HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 201

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[201] τάχ´ ἂν (201a) ἐμπόδιον γενόμενον αὐτὸ φήνειεν τὸ ζητούμενον, μένουσι δὲ δῆλον οὐδέν. (ΘΕΑΙ.) Ὀρθῶς λέγεις· ἀλλ´ ἴωμέν γε καὶ σκοπῶμεν. (ΣΩ.) Οὐκοῦν τοῦτό γε βραχείας σκέψεως· τέχνη γάρ σοι ὅλη σημαίνει μὴ εἶναι ἐπιστήμην αὐτό. (ΘΕΑΙ.) Πῶς δή; καὶ τίς αὕτη; (ΣΩ.) τῶν μεγίστων εἰς σοφίαν, οὓς δὴ καλοῦσιν ῥήτοράς τε καὶ δικανικούς. οὗτοι γάρ που τῇ ἑαυτῶν τέχνῃ πείθουσιν οὐ διδάσκοντες ἀλλὰ δοξάζειν ποιοῦντες ἂν βούλωνται. σὺ οἴει δεινούς τινας οὕτω διδασκάλους εἶναι, (201b) ὥστε οἷς μὴ παρεγένοντό τινες ἀποστερουμένοις χρήματα τι ἄλλο βιαζομένοις, τούτοις δύνασθαι πρὸς ὕδωρ σμικρὸν διδάξαι ἱκανῶς τῶν γενομένων τὴν ἀλήθειαν; (ΘΕΑΙ.) Οὐδαμῶς ἔγωγε οἶμαι, ἀλλὰ πεῖσαι μέν. (ΣΩ.) Τὸ πεῖσαι δ´ οὐχὶ δοξάσαι λέγεις ποιῆσαι; (ΘΕΑΙ.) Τί μήν; (ΣΩ.) Οὐκοῦν ὅταν δικαίως πεισθῶσιν δικασταὶ περὶ ὧν ἰδόντι μόνον ἔστιν εἰδέναι, ἄλλως δὲ μή, ταῦτα τότε ἐξ (201c) ἀκοῆς κρίνοντες, ἀληθῆ δόξαν λαβόντες, ἄνευ ἐπιστήμης ἔκριναν, ὀρθὰ πεισθέντες, εἴπερ εὖ ἐδίκασαν; (ΘΕΑΙ.) Παντάπασι μὲν οὖν. (ΣΩ.) Οὐκ ἄν, φίλε, εἴ γε ταὐτὸν ἦν δόξα τε ἀληθὴςκαὶ δικαστήριακαὶ ἐπιστήμη, ὀρθά ποτ´ ἂν δικαστὴς ἄκρος ἐδόξαζεν ἄνευ ἐπιστήμης· νῦν δὲ ἔοικεν ἄλλο τι ἑκάτερον εἶναι. (ΘΕΑΙ.) γε ἐγώ, Σώκρατες, εἰπόντος του ἀκούσας ἐπελελήσμην, νῦν δ´ ἐννοῶ· ἔφη δὲ τὴν μὲν μετὰ λόγου (201d) ἀληθῆ δόξαν ἐπιστήμην εἶναι, τὴν δὲ ἄλογον ἐκτὸς ἐπιστήμης· καὶ ὧν μὲν μή ἐστι λόγος, οὐκ ἐπιστητὰ εἶναι, οὑτωσὶ καὶ ὀνομάζων, δ´ ἔχει, ἐπιστητά. (ΣΩ.) καλῶς λέγεις. τὰ δὲ δὴ ἐπιστητὰ ταῦτα καὶ μὴ πῇ διῄρει, λέγε, εἰ ἄρα κατὰ ταὐτὰ σύ τε κἀγὼ ἀκηκόαμεν. (ΘΕΑΙ.) Ἀλλ´ οὐκ οἶδα εἰ ἐξευρήσω· λέγοντος μεντἂν ἑτέρου, ὡς ἐγᾦμαι, ἀκολουθήσαιμ´ ἄν. (ΣΩ.) Ἄκουε δὴ ὄναρ ἀντὶ ὀνείρατος. ἐγὼ γὰρ αὖ ἐδόκουν (201e) ἀκούειν τινῶν ὅτι τὰ μὲν πρῶτα οἱονπερεὶ στοιχεῖα, ἐξ ὧν ἡμεῖς τε συγκείμεθα καὶ τἆλλα, λόγον οὐκ ἔχοι. αὐτὸ γὰρ καθ´ αὑτὸ ἕκαστον ὀνομάσαι μόνον εἴη, προσειπεῖν δὲ οὐδὲν ἄλλο δυνατόν, οὔθ´ ὡς ἔστιν, οὔθ´ ὡς οὐκ ἔστιν· [201] peut-être tomberons-nous sur quelque chose qui nous révélera ce que
nous cherchons ; au lieu qu’en restant là, nous ne découvrirons rien.
