[220] (220a) (Ξένος)
Πῶς δὲ οὐκ ἔστον; καὶ δεῖ γε ἡμᾶς τὸ μὲν τῶν ἀψύχων, ἀνώνυμον ὂν
πλὴν κατ' ἔνια τῆς κολυμβητικῆς ἄττα μέρη καὶ τοιαῦτ' ἄλλα βραχέα, χαίρειν
ἐᾶσαι, τὸ δέ, τῶν ἐμψύχων ζῴων οὖσαν θήραν, προσειπεῖν ζῳοθηρικήν.
(Θεαίτητος)
Ἔστω.
(Ξένος)
Ζῳοθηρικῆς δὲ ἆρ' οὐ διπλοῦν εἶδος ἂν λέγοιτο ἐν δίκῃ, τὸ μὲν πεζοῦ
γένους, πολλοῖς εἴδεσι καὶ ὀνόμασι διῃρημένον, πεζοθηρικόν, τὸ δ' ἕτερον
νευστικοῦ ζῴου πᾶν ἐνυγροθηρικόν;
(Θεαίτητος)
Πάνυ γε.
(220b) (Ξένος)
Νευστικοῦ μὴν τὸ μὲν πτηνὸν φῦλον ὁρῶμεν, τὸ δὲ ἔνυδρον;
(Θεαίτητος)
Πῶς δ' οὔ;
(Ξένος)
Καὶ τοῦ πτηνοῦ μὴν γένους πᾶσα ἡμῖν ἡ θήρα λέγεταί πού τις
ὀρνιθευτική.
(Θεαίτητος)
Λέγεται γὰρ οὖν.
(Ξένος)
Τοῦ δὲ ἐνύδρου σχεδὸν τὸ σύνολον ἁλιευτική.
(Θεαίτητος)
Ναί.
(Ξένος)
Τί δέ; Ταύτην αὖ τὴν θήραν ἆρ' οὐκ ἂν κατὰ μέγιστα μέρη δύο
διέλοιμεν;
(Θεαίτητος)
Κατὰ ποῖα;
(Ξένος)
Καθ' ἃ τὸ μὲν ἕρκεσιν αὐτόθεν ποιεῖται τὴν θήραν, τὸ δὲ πληγῇ.
(Θεαίτητος)
Πῶς λέγεις, καὶ πῇ διαιρούμενος ἑκάτερον;
(220c) (Ξένος)
Τὸ μέν, ὅτι πᾶν ὅσον ἂν ἕνεκα κωλύσεως εἴργῃ τι περιέχον, ἕρκος
εἰκὸς ὀνομάζειν.
(Θεαίτητος)
Πάνυ μὲν οὖν.
(Ξένος)
Κύρτους δὴ καὶ δίκτυα καὶ βρόχους καὶ πόρκους καὶ τὰ τοιαῦτα μῶν
ἄλλο τι πλὴν ἕρκη χρὴ προσαγορεύειν;
(Θεαίτητος)
Οὐδέν.
(Ξένος)
Τοῦτο μὲν ἄρα ἑρκοθηρικὸν τῆς ἄγρας τὸ μέρος φήσομεν ἤ τι
τοιοῦτον.
(Θεαίτητος)
Ναί.
(Ξένος)
Τὸ δὲ ἀγκίστροις καὶ τριόδουσι πληγῇ γιγνόμενον (220d) ἕτερον μὲν
ἐκείνου, πληκτικὴν δέ τινα θήραν ἡμᾶς προσειπεῖν ἑνὶ λόγῳ νῦν χρεών· ἢ
τί τις ἄν, ὦ Θεαίτητε, εἴποι κάλλιον;
(Θεαίτητος)
Ἀμελῶμεν τοῦ ὀνόματος· ἀρκεῖ γὰρ καὶ τοῦτο.
(Ξένος)
Τῆς τοίνυν πληκτικῆς τὸ μὲν νυκτερινὸν οἶμαι πρὸς πυρὸς φῶς
γιγνόμενον ὑπ' αὐτῶν τῶν περὶ τὴν θήραν πυρευτικὴν ῥηθῆναι
συμβέβηκεν.
(Θεαίτητος)
Πάνυ γε.
(Ξένος)
Τὸ δέ γε μεθημερινόν, ὡς ἐχόντων ἐν ἄκροις ἄγκιστρα καὶ τῶν
τριοδόντων, πᾶν ἀγκιστρευτικόν.
(220e) (Θεαίτητος)
Λέγεται γὰρ οὖν.
