HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 144

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[144] (144a) ἀδεῶς δὴ λέγω. εὖ γὰρ ἴσθι ὅτι ὧν δὴ πώποτε ἐνέτυχονκαὶ πάνυ πολλοῖς πεπλησίακαοὐδένα πω ᾐσθόμην οὕτω θαυμαστῶς εὖ πεφυκότα. τὸ γὰρ εὐμαθῆ ὄντα ὡς ἄλλῳ χαλεπὸν πρᾷον αὖ εἶναι διαφερόντως, καὶ ἐπὶ τούτοις ἀνδρεῖον παρ´ ὁντινοῦν, ἐγὼ μὲν οὔτ´ ἂν ᾠόμην γενέσθαι οὔτε ὁρῶ γιγνόμενον· ἀλλ´ οἵ τε ὀξεῖς ὥσπερ οὗτος καὶ ἀγχίνοι καὶ μνήμονες ὡς τὰ πολλὰ καὶ πρὸς τὰς ὀργὰς ὀξύρροποί εἰσι, καὶ ᾄττοντες φέρονται ὥσπερ τὰ ἀνερμάτιστα (144b) πλοῖα, καὶ μανικώτεροι ἀνδρειότεροι φύονται, οἵ τε αὖ ἐμβριθέστεροι νωθροί πως ἀπαντῶσι πρὸς τὰς μαθήσεις καὶ λήθης γέμοντες. δὲ οὕτω λείως τε καὶ ἀπταίστως καὶ ἀνυσίμως ἔρχεται ἐπὶ τὰς μαθήσεις τε καὶ ζητήσεις μετὰ πολλῆς πρᾳότητος, οἷον ἐλαίου ῥεῦμα ἀψοφητὶ ῥέοντος, ὥστε θαυμάσαι τὸ τηλικοῦτον ὄντα οὕτως ταῦτα διαπράττεσθαι. (ΣΩ.) Εὖ ἀγγέλλεις. τίνος δὲ καὶ ἔστι τῶν πολιτῶν; (ΘΕΟ.) Ἀκήκοα μὲν τοὔνομα, μνημονεύω δὲ οὔ. ἀλλὰ (144c) γάρ ἐστι τῶνδε τῶν προσιόντων ἐν τῷ μέσῳ· ἄρτι γὰρ ἐν τῷ ἔξω δρόμῳ ἠλείφοντο ἑταῖροί τέ τινες οὗτοι αὐτοῦ καὶ αὐτός, νῦν δέ μοι δοκοῦσιν ἀλειψάμενοι δεῦρο ἰέναι. ἀλλὰ σκόπει εἰ γιγνώσκεις αὐτόν. (ΣΩ.) Γιγνώσκω· τοῦ Σουνιῶς Εὐφρονίου ἐστίν, καὶ πάνυ γε, φίλε, ἀνδρὸς οἷον καὶ σὺ τοῦτον διηγῇ, καὶ ἄλλως εὐδοκίμου, καὶ μέντοι καὶ οὐσίαν μάλα πολλὴν κατέλιπεν. τὸ δ´ ὄνομα οὐκ οἶδα τοῦ μειρακίου. (144d) (ΘΕΟ.) Θεαίτητος, Σώκρατες, τό γε ὄνομα· τὴν μέντοι οὐσίαν δοκοῦσί μοι ἐπίτροποί τινες διεφθαρκέναι. ἀλλ´ ὅμως καὶ πρὸς τὴν τῶν χρημάτων ἐλευθεριότητα θαυμαστός, Σώκρατες. (ΣΩ.) Γεννικὸν λέγεις τὸν ἄνδρα. καί μοι κέλευε αὐτὸν ἐνθάδε παρακαθίζεσθαι. (ΘΕΟ.) Ἔσται ταῦτα. Θεαίτητε, δεῦρο παρὰ Σωκράτη. (ΣΩ.) Πάνυ μὲν οὖν, Θεαίτητε, ἵνα κἀγὼ ἐμαυτὸν ἀνασκέψωμαι ποῖόν τι ἔχω τὸ πρόσωπον· φησὶν γὰρ Θεόδωρος (144e) ἔχειν με σοὶ ὅμοιον. ἀτὰρ εἰ νῷν ἐχόντοιν ἑκατέρου λύραν ἔφη αὐτὰς ἡρμόσθαι ὁμοίως, πότερον εὐθὺς ἂν ἐπιστεύομεν ἐπεσκεψάμεθ´ ἂν εἰ μουσικὸς ὢν λέγει; (ΘΕΑΙ.) Ἐπεσκεψάμεθ´ ἄν. (ΣΩ.) Οὐκοῦν τοιοῦτον μὲν εὑρόντες ἐπειθόμεθ´ ἄν, ἄμουσον δέ, ἠπιστοῦμεν; (ΘΕΑΙ.) Ἀληθῆ. [144] Aussi j’en parle en toute sécurité. Sache donc que, parmi ceux que j’ai
rencontrés jusqu’ici, et j’ai eu affaire à un très grand nombre, je n’ai encore vu
personne si admirablement doué. Qu’un homme ait une facilité à apprendre telle
qu’on trouverait difficilement le pareil, qu’il soit doux au suprême degré et qu’il