(THÉÉTÈTE)
C’est juste : allons donc et examinons.
(SOCRATE)
La question ne demande pas une longue enquête ; car il y a une profession
entière qui montre bien que l’opinion vraie n’est pas la science.
(THÉÉTÈTE)
Comment donc, et quelle profession ?
(SOCRATE)
Celle de ces parangons de sagesse qu’on appelle orateurs et avocats. Ces
gens-là, par leur art, produisent la conviction, non pas en enseignant, mais en
suggérant les opinions qu’il leur plaît. Ou crois-tu qu’il y ait des maîtres
assez habiles pour pouvoir, dans le peu de temps accordé par la clepsydre,
enseigner comme il faut la vérité sur un vol ou toute autre violence, à des
auditeurs qui n’en ont pas été témoins ?
(THÉÉTÈTE)
Je ne le crois pas du tout ; ils ne font que les persuader.
(SOCRATE)
Mais persuader quelqu’un, n’est-ce pas, à ton avis, lui faire tenir une opinion ?
(THÉÉTÈTE)
Sans doute.
(SOCRATE)
Alors quand des juges se trouvent justement persuadés de faits qu’un témoin
oculaire seul, et nul autre, peut savoir, n’est-il pas vrai que, jugeant de ces
faits par ouï-dire, après en avoir conçu une opinion vraie, ils portent un
jugement dépourvu de science, tout en ayant une conviction juste, s’ils ont
rendu un arrêt correct ?
(THÉÉTÈTE)
Assurément.
(SOCRATE)
Mais, mon ami, si l’opinion vraie chez les juges et la science étaient la même
chose, jamais le meilleur des juges n’aurait une opinion droite sans science.
Mais en fait il apparaît que ce sont deux choses différentes.
(THÉÉTÈTE)
J’ai moi-même, Socrate, entendu quelqu’un faire cette distinction ; je l’avais
oubliée, mais elle me revient à présent. Il disait que l’opinion vraie
accompagnée de raison est science, mais que, dépourvue de raison, elle est en
dehors de la science, et que les choses dont on ne peut rendre raison sont
inconnaissables, c’est le mot qu’il employait, et celles dont on peut rendre
raison, connaissables.
(SOCRATE)
C’est bien parler. Mais comment distinguait-il ce qui est connaissable de ce qui
ne l’est pas ? Dis-le, pour voir si ce que tu as entendu s’accorde avec ce que
j’ai entendu moi-même.
(THÉÉTÈTE)
Mais je ne sais pas si je pourrai me le rappeler. Cependant si je l’entendais
dire à un autre, je crois que je pourrais le suivre.
(SOCRATE)
XXXIX. — En échange de ton songe, écoute le mien. Moi aussi, je crois avoir
entendu dire à certains que ce qu’on peut appeler les premiers éléments dont
nous sommes composés, ainsi que tout le reste, n’admettent pas d’explication
rationnelle. Chaque élément pris en soi ne peut que se nommer, et l’on n’en peut
rien dire de plus, ni qu’il est, ni qu’il n’est pas ;


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Dernière mise à jour : 19/05/2006