HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 146

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[146] (146a) ἆρ´ οὖν δὴ ἔχομεν λέγειν αὐτό; τί φατέ; τίς ἂν ἡμῶν πρῶτος εἴποι; δὲ ἁμαρτών, καὶ ὃς ἂν ἀεὶ ἁμαρτάνῃ, καθεδεῖται, ὥσπερ φασὶν οἱ παῖδες οἱ σφαιρίζοντες, ὄνος· ὃς δ´ ἂν περιγένηται ἀναμάρτητος, βασιλεύσει ἡμῶν καὶ ἐπιτάξει ὅτι ἂν βούληται ἀποκρίνεσθαι. τί σιγᾶτε; οὔ τί που, Θεόδωρε, ἐγὼ ὑπὸ φιλολογίας ἀγροικίζομαι, προθυμούμενος ἡμᾶς ποιῆσαι διαλέγεσθαι καὶ φίλους τε καὶ προσηγόρους ἀλλήλοις γίγνεσθαι; (146b) (ΘΕΟ.) Ἥκιστα μέν, Σώκρατες, τὸ τοιοῦτον ἂν εἴη ἄγροικον, ἀλλὰ τῶν μειρακίων τι κέλευέ σοι ἀποκρίνεσθαι· ἐγὼ μὲν γὰρ ἀήθης τῆς τοιαύτης διαλέκτου, καὶ οὐδ´ αὖ συνεθίζεσθαι ἡλικίαν ἔχω. τοῖσδε δὲ πρέποι τε ἂν τοῦτο καὶ πολὺ πλέον ἐπιδιδοῖεν· τῷ γὰρ ὄντι νεότης εἰς πᾶν ἐπίδοσιν ἔχει. ἀλλ´, ὥσπερ ἤρξω, μὴ ἀφίεσο τοῦ Θεαιτήτου ἀλλ´ ἐρώτα. (ΣΩ.) Ἀκούεις δή, Θεαίτητε, λέγει Θεόδωρος, (146c) ἀπειθεῖν, ὡς ἐγὼ οἶμαι, οὔτε σὺ ἐθελήσεις, οὔτε θέμις περὶ τὰ τοιαῦτα ἀνδρὶ σοφῷ ἐπιτάττοντι νεώτερον ἀπειθεῖν. ἀλλ´ εὖ καὶ γενναίως εἰπέ· τί σοι δοκεῖ εἶναι ἐπιστήμη; (ΘΕΑΙ.) Ἀλλὰ χρή, Σώκρατες, ἐπειδήπερ ὑμεῖς κελεύετε. πάντως γάρ, ἄν τι καὶ ἁμάρτω, ἐπανορθώσετε. (ΣΩ.) Πάνυ μὲν οὖν, ἄνπερ γε οἷοί τε ὦμεν. (ΘΕΑΙ.) Δοκεῖ τοίνυν μοι καὶ παρὰ Θεοδώρου ἄν τις μάθοι ἐπιστῆμαι εἶναι, γεωμετρία τε καὶ ἃς νυνδὴ σὺ διῆλθες, (146d) καὶ αὖ σκυτοτομική τε καὶ αἱ τῶν ἄλλων δημιουργῶν τέχναι, πᾶσαί τε καὶ ἑκάστη τούτων, οὐκ ἄλλο τι ἐπιστήμη εἶναι. (ΣΩ.) Γενναίως γε καὶ φιλοδώρως, φίλε, ἓν αἰτηθεὶς πολλὰ δίδως καὶ ποικίλα ἀντὶ ἁπλοῦ. (ΘΕΑΙ.) Πῶς τί τοῦτο λέγεις, Σώκρατες; (ΣΩ.) Ἴσως μὲν οὐδέν· μέντοι οἶμαι, φράσω. ὅταν λέγῃς σκυτικήν, μή τι ἄλλο φράζεις ἐπιστήμην ὑποδημάτων ἐργασίας; (ΘΕΑΙ.) Οὐδέν. (146e) (ΣΩ.) Τί δ´ ὅταν τεκτονικήν; μή τι ἄλλο ἐπιστήμην τῆς τῶν ξυλίνων σκευῶν ἐργασίας; (ΘΕΑΙ.) Οὐδὲ τοῦτο. (ΣΩ.) Οὐκοῦν ἐν ἀμφοῖν, οὗ ἑκατέρα ἐπιστήμη, τοῦτο ὁρίζεις; (ΘΕΑΙ.) Ναί. (ΣΩ.) Τὸ δέ γ´ ἐρωτηθέν, Θεαίτητε, οὐ τοῦτο ἦν, τίνων ἐπιστήμη, οὐδὲ ὁπόσαι τινές· οὐ γὰρ ἀριθμῆσαι αὐτὰς βουλόμενοι ἠρόμεθα ἀλλὰ γνῶναι ἐπιστήμην αὐτὸ ὅτι ποτ´ ἐστίν. οὐδὲν λέγω; (ΘΕΑΙ.) Πάνυ μὲν οὖν ὀρθῶς. [146] Saurions-nous dire en quoi elle consiste ? Qu’en pensez-vous ? Qui de nous
le dira le premier ? Celui qui se trompera, et tous ceux qui se tromperont à leur
tour iront s’asseoir et seront les ânes, comme disent les enfants qui jouent à la
balle ; mais celui qui surpassera les autres sans faire de faute sera notre roi et nous
commandera de répondre à toutes les questions qu’il lui plaira. Pourquoi
