HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 193

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[193] Σωκράτης (193a) εἰ γιγνώσκει Θεόδωρον καὶ Θεαίτητον, ὁρᾷ δὲ μηδέτερον, μηδὲ ἄλλη αἴσθησις αὐτῷ πάρεστι περὶ αὐτῶν, οὐκ ἄν ποτε ἐν ἑαυτῷ δοξάσειεν ὡς Θεαίτητός ἐστι Θεόδωρος. λέγω τὶ οὐδέν; (ΘΕΑΙ.) Ναί, ἀληθῆ γε. (ΣΩ.) Τοῦτο μὲν τοίνυν ἐκείνων πρῶτον ἦν ὧν ἔλεγον. (ΘΕΑΙ.) Ἦν γάρ. (ΣΩ.) Δεύτερον τοίνυν, ὅτι τὸν μὲν γιγνώσκων ὑμῶν, τὸν δὲ μὴ γιγνώσκων, αἰσθανόμενος δὲ μηδέτερον, οὐκ ἄν ποτε αὖ οἰηθείην ὃν οἶδα εἶναι ὃν μὴ οἶδα. (ΘΕΑΙ.) Ὀρθῶς. (193b) (ΣΩ.) Τρίτον δέ, μηδέτερον γιγνώσκων μηδὲ αἰσθανόμενος οὐκ ἂν οἰηθείην ὃν μὴ οἶδα ἕτερόν τιν´ εἶναι ὧν μὴ οἶδα. καὶ τἆλλα τὰ πρότερα πάνθ´ ἑξῆς νόμιζε πάλιν ἀκηκοέναι, ἐν οἷς οὐδέποτ´ ἐγὼ περὶ σοῦ καὶ Θεοδώρου τὰ ψευδῆ δοξάσω, οὔτε γιγνώσκων οὔτε ἀγνοῶν ἄμφω, οὔτε τὸν μέν, τὸν δ´ οὐ γιγνώσκων· καὶ περὶ αἰσθήσεων κατὰ ταὐτά, εἰ ἄρα ἕπῃ. (ΘΕΑΙ.) Ἕπομαι. (ΣΩ.) Λείπεται τοίνυν τὰ ψευδῆ δοξάσαι ἐν τῷδε, ὅταν γιγνώσκων σὲ καὶ Θεόδωρον, καὶ ἔχων ἐν ἐκείνῳ τῷ κηρίνῳ (193c) ὥσπερ δακτυλίων σφῷν ἀμφοῖν τὰ σημεῖα, διὰ μακροῦ καὶ μὴ ἱκανῶς ὁρῶν ἄμφω προθυμηθῶ, τὸ οἰκεῖον ἑκατέρου σημεῖον ἀποδοὺς τῇ οἰκείᾳ ὄψει, ἐμβιβάσας προσαρμόσαι εἰς τὸ ἑαυτῆς ἴχνος, ἵνα γένηται ἀναγνώρισις, εἶτα τούτων ἀποτυχὼν καὶ ὥσπερ οἱ ἔμπαλιν ὑποδούμενοι παραλλάξας προσβάλω τὴν ἑκατέρου ὄψιν πρὸς τὸ ἀλλότριον σημεῖον, καὶ οἷα τὰ ἐν τοῖς κατόπτροις τῆς ὄψεως πάθη, δεξιὰ εἰς (193d) ἀριστερὰ μεταρρεούσης, ταὐτὸν παθὼν διαμάρτω· τότε δὴ συμβαίνει ἑτεροδοξία καὶ τὸ ψευδῆ δοξάζειν. (ΘΕΑΙ.) Ἔοικε γάρ, Σώκρατες. θαυμασίως ὡς λέγεις τὸ τῆς δόξης πάθος. (ΣΩ.) Ἔτι τοίνυν καὶ ὅταν ἀμφοτέρους γιγνώσκων τὸν μὲν πρὸς τῷ γιγνώσκειν αἰσθάνωμαι, τὸν δὲ μή, τὴν δὲ γνῶσιν τοῦ ἑτέρου μὴ κατὰ τὴν αἴσθησιν ἔχω, ἐν τοῖς πρόσθεν οὕτως ἔλεγον καί μου τότε οὐκ ἐμάνθανες. (ΘΕΑΙ.) Οὐ γὰρ οὖν. (ΣΩ.) Τοῦτο μὴν ἔλεγον, ὅτι γιγνώσκων τὸν ἕτερον καὶ (193e) αἰσθανόμενος, καὶ τὴν γνῶσιν κατὰ τὴν αἴσθησιν αὐτοῦ ἔχων, οὐδέποτε οἰήσεται εἶναι αὐτὸν ἕτερόν τινα ὃν γιγνώσκει τε καὶ αἰσθάνεται καὶ τὴν γνῶσιν αὖ καὶ ἐκείνου ἔχει κατὰ τὴν αἴσθησιν. ἦν γὰρ τοῦτο; (ΘΕΑΙ.) Ναί. (ΣΩ.) Παρελείπετο δέ γέ που τὸ νῦν λεγόμενον, ἐν δή φαμεν τὴν ψευδῆ δόξαν γίγνεσθαι τὸ ἄμφω γιγνώσκοντα [193] Si Socrate connaît Théodore et Théétète, mais ne voit ni l’un ni l’autre,
et n’a présentement aucune sensation à leur sujet, jamais il ne jugera en lui-même
que Théétète est Théodore. Ai-je raison ou non ?
