HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 145

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[145] (ΣΩ.) Νῦν δέ γ´, οἶμαι, εἴ τι μέλει ἡμῖν τῆς τῶν προσώπων (145a) ὁμοιότητος, σκεπτέον εἰ γραφικὸς ὢν λέγει οὔ. (ΘΕΑΙ.) Δοκεῖ μοι. (ΣΩ.) οὖν ζωγραφικὸς Θεόδωρος; (ΘΕΑΙ.) Οὔχ, ὅσον γέ με εἰδέναι. (ΣΩ.) Ἆρ´ οὐδὲ γεωμετρικός; (ΘΕΑΙ.) Πάντως δήπου, Σώκρατες. (ΣΩ.) καὶ ἀστρονομικὸς καὶ λογιστικός τε καὶ μουσικὸς καὶ ὅσα παιδείας ἔχεται; (ΘΕΑΙ.) Ἔμοιγε δοκεῖ. (ΣΩ.) Εἰ μὲν ἄρα ἡμᾶς τοῦ σώματός τι ὁμοίους φησὶν εἶναι ἐπαινῶν πῃ ψέγων, οὐ πάνυ αὐτῷ ἄξιον τὸν νοῦν προσέχειν. (ΘΕΑΙ.) Ἴσως οὔ. (145b) (ΣΩ.) Τί δ´ εἰ ποτέρου τὴν ψυχὴν ἐπαινοῖ πρὸς ἀρετήν τε καὶ σοφίαν; ἆρ´ οὐκ ἄξιον τῷ μὲν ἀκούσαντι προθυμεῖσθαι ἀνασκέψασθαι τὸν ἐπαινεθέντα, τῷ δὲ προθύμως ἑαυτὸν ἐπιδεικνύναι; (ΘΕΑΙ.) Πάνυ μὲν οὖν, Σώκρατες. (ΣΩ.) Ὥρα τοίνυν, φίλε Θεαίτητε, σοὶ μὲν ἐπιδεικνύναι, ἐμοὶ δὲ σκοπεῖσθαι· ὡς εὖ ἴσθι ὅτι Θεόδωρος πολλοὺς δὴ πρός με ἐπαινέσας ξένους τε καὶ ἀστοὺς οὐδένα πω ἐπῄνεσεν ὡς σὲ νυνδή. (ΘΕΑΙ.) Εὖ ἂν ἔχοι, Σώκρατες· ἀλλ´ ὅρα μὴ παίζων (145c) ἔλεγεν. (ΣΩ.) Οὐχ οὗτος τρόπος Θεοδώρου· ἀλλὰ μὴ ἀναδύου τὰ ὡμολογημένα σκηπτόμενος παίζοντα λέγειν τόνδε, ἵνα μὴ καὶ ἀναγκασθῇ μαρτυρεῖνπάντως γὰρ οὐδεὶς ἐπισκήψετ´ αὐτῷἀλλὰ θαρρῶν ἔμμενε τῇ ὁμολογίᾳ. (ΘΕΑΙ.) Ἀλλὰ χρὴ ταῦτα ποιεῖν, εἰ σοὶ δοκεῖ. (ΣΩ.) Λέγε δή μοι· μανθάνεις που παρὰ Θεοδώρου γεωμετρίας ἄττα; (ΘΕΑΙ.) Ἔγωγε. (145d) (ΣΩ.) Καὶ τῶν περὶ ἀστρονομίαν τε καὶ ἁρμονίας καὶ λογισμούς; (ΘΕΑΙ.) Προθυμοῦμαί γε δή. (ΣΩ.) Καὶ γὰρ ἐγώ, παῖ, παρά τε τούτου καὶ παρ´ ἄλλων οὓς ἂν οἴωμαί τι τούτων ἐπαΐειν. ἀλλ´ ὅμως τὰ μὲν ἄλλα ἔχω περὶ αὐτὰ μετρίως, μικρὸν δέ τι ἀπορῶ μετὰ σοῦ τε καὶ τῶνδε σκεπτέον. καί μοι λέγε· ἆρ´ οὐ τὸ μανθάνειν ἐστὶν τὸ σοφώτερον γίγνεσθαι περὶ μανθάνει τις; (ΘΕΑΙ.) Πῶς γὰρ οὔ; (ΣΩ.) Σοφίᾳ δέ γ´ οἶμαι σοφοὶ οἱ σοφοί. (ΘΕΑΙ.) Ναί. (145e) (ΣΩ.) Τοῦτο δὲ μῶν διαφέρει τι ἐπιστήμης; (ΘΕΑΙ.) Τὸ ποῖον; (ΣΩ.) σοφία. οὐχ ἅπερ ἐπιστήμονες ταῦτα καὶ σοφοί; (ΘΕΑΙ.) Τί μήν; (ΣΩ.) Ταὐτὸν ἄρα ἐπιστήμη καὶ σοφία; (ΘΕΑΙ.) Ναί. (ΣΩ.) Τοῦτ´ αὐτὸ τοίνυν ἐστὶν ἀπορῶ καὶ οὐ δύναμαι λαβεῖν ἱκανῶς παρ´ ἐμαυτῷ, ἐπιστήμη ὅτι ποτὲ τυγχάνει ὄν. [145] (SOCRATE)
Et maintenant, si cette ressemblance de visage nous intéresse, il faut examiner
si celui qui l’affirme est connaisseur en peinture ou non.