gardez-vous le silence ? J’espère, Théodore, que je ne suis pas trop importun
par mon amour de la discussion et par mon désir de lier conversation et de faire
naître entre nous l’amitié et la familiarité.
(THÉODORE)
Pas du tout, Socrate ; il n’y a rien en cela qui soit importun ; mais invite
quelqu’un de ces jeunes gens à te répondre. Car, pour moi, je n’ai pas
l’habitude de ces sortes de discussion et je ne suis plus d’âge à la prendre.
Mais cela convient à ces jeunes garçons et ils en tireront beaucoup plus de
profit que moi. Le fait est que la jeunesse fait des progrès en tout. Ne lâche
donc pas Théétète et questionne-le comme tu as commencé.
(SOCRATE)
Tu entends, Théétète, ce que dit Théodore ? Tu ne voudras pas, je pense, lui
désobéir ; car il n’est pas permis à un jeune garçon de désobéir en pareille
matière aux prescriptions d’un homme sage. Allons, réponds-moi bien et
bravement. Que crois-tu qu’est la science ?
(THÉÉTÈTE)
Il faut donc obéir, Socrate, puisque vous l’ordonnez. D’ailleurs, si je commets
quelque erreur, vous me redresserez.
(SOCRATE)
IV. — Certainement, si du moins nous en sommes capables.
(THÉÉTÈTE)
Eh bien, il me semble que d’abord ce qu’on peut apprendre de Théodore est
science : la géométrie et les disciplines que tu as énumérées tout à l’heure, et
ensuite que la cordonnerie et les arts des autres ouvriers ne sont, tous et
chacun, autre chose que science.
(SOCRATE)
Tu es bien généreux et libéral, mon ami : on ne te demande qu’une chose, et tu
en donnes plusieurs, un objet simple, et tu en donnes une variété.
(THÉÉTÈTE)
Comment cela ? et que veux-tu dire par là, Socrate ?
(SOCRATE)
Peut-être rien. Cependant je vais t’expliquer ce que je pense. Par le mot
cordonnerie, tu ne veux pas, n’est-ce pas, dire autre chose que la science de
confectionner des chaussures ?
(THÉÉTÈTE)
Pas autre chose.
(SOCRATE)
Et par le mot menuiserie, autre chose que la science de confectionner des
meubles en bois ?
(THÉÉTÈTE)
Pas autre chose non plus.
(SOCRATE)
Est-ce que, dans les deux cas, ce n’est pas l’objet dont chacune est la science
que tu définis ?
(THÉÉTÈTE)
Si.
(SOCRATE)
Mais ce qu’on te demandait, Théétète, ce n’était pas cela, de quoi c’est la
science et combien il y a de sciences, car ce n’était pas dans le dessein de les
dénombrer que je t’interrogeais, mais pour savoir ce que peut être la science en
soi. Ou ce que je dis n’a-t-il pas de sens ?
(THÉÉTÈTE)
C’est au contraire parfaitement sensé.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006