(THÉÉTÈTE)
Oui, tu as raison.
(SOCRATE)
Eh bien, c’était là le premier des cas dont j’ai parlé.
(THÉÉTÈTE)
En effet.
(SOCRATE)
Voici le second : connaissant l’un de vous, mais non l’autre, et ne percevant
aucun de vous deux, je ne saurais confondre celui que je connais avec celui que
je ne connais pas.
(THÉÉTÈTE)
C’est juste.
(SOCRATE)
Voici le troisième : ne connaissant ni ne percevant ni l’un ni l’autre, je ne
saurais penser qu’un homme que je ne connais pas soit quelque autre de ceux que
je ne connais pas davantage. Imagine-toi entendre de nouveau tous les cas que
j’ai successivement énumérés auparavant, où je ne me ferai jamais d’opinion
fausse sur toi et sur Théodore, soit que je vous connaisse ou ne vous connaisse
pas tous les deux, soit que je connaisse l’un, et pas l’autre. Et c’est la même
chose à l’égard des sensations, si tu me suis.
(THÉÉTÈTE)
Je te suis.
(SOCRATE)
Il reste par conséquent qu’on peut juger faux dans le cas suivant : Je te
connais et je connais Théodore et j’ai dans mon bloc de cire vos empreintes à
tous deux, comme si elles étaient gravées par un cachet. En vous apercevant de
loin et indistinctement, je m’efforce d’appliquer la marque propre à chacun de
vous à la vision qui lui est propre, et de faire entrer et d’ajuster cette
vision dans sa propre trace, afin que la reconnaissance se fasse ; il peut alors
se faire que je me trompe en ces opérations, que j’intervertisse les choses,
comme ceux qui mettent à un pied la chaussure de l’autre pied, et que j’applique
la vision de l’un et de l’autre à la marque qui lui est étrangère. On peut dire
aussi que l’erreur ressemble à ce qui se produit dans un miroir, où la vue
transporte à gauche ce qui est à droite : il arrive alors que l’on prend une
chose pour une autre et qu’on a une opinion fausse.
(THÉÉTÈTE)
Je le crois en effet, Socrate. Tu décris merveilleusement ce qui arrive à l’opinion.
(SOCRATE)
Il y a encore un autre cas : c’est celui où, connaissant l’un et l’autre,
je perçois en outre l’un, mais pas l’autre, et que la connaissance que j’ai du
premier n’est point d’accord avec ma perception. C’est un cas que j’ai décrit
précédemment, mais à ce moment-là, tu ne m’as pas compris.
(THÉÉTÈTE)
Non, en effet.
(SOCRATE)
Ce que je disais, c’est que si l’on connaît l’un, qu’on le perçoive et si la
connaissance qu’on en a est conforme à cette perception, on ne le confondra
jamais avec n’importe quel autre que l’on connaît, que l’on perçoit et dont on a
aussi une connaissance en accord avec la perception. Etait-ce bien cela ?
(THÉÉTÈTE)
Oui.
(SOCRATE)
Mais j’omettais le cas dont je parle en ce moment, où l’opinion fausse,
disons-nous, se produit ainsi. On connaît l’un et l’autre,


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Dernière mise à jour : 19/05/2006