis. Dans l'endroit d'où elle venait,
elle ne portait pas ce nom; mais arrivée à Alexandrie,
ce fut ainsi qu'on la désigna, parce que c'est sous ce nom que
les Egytiens adorent Sarapis. Ce que dit Héraclite le physicien,
qu'Hadès et Bacchus sont un même dieu lorsqu'ils
entrent l'un et l'autre en délire et en fureur, sert à confirmer
cette opinion. Dire que le mot Hadès désigne l'âme
enchaînée à un corps et livrée dans ce corps à une sorte de
folie et d'ivresse, c'est avoir recours à une allégorie bien
peu significative. Il est plus raisonnable de ne faire qu'un
seul personnage d'Osiris et de Bacchus, de Sarapis et
d'Osiris, lequel reçut ce dernier nom quand il changea de
nature. C'est pour cela que Sarapis est un nom commun à
tous, aussi bien que celui d'Osiris, comme le savent ceux qui
ont été initiés à ces mystères.
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