ait avec cela un courage sans égal, je n’aurais jamais cru que cela pût se
rencontrer et je n’en vois point d’autre exemple. En fait, ceux qui ont, comme
lui, beaucoup de vivacité, de sagacité et de mémoire sont généralement enclins à
la colère ; ils vont par sauts et par bonds, comme des bateaux sans lest, et
l’on trouve en eux plus de fougue que de courage. Ceux qui sont plus pondérés
n’abordent les études qu’avec nonchalance et leur mémoire est pleine de lacunes.
Lui, au contraire, se porte à l’étude et à la recherche d’une allure si unie, si
sûre, si efficace avec une grande douceur, pareille à celle de l’huile qui
s’écoule sans bruit, qu’on est émerveillé de voir un si jeune homme si avancé
dans la science.
(SOCRATE)
Cela, c’est une bonne nouvelle. Mais duquel de nos concitoyens est-il le fils ?
(THÉODORE)
J’ai entendu le nom, mais je ne m’en souviens plus. D’ailleurs le voici lui-même :
c’est parmi ces jeunes gens qui s’approchent celui qui est au milieu. Tout à
l’heure certains de ses camarades et lui se frottaient d’huile dans la cour
extérieure, et maintenant il me semble qu’ils ont fini et qu’ils viennent ici.
Regarde, si tu le reconnais.
(SOCRATE)
Oui, je le reconnais ; c’est le fils d’Euphronios de Sounion, un homme, mon ami,
exactement tel que tu décris son fils, bien réputé d’ailleurs et qui, j’y pense,
a laissé une très grosse fortune. Mais pour le nom du jeune garçon, je l’ignore.
(THÉODORE)
Théétète, Socrate, voilà son nom. Mais cette fortune, je crois que certains de
ses tuteurs l’ont dissipée. Malgré cela, Socrate, il est remarquablement libéral
de son argent.
(SOCRATE)
C’est un homme d’un noble caractère, à ce que je vois. Dis-lui de venir
s’asseoir ici.
(THÉODORE)
Je le veux bien. Théétète, viens ici, près de Socrate.
(SOCRATE)
Oui, viens, Théétète, que je me regarde moi-même et voie comment est fait mon
visage ; car Théodore prétend qu’il ressemble au tien. Or si chacun de nous deux
avait une lyre et que Théodore affirmât qu’elles sont montées à l’unisson, le
croirions-nous sur-le-champ, ou examinerions-nous s’il est compétent en musique
pour parler de la sorte ?
(THÉÉTÈTE)
Nous l’examinerions.
(SOCRATE)
S’il nous paraissait compétent, nous le croirions, mais incompétent, nous ne le
croirions pas, n’est-ce pas ?
(THÉÉTÈTE)
C’est vrai.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006