HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 147

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[147] (147a) (ΣΩ.) Σκέψαι δὴ καὶ τόδε. εἴ τις ἡμᾶς τῶν φαύλων τι καὶ προχείρων ἔροιτο, οἷον περὶ πηλοῦ ὅτι ποτ´ ἐστίν, εἰ ἀποκριναίμεθα αὐτῷ πηλὸς τῶν χυτρέων καὶ πηλὸς τῶν ἰπνοπλαθῶν καὶ πηλὸς τῶν πλινθουργῶν, οὐκ ἂν γελοῖοι εἶμεν; (ΘΕΑΙ.) Ἴσως. (ΣΩ.) Πρῶτον μέν γέ που οἰόμενοι συνιέναι ἐκ τῆς ἡμετέρας ἀποκρίσεως τὸν ἐρωτῶντα, ὅταν εἴπωμεν πηλός, εἴτε τῶν (147b) κοροπλαθῶν προσθέντες εἴτε ἄλλων ὡντινωνοῦν δημιουργῶν. οἴει τίς τι συνίησίν τινος ὄνομα, μὴ οἶδεν τί ἐστιν; (ΘΕΑΙ.) Οὐδαμῶς. (ΣΩ.) Οὐδ´ ἄρα ἐπιστήμην ὑποδημάτων συνίησιν ἐπιστήμην μὴ εἰδώς. (ΘΕΑΙ.) Οὐ γάρ. (ΣΩ.) Σκυτικὴν ἄρα οὐ συνίησιν ὃς ἂν ἐπιστήμην ἀγνοῇ, οὐδέ τινα ἄλλην τέχνην. (ΘΕΑΙ.) Ἔστιν οὕτως. (ΣΩ.) Γελοία ἄρα ἀπόκρισις τῷ ἐρωτηθέντι ἐπιστήμη τί ἐστιν, ὅταν ἀποκρίνηται τέχνης τινὸς ὄνομα. τινὸς γὰρ (147c) ἐπιστήμην ἀποκρίνεται οὐ τοῦτ´ ἐρωτηθείς. (ΘΕΑΙ.) Ἔοικεν. (ΣΩ.) Ἔπειτά γέ που ἐξὸν φαύλως καὶ βραχέως ἀποκρίνασθαι περιέρχεται ἀπέραντον ὁδόν. οἷον καὶ ἐν τῇ τοῦ πηλοῦ ἐρωτήσει φαῦλόν που καὶ ἁπλοῦν εἰπεῖν ὅτι γῆ ὑγρῷ φυραθεῖσα πηλὸς ἂν εἴη, τὸ δ´ ὅτου ἐᾶν χαίρειν. (ΘΕΑΙ.) Ῥᾴδιον, Σώκρατες, νῦν γε οὕτω φαίνεται· ἀτὰρ κινδυνεύεις ἐρωτᾶν οἷον καὶ αὐτοῖς ἡμῖν ἔναγχος εἰσῆλθε (147d) διαλεγομένοις, ἐμοί τε καὶ τῷ σῷ ὁμωνύμῳ τούτῳ Σωκράτει. (ΣΩ.) Τὸ ποῖον δή, Θεαίτητε; (ΘΕΑΙ.) Περὶ δυνάμεών τι ἡμῖν Θεόδωρος ὅδε ἔγραφε, τῆς τε τρίποδος πέρι καὶ πεντέποδος {ἀποφαίνων} ὅτι μήκει οὐ σύμμετροι τῇ ποδιαίᾳ, καὶ οὕτω κατὰ μίαν ἑκάστην προαιρούμενος μέχρι τῆς ἑπτακαιδεκάποδος· ἐν δὲ ταύτῃ πως ἐνέσχετο. ἡμῖν οὖν εἰσῆλθέ τι τοιοῦτον, ἐπειδὴ ἄπειροι τὸ πλῆθος αἱ δυνάμεις ἐφαίνοντο, πειραθῆναι συλλαβεῖν εἰς ἕν, ὅτῳ πάσας (147e) ταύτας προσαγορεύσομεν τὰς δυνάμεις. (ΣΩ.) καὶ ηὕρετέ τι τοιοῦτον; (ΘΕΑΙ.) Ἔμοιγε δοκοῦμεν· σκόπει δὲ καὶ σύ. (ΣΩ.) Λέγε. (ΘΕΑΙ.) Τὸν ἀριθμὸν πάντα δίχα διελάβομεν· τὸν μὲν δυνάμενον ἴσον ἰσάκις γίγνεσθαι τῷ τετραγώνῳ τὸ σχῆμα ἀπεικάσαντες τετράγωνόν τε καὶ ἰσόπλευρον προσείπομεν. (ΣΩ.) Καὶ εὖ γε. [147] (SOCRATE)
Considère encore ceci. Si l’on nous interrogeait sur une chose banale et
commune, par exemple sur ce que peut être la boue, et que nous répondions qu’il
y a la boue des potiers, la boue des constructeurs de fours, la boue des
briquetiers, ne serions-nous pas ridicules ?