(THÉÉTÈTE)
C’est mon avis.
(SOCRATE)
Eh bien, Théodore s’entend-il en peinture ?
(THÉÉTÈTE)
Non, que je sache.
(SOCRATE)
Ne s’entend-il pas non plus en géométrie ?
(THÉÉTÈTE)
Si, bien certainement, Socrate.
(SOCRATE)
S’entend-il aussi en astronomie, en calcul, en musique et en tout ce qui a trait
à l’éducation ?
(THÉÉTÈTE)
C’est mon avis.
(SOCRATE)
Si donc il affirme que nous avons quelque ressemblance physique, soit en bien,
soit en mal, il ne faut pas prêter beaucoup d’attention à ses paroles.
(THÉÉTÈTE)
Peut-être que non.
(SOCRATE)
Mais si c’était l’âme de l’un de nous qu’il vantât pour sa vertu et sa sagesse,
ne serait-il pas juste que celui qui aurait entendu l’éloge s’empressât
d’examiner celui qui en est l’objet et que celui-ci s’empressât aussi de
découvrir son âme ?
(THÉÉTÈTE)
Certainement si, Socrate.
(SOCRATE)
III. — C’est donc le moment, cher Théétète, pour toi de dévoiler ton âme, pour
moi de l’examiner ; car, sache-le, Théodore, qui a vanté devant moi bien des
étrangers et des Athéniens, n’a encore loué personne comme il l’a fait de toi
tout à l’heure.
(THÉÉTÈTE)
Son éloge est flatteur, mais prends garde qu’il ne soit un badinage.
(SOCRATE)
Ce n’est pas la manière de Théodore. Ne reviens donc pas sur ce que tu as
accordé, sous prétexte qu’il parle pour plaisanter. Il faudrait en appeler à son
témoignage et il est certain que personne ne le récuserait. Aie donc confiance
et ne retire pas ton assentiment.
(THÉÉTÈTE)
Il faut bien que je me rende, si tel est ton avis.
(SOCRATE)
Réponds-moi donc : tu apprends bien de la géométrie avec Théodore ?
(THÉÉTÈTE)
Oui.
(SOCRATE)
De l’astronomie aussi, de l’harmonie et du calcul ?
(THÉÉTÈTE)
J’y fais du moins tous mes efforts.
(SOCRATE)
Et moi aussi, mon enfant, avec lui et avec d’autres, que je crois entendus en
quelqu’une de ces matières. Cependant, quoique en général je les saisisse assez
bien, il y a un petit point qui m’embarrasse et que je voudrais examiner avec
toi et ceux qui sont présents ici. Dis-moi donc : est-ce qu’apprendre n’est pas
devenir plus sage relativement à ce qu’on apprend ?
(THÉÉTÈTE)
Sans contredit.
(SOCRATE)
Or c’est, je pense, par la sagesse que les sages sont sages ?
(THÉÉTÈTE)
Oui.
(SOCRATE)
Est-ce que cela diffère en quelque point de la science ?
(THÉÉTÈTE)
Quoi, cela ?
(SOCRATE)
La sagesse. Ou bien n’est-on pas sage en ce en quoi l’on est savant ?
(THÉÉTÈTE)
Comment ne le serait-on pas ?
(SOCRATE)
Alors science et sagesse sont la même chose.
(THÉÉTÈTE)
Oui.
(SOCRATE)
C’est précisément cela qui cause mon embarras et je n’arrive pas à concevoir par
moi-même assez clairement ce que peut bien être la science.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006