HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Sur l'éducation des enfants : oeuvre complète

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Δεῖ τοίνυν τὸν παῖδα τὸν ἐλεύθερον μηδενὸς μηδὲ τῶν ἄλλων τῶν καλουμένων ἐγκυκλίων παιδευμάτων μήτ´ ἀνήκοον μήτ´ ἀθέατον ἐᾶν εἶναι, ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἐκ παραδρομῆς μαθεῖν ὡσπερεὶ γεύματος ἕνεκεν (ἐν ἅπασι γὰρ τὸ τέλειον ἀδύνατον), τὴν δὲ φιλοσοφίαν πρεσβεύειν. ἔχω δὲ δι´ εἰκόνος παραστῆσαι τὴν ἐμαυτοῦ γνώμην· ὥσπερ γὰρ περιπλεῦσαι μὲν πολλὰς πόλεις καλόν, ἐνοικῆσαι δὲ τῇ κρατίστῃ χρήσιμον· ἀστείως δὲ καὶ Βίων ἔλεγεν φιλόσοφος ὅτι ὥσπερ οἱ μνηστῆρες τῇ Πηνελόπῃ πλησιάζειν μὴ δυνάμενοι ταῖς ταύτης ἐμίγνυντο θεραπαίναις, οὕτω καὶ οἱ φιλοσοφίας μὴ δυνάμενοι κατατυχεῖν ἐν τοῖς ἄλλοις παιδεύμασι τοῖς οὐδενὸς ἀξίοις ἑαυτοὺς κατασκελετεύουσι. διὸ δεῖ τῆς ἄλλης παιδείας ὥσπερ κεφάλαιον ποιεῖν τὴν φιλοσοφίαν. περὶ μὲν γὰρ τὴν τοῦ σώματος ἐπιμέλειαν διττὰς εὗρον ἐπιστήμας οἱ ἄνθρωποι, τὴν ἰατρικὴν καὶ τὴν γυμναστικήν, ὧν μὲν τὴν ὑγίειαν, δὲ τὴν εὐεξίαν ἐντίθησι. τῶν δὲ τῆς ψυχῆς ἀρρωστημάτων καὶ παθῶν φιλοσοφία μόνη φάρμακόν ἐστι. διὰ γὰρ ταύτην ἔστι καὶ μετὰ ταύτης γνῶναι τί τὸ καλὸν τί τὸ αἰσχρόν, τί τὸ δίκαιον τί τὸ ἄδικον, τί τὸ συλλήβδην αἱρετόν, τί τὸ φευκτόν· πῶς θεοῖς πῶς γονεῦσι πῶς πρεσβυτέροις πῶς νόμοις πῶς ἀλλοτρίοις πῶς ἄρχουσι πῶς φίλοις πῶς γυναιξὶ πῶς τέκνοις πῶς οἰκέταις χρηστέον ἐστί· ὅτι δεῖ θεοὺς μὲν σέβεσθαι, γονέας δὲ τιμᾶν, πρεσβυτέρους αἰδεῖσθαι, νόμοις πειθαρχεῖν, ἄρχουσιν ὑπείκειν, φίλους ἀγαπᾶν, πρὸς γυναῖκας σωφρονεῖν, τέκνων στερκτικοὺς εἶναι, δούλους μὴ περιυβρίζειν· τὸ δὲ μέγιστον, μήτ´ ἐν ταῖς εὐπραγίαις περιχαρεῖς μήτ´ ἐν ταῖς συμφοραῖς περιλύπους ὑπάρχειν, μήτ´ ἐν ταῖς ἡδοναῖς ἐκλύτους εἶναι μήτ´ ἐν ταῖς ὀργαῖς ἐκπαθεῖς καὶ θηριώδεις. ἅπερ ἐγὼ πάντων τῶν ἐκ φιλοσοφίας περιγιγνομένων ἀγαθῶν πρεσβύτατα κρίνω. τὸ μὲν γὰρ εὐγενῶς εὐτυχεῖν ἀνδρός, τὸ δ´ ἀνεπιφθόνως εὐηνίου ἀνθρώπου, τὸ δὲ τοῖς λογισμοῖς περιεῖναι τῶν ἡδονῶν σοφοῦ, τὸ δ´ ὀργῆς κατακρατεῖν ἀνδρὸς οὐ τοῦ τυχόντος ἐστί. τελείους δ´ ἀνθρώπους ἡγοῦμαι τοὺς δυναμένους τὴν πολιτικὴν δύναμιν μεῖξαι καὶ κεράσαι τῇ φιλοσοφίᾳ, καὶ δυεῖν ὄντοιν μεγίστοιν ἀγαθοῖν ἐπηβόλους ὑπάρχειν ὑπολαμβάνω, τοῦ τε κοινωφελοῦς βίου πολιτευομένους, τοῦ τ´ ἀκύμονος καὶ γαληνοῦ διατρίβοντας περὶ φιλοσοφίαν. τριῶν γὰρ ὄντων βίων ὧν μέν ἐστι πρακτικὸς δὲ θεωρητικὸς δ´ ἀπολαυστικός, μέν, ἔκλυτος καὶ δοῦλος τῶν ἡδονῶν ὤν, ζῳώδης καὶ μικροπρεπής ἐστιν, δὲ θεωρητικός, τοῦ πρακτικοῦ διαμαρτάνων, ἀνωφελής, δὲ πρακτικός, ἀμοιρήσας φιλοσοφίας, ἄμουσος καὶ πλημμελής. πειρατέον οὖν εἰς δύναμιν καὶ τὰ κοινὰ πράττειν καὶ τῆς φιλοσοφίας ἀντιλαμβάνεσθαι κατὰ τὸ παρεῖκον τῶν καιρῶν. οὕτως ἐπολιτεύσατο Περικλῆς, οὕτως Ἀρχύτας Ταραντῖνος, οὕτω Δίων Συρακόσιος, οὕτως Ἐπαμεινώνδας Θηβαῖος, ὧν ἅτερος Πλάτωνος ἐγένετο συνουσιαστής. Καὶ περὶ μὲν παιδείας οὐκ οἶδ´ τι δεῖ πλείονα λέγοντα διατρίβειν· πρὸς δὲ τοῖς εἰρημένοις χρήσιμον, μᾶλλον δὲ ἀναγκαῖόν ἐστι μηδὲ τῆς τῶν παλαιῶν συγγραμμάτων κτήσεως ὀλιγώρως ἔχειν, ἀλλὰ καὶ τούτων ποιεῖσθαι συλλογὴν κατὰ τὸ γεωργῶδες. τὸν γὰρ αὐτὸν τρόπον ὄργανον τῆς παιδείας χρῆσις τῶν βιβλίων ἐστί, καὶ ἀπὸ πηγῆς τὴν ἐπιστήμην τηρεῖν συμβέβηκεν. [10] Il faut donc qu'un enfant de condition libre ne reste étranger, ni par les oreilles, ni par les yeux, à aucune des autres connaissances dont le cercle forme une instruction complète. ll doit les apprendre en courant, comme pour y goûter, car il est impossible d'être complet en tout; mais c'est de la philosophie qu'il devra faire profession. Je puis au moyen d'une image exposer nettement ma pensée. Ainsi, il est intéressant d'avoir abordé dans beaucoup de villes, mais il est