(Ξένος)
Τοῦ τοίνυν ἀγκιστρευτικοῦ τῆς πληκτικῆς τὸ μὲν ἄνωθεν εἰς τὸ κάτω
γιγνόμενον διὰ τὸ τοῖς τριόδουσιν οὕτω μάλιστα χρῆσθαι τριοδοντία τις
οἶμαι κέκληται.
(Θεαίτητος)
Φασὶ γοῦν τινές.
(Ξένος)
Τὸ δέ γε λοιπόν ἐστιν ἓν ἔτι μόνον ὡς εἰπεῖν εἶδος.
(Θεαίτητος)
Τὸ ποῖον;
(Ξένος)
Τὸ τῆς ἐναντίας ταύτῃ πληγῆς, ἀγκίστρῳ τε γιγνόμενον καὶ τῶν
ἰχθύων οὐχ ᾗ τις ἂν τύχῃ τοῦ σώματος,
| [220] (220a) L'ÉTRANGER.
Assurément. Quant à la chasse aux objets inanimés, il faut la laisser
de coté, comme n'ayant pas de nom particulier, à l'exception de quelques
parties de l'art des plongeurs et autres bagatelles semblables; mais la
chasse aux êtres animés, nous l'appellerons chasse aux animaux.
THÉÉTÈTE.
Bien.
L'ÉTRANGER.
Et ne peut-on partager encore en deux espèces la chasse aux
animaux? l'une pour les animaux marcheurs, qui se diviserait à son tour
en un grand nombre d'espèces, avec des noms divers, ou la chasse sur
terre ; l'autre, pour les animaux nageurs, ou la chasse dans l'élément fluide.
THÉÉTÈTE
Soit
(220b) L'ÉTRANGER.
Et dans le genre nageur, nous distinguons l'espèce volatile de
l'espèce aquatique?
THÉÉTÈTE.
Sans contredit,
L'ÉTRANGER.
Et nous appelons toute chasse aux volatiles, chasse aux oiseaux?
THÉÉTÈTE.
Oui.
L'ÉTRANGER.
Et pèche, en général, la chasse aux animaux aquatiques?
THÉÉTÈTE.
Oui.
L'ÉTRANGER.
Celle-ci n'offre-t-elle pas, à son tour, deux espèces distinctes?
THÉÉTÈTE.
Lesquelles ?
L'ÉTRANGER.
Celle où l'on se sert seulement de rets pour prendre sa proie, et celle
où on la blesse.
THÉÉTÈTE.
Voyons, comment établis- tu cette distinction ?
(220c) L'ÉTRANGER.
Tout ce qui embrasse et enveloppe une chose pour la retenir, rentre
naturellement dans la dénomination de rets.
THÉÉTÈTE.
C'est juste.
L'ÉTRANGER.
Or les nasses, les filets, les lacs, les paniers, peut-on les appeler
autrement que des rets?
THÉÉTÈTE.
Non, sans doute.
L'ÉTRANGER.
Nous appellerons donc cette partie de la chasse la pèche avec des
rets ?
THÉÉTÈTE.
Fort bien.
L'ÉTRANGER.
Et l'autre espèce, celle où l'on se sert d'hameçons et de harpons,
(220d) ne ferons-nous pas bien de l'appeler, par exemple, la pêche avec
du fer, ou bien as-tu quelque autre nom plus élégant à lui donner.
Théétète?
THÉÉTÈTE.
Ne nous inquiétons pas du nom; celui-ci suffit
L'ÉTRANGER.
Maintenant la pèche, avec du fer, la nuit et à la lueur des flambeaux,
s'appelle, je crois, chez les gens du métier, pèche à la lumière.
THÉÉTÈTE.
Justement.
L'ÉTRANGER.
Et celle du jour, pour laquelle ils s'arment de crocs attachés au bout
d'un bâton, et de harpons, est appelée en général la pèche avec des
crocs.
(220e) THÉÉTÈTE.
En effet.
L'ÉTRANGER.
Mais, dans ce genre de pêche avec du fer, qui se fait avec des crocs,
lorsqu'on blesse sa proie de haut en bas, on appelle cela pèche au
harpon, parce que c'est ainsi qu'on se sert des harpons.
THÉÉTÈTE.
Il est vrai; cela se dit ainsi.
L'ÉTRANGER.
L'autre procédé fait une espèce a part.
THÉÉTÈTE.
Lequel?
L'ÉTRANGER.
Lorsque, pour blesser le poisson, on s'y prend d'une manière tout
opposée, à l'aide de l'hameçon,
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