(THÉÉTÈTE)
Peut-être.
(SOCRATE)
Nous le serions d’abord, j’imagine, de croire que celui qui nous interroge
comprend d’après notre réponse ce qu’est la boue, quand nous énonçons le mot
boue, en ajoutant que c’est la boue des fabricants de poupées ou de n’importe
quels autres artisans. Ou crois-tu que l’on comprenne le nom d’un objet quand on
ne sait pas ce qu’il est ?
(THÉÉTÈTE)
Pas du tout.
(SOCRATE)
On ne comprend donc pas non plus ce qu’est la science de la chaussure, quand on
ne sait pas ce qu’est la science ?
(THÉÉTÈTE)
Non, en effet.
(SOCRATE)
On ne comprend donc pas ce qu’est la cordonnerie ni aucun autre art, si l’on
ignore ce qu’est la science ?
(THÉÉTÈTE)
C’est juste.
(SOCRATE)
C’est donc faire une réponse ridicule, quand on demande ce qu’est la science,
que de répondre par le nom d’un art, puisque c’est dire quel est l’objet de la
science et que ce n’était pas sur cela que portait la question.
(THÉÉTÈTE)
Il semble bien.
(SOCRATE)
C’est ensuite, quand on peut donner une réponse banale et brève, faire un détour
par une route interminable. Par exemple, à la question sur la boue il était aisé
et simple de répondre que la boue est de la terre délayée avec de l’eau, sans se
mettre en peine de dire qui l’emploie.
(THÉÉTÈTE)
V. — Exposée comme tu viens de le faire, Socrate, la question me paraît facile.
Il me semble qu’elle est du même genre que celle qui s’est présentée à nous
l’autre jour, comme nous causions, ton homonyme Socrate, que voici, et moi.
(SOCRATE)
Quelle est donc cette question, Théétète ?
(THÉÉTÈTE)
Théodore que voici nous avait tracé quelques figures à propos de racines et
nous avait montré que celles de trois pieds et de cinq pieds ne sont point pour
la longueur commensurables avec celle d’un pied, et, les prenant ainsi, l’une
après l’autre, il était allé jusqu’à celle de dix-sept pieds et il s’était, je
ne sais pourquoi, arrêté là. Il nous vint alors à l’esprit, en considérant que
les racines sont en nombre infini, d’essayer de les rassembler sous un terme
unique, qui nous servirait à nommer toutes ces racines.
(SOCRATE)
Et ce terme, l’avez-vous trouvé ?
(THÉÉTÈTE)
Je le crois : juges-en toi-même.
(SOCRATE)
Voyons.
(THÉÉTÈTE)
Nous avons divisé tous les nombres en deux classes : les uns, les nombres qui
peuvent être formés par la multiplication de facteurs égaux, nous les avons
représentés sous la figure du carré et les avons appelés carrés et équilatères.
(SOCRATE)
Fort bien.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006