avantageux de fixer son séjour dans celle dont le régime est le meilleur. Le philosophe Bion disait aussi avec finesse, que, comme les prétendants de Pénélope ne pouvant obtenir ses faveurs s'en consolaient dans les bras de ses suivantes, de même ceux qui sont incapables d'atteindre à la philosophie se déssèchent sur les autres études qui n'ont pas de valeur. Il faut donc faire, en quelque sorte, de la philosophie l'objet capital entre les autres branches de l'instruction. En effet, pour le soin du corps, les hommes ont créé deux sciences, la médecine et la gymnastique, dont l'une nous maintient en bonne santé, l'autre nous assure une bonne constitution; mais contre les infirmités et les maladies de l'âme il n'y a qu'un remède : c'est la philosophie. Par elle et avec elle il est donné de connaître ce qui est beau, ce qui est honteux, ce qui est juste, ce qui est injuste, ce qu'il faut généralement préférer, ce que l'on doit fuir, comment on doit se conduire à l'égard des dieux, de ses parents, des vieillards, des lois, des étrangers, de ses supérieurs, de ses amis, de sa femme, de ses enfants, de ses domestiques. Elle prescrit d'adorer les dieux, d'honorer ses parents, de respecter les vieillards, de se soumettre aux lois, d'obéir aux magistrats, de chérir ses amis, d'être sage et réservé avec sa femme, tendre avec ses enfants, exempt d'insolence avec ses esclaves, et, ce qui est le plus important, de ne se laisser ni enivrer par la prospérité, ni abattre par le malheur, de n'être ni dissolu dans ses plaisirs, ni emporté dans la colère jusqu'à devenir une bête furieuse. Voilà, de tous les priviléges que constitue la philosophie, ceux que je regarde comme les plus précieux, En effet, jouir noblement de la bonne fortune est naturel à une âme bien née, mais en jouir sans exciter l'envie c'est le propre d'un homme qui sait se modérer. Pouvoir par la raison triompher des plaisirs appartient aux sages, mais dominer sa colère n'est pas donné au premier venu. Je regarde comme accomplis les hommes qui sont capables d'allier les talents politiques à la philosophie et de les réunir en eux; et j'estime qu'ils ont atteint à la possession de deux avantages très grands : leur existence est à la fois utile à leur patrie, grâce à leurs talents administratifs, et pleine de calme et de sérénité, grâce à leur pratique de la philosophie. Il y a, en effet, trois espèces de vies : la vie d'action, la vie contemplative, et la vie de jouissances. Celui qui se livre aux plaisirs au point d'en être l'esclave, montre une âme abjecte et bestiale. L'homme absorbé dans la pratique des affaires sans posséder la philosophie, manque de culture et commet beaucoup de fautes. Le contemplateur, qui n'entend rien à la politique, n'est d'aucune utilité. Il faut donc vaquer, autant que possible, au soin des affaires de l'État et tout ensemble pratiquer la philosophie selon la mesure que permettent les circonstances. Ainsi entendaient la vie publique Périclès, Archytas de Tarente, Dion de Syracuse, Epaminondas de Thèbes; et ces deux derniers étaient des familiers de Platon. Touchant l'instruction, je n'ai rien, que je sache, à ajouter de plus. Mais, outre ce que j'ai dit, il sera utile ou plutôt indispensable de ne pas apporter, non plus, de l'indifférence à l'acquisition d'écrits anciens. Il faut même en faire des recueils, comme en agriculture on s'approvisionne d'outils; car, de la même manière, les outils de la science ce sont les livres; et l'on a occasion de reconnaître que l'instruction en découle comme d'une source.


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Dernière mise à jour : 12